Black Bomb A – Enemies of the State

Black Bomb A, pilier du metal français, revient en cette belle année 2012 avec un nouvel album, Enemies of the State (sortie prévue le 30 janvier), après une longue tournée de trois ans à promouvoir le très bon From Chaos. Ce dernier album marquait le retour de Djag, réunissant le duo de choc Poun/Djag aux micros.

Depuis leur premier album, Human Bomb en 2001, le groupe s'est construit une solide réputation et a bercé notre belle jeunesse pour la plupart d'entre nous, fier représentant du Crossover français (Thrash/Hardcore/Punk). Black Bomb A, c'est un groupe survolté, du groove, mais aussi des mélodies et des hymnes (pensons à "Mary", "Burn", "Burning Road" et autres "Police Stopped Da Way"). Black Bomb A tape fort et bien !

Et c'est on ne peut plus le cas avec ce nouveau brûlot. Nouveau line-up, nouvelle direction musicale : l'arrivée de l'écossais Shaun Davidson (Drive By Audio) au micro, remplaçant ainsi Djag, marque indéniablement un nouveau départ pour le groupe. Jacou (Ultra Vomit) vient également prêter main forte, suite au départ de Etienne.

Black Bomb A

Fini de rigoler, Enemies of the State est une bombe dans vos oreilles, un crossover survolté comme le groupe nous en a rarement servi. L'album de 11 titres passe comme une flèche et vous transperce les tympans au passage. Enemies Of The State, c'est 43 minutes de folie hardcore fortement teintée de punk, à l'image du titre ultra-offensif et efficace "Pedal To The Metal" sorti avant l'heure. Black Bomb A ne nous offre aucun répit. Les riffs utra-efficaces s'enchaînent sans même qu'on réalise ce qu'il nous arrive, et nous rappellent parfois des groupes tels que Gojira/Minushuman ("Fear") voir même Manimal ("Come On Down"). Poun est en très grande forme et crie à tout va. Son chant clair est quelque peu délaissé pour plus de violence. Cependant, on retrouve tout de même quelques passages plus posés, comme à l'accoutumée, des mélodies ("Enemies Of The State", "Destruction", "Take Control") et des hymnes ("We Don't Care", "Fear", "Pedal To The Metal", qui font parti des grosses tueries de l'album).

De manière générale, ce nouvel album est un rouleau compresseur. Le groupe nous surprend chanson après chanson, évoluant ainsi vers de nouvelles voies Hardcore. Si certains passages sont pleinement dans la veine BBA, simples, efficaces et « In Your Face », d'autres proposeront (la plupart du temps avec succès) quelques folies. On note entre autre la rapidité éfreinée du titre éponyme, "Enemies Of The State", et son duo batterie/chant écrasant. "Telling Me Lies" est à l'image d'un "Fatherfuckers" ou d'un "Fine Talkers" : rapide, succinct : emballé c'est pesé. On note également les passages slappés remarquables de Jacou sur "No Way" et "Take Control", qui renforcent le groove quasi-omniprésent.

Un bilan positif jusqu'à présent. Et le petit nouveau ? Où est-il Shaun ? Bon sang, où se cache-t-il...? Il faudra plusieurs écoutes pour le repérer et discerner sa voix de Poun. Car, en effet, la voix de Shaun est très différente de ce que pouvait nous proposer Djag ou Arno, les anciens chanteurs « grave » du groupe. Shaun n'en est tout simplement pas un, puisque son style se rapproche beaucoup de celui de Poun. Double usage ? A l'écoute de son autre groupe, Drive By Audio, il semblerait que l'écossais soit plutôt doué. On regrette alors que sa voix ne soit pas plus mise en avant et que celle-ci se mêle trop à celle de Poun. Le seul passage marquant est sur "Fear", où Shaun adopte un chant crié, à la manière d'un Joe Duplantier (Gojira) ou d'un Cedric Moïse (Minushuman). Nous ne pouvons qu'espérer que le bonhomme prenne ses marques au sein du groupe et nous propose un vrai duo, car il est vrai que Poun assure une très grosse partie du chant tout au long de l'album.

Hardcore, Punk, finalement Black Bomb A est au sommet de son crossover. Malgré la perte quelque peu préjudiciable de leur ancien chanteur Djag, le groupe se maintient et continue d'évoluer. La présence de Shaun n'est pas inutile, mais mériterait largement d'être d'être mise en valeur.

L'album n'est pas d'une innovation incroyable, mais est un concentré de furieuse festivité, de groove, de guitares brutes et lourdes, et tout ça made in France. C'est un plaisir de les retrouver en pleine forme ! Enemies Of The State, c'est un peu comme un grand-huit immense : court, rapide, jouissif, et on en sort avec la tête qui tourne...

Pour information, le groupe se produira notamment au Hellfest 2012 et au Lez'Arts Scéniques 2012 (pour mes amis Alsaciens !).

7,5/10

Unna

Tracklist :

1. Come on Down
2. We Don't Care
3. Fear

4. No Way
5. Enemies of the State
6. Destruction
7. Telling Me Lies
8. Take Control
9. Pedal to the Metal
10. Hell on Earth
11. Outro
 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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