L’Âge des Dieux est-il arrivé pour Moonsorrow ?
En effet, nous voilà déjà avec le septième album studio pour le combo finlandais. Et sept, ce n’est pas rien. Ce n’est pas par hasard que c’est un chiffre sacré, avec les sept mercenaires, les sept collines de Rome, les sept péchés capitaux, et bien sûr les sept nains !
Album d’autant plus important que le dernier, Varjoina Kuljemme Kuolleiden Maassa commence à dater, puisqu’il est sorti en 2011. Entre temps, le groupe a beaucoup enchaîné de festivals et autres concerts un peu partout et sa notoriété s’est affirmée.
Moonsorrow est donc devenu clairement une référence dans le monde du pagan metal nordique, celui des groupes « sérieux » qui ne lorgnent pas vraiment du côté du folk festif remplis de joyeux trolls.
Ceci dit, lorsqu’on se nomme « chagrin de la lune », il est logique de rester un peu plus sombre et mystique, n’est-ce pas ?
A l’écoute de « Jumalten Aika » (l’âge des dieux), on se rend compte assez rapidement que le côté épique et folk de Moonsorrow est mis en avant : ce long morceau de plus de douze minutes nous entraîne à travers une vaste chevauchée musicale en plein dans le riche style du groupe. Des chœurs, des envolées de guitares, des nappes de synthétiseurs mélodieuses, un chant souvent agressif aux frontières du black… En somme, un morceau très travaillé, tout à fait en ligne avec les œuvres précédentes des Finlandais.
La carte de visite donne donc toujours la même adresse, même si l’image est mise à jour. Nous sommes bien devant un album en parfaite continuité avec le reste de la discographie du groupe, même s'il semble assumer une légère évolution vers le folk.
On ne change pas une équipe qui gagne !
Les longs morceaux s’enchaînent, toujours avec la même recette faisant leur succès. Evidemment, ceux qui regrettent la présence des passages atmosphériques, qui préfèrent un son plus brutasse ou un pur folk festif risquent de ne pas être sensibles à tous ces arguments. Mais que les fans se rassurent ! La dimension épique est toujours présente, tout comme la puissance, avec des titres comme « Mimisbrunn » par exemple.
A n’en pas douter, la grande expérience musicale de la fine équipe a joué : les arrangements sont subtils et on ne se lasse pas d’écouter cet album. Après plus d’une vingtaine d’écoutes, je ne pourrais pas dire quel est mon titre préféré, tant ils ont chacun leur petit plus. D’un autre côté, l’ensemble donne une légère impression de redondance, car justement, aucun morceau n’émerge vraiment. Les esprits chagrins vont trouver cet opus un peu répétitif, mais pourtant, chaque titre est superbe.
Je connais beaucoup de groupes qui n’hésiteraient pas à sortir un album, avec seulement un titre de cette qualité en tant que morceau phare. Ici, il y en a directement cinq sur cinq !
Nous avons donc là un album qui mêle les influences folk, pagan et même finntrolliennes par moment, tout en respectant l’essence atmosphérique de Moonsorrow.
Donc bravo les gars ! Ne changez rien ! Et à bientôt devant une scène…
Jumalten Aika, sortie le 1er avril 2016 chez Century Media.
Playlist:
1. Jumalten Aika (12:43)
2. Ruttolehto incl. Päivättömän Päivän Kansa (15:21)
3. Suden Tunti (7:06)
4. Mimisbrunn (15:55)
5. Ihmisen Aika (Kumarrus Pimeyteen) (16:00)
Total: 67 minutes et 5 secondes
Disque bonus de l'édition limitée:
1. Soulless (reprise de Grave) (3:18)
2. Non Serviam (reprise de Rotting Christ) (5:10)
Thomas Orlanth