Mais que se passe-t-il en Hongrie ?
On savait que la Commission européenne lançait des procédures légales à l’encontre du pays pour sanctionner les réformes controversées mis en œuvre par le Premier Ministre Hongrois Viktor Orban ; mais loin de nous d’imaginer de Sear Bliss avait autant changé.
Adieu le Black Metal épique et atmosphérique des temps anciens (avant 2007), Adieu camarades passés à l’écumoire car il ne reste de la formation de Budapest que le bassiste/chanteur András Nagy sur les 5 musiciens ; Adieu Zoltán Pál l’étonnant tromboniste remplacé par un trompettiste beaucoup plus en retrait et basique au sein de la formation qui approche ses 20 ans de carrière mais Bonjour à des anciens-nouveaux comme Csaba Csejtei et János Barbarics qui avaient officié au sein de la formation au milieu des années 90.
Bien sûr la production est plus léchée mais perd en émotion. Ici la trompette nous fait plus penser à un solo de trompette dans une formation Jazzy de la Rue Mouffetard.
« Ballad of the Shipwrecked » avec son arpège tellement déjà entendu qu’il est difficile de s’y plonger vraiment sans parler du trombone qui arrive comme un cheveu au milieu de la soupe d’un hongrois perdu dans sa campagne. En revanche sur « Great Cosmic Disorder » la production excelle, les cuivres nous rappellent le passé glorieux du groupe.
La musique nous porte comme sur « Eternal Quest » dans un rythme lent et lymphatique sans réel relief avec seulement 7 titres comme ce « There’s no Shadow Without Light » un peu mou du genou, écrit par le petit « nouveau » batteur mais « ancien » claviériste Olivér Ziskó revenu à la maison.
On termine avec l’ambiant et pesant « Entering The Seventh Gate” sans vraiment avoir été emballé par cet opus.
On se trouve dans un Metal loin des contrées Black des débuts pour une musique post-quelque chose rempli de son étranges qui ne servent qu’à remplir l’album et difficilement digérable. Certains y trouveront certainement leur compte dans la froideur d'un hiver enfin promis rigoureux mais nous sommes loin des envolées d'antan.
Ne vous attendez donc pas à trouver ici des ambiances épiques et médiévales où les cuivres teintaient le Black Metal des Hongrois d’une manière singulière comme sur le sublime Forsaken Symphony. Les blast beats d’un Glory and Perdition sont bien loin et ne représentent plus qu’un souvenir lointain perdu dans les forêts hongroises.
Alors, pour ceux qui veulent vraiment découvrir ce groupe qui fut un temps atypique, passez votre chemin et plongez-vous dans leurs anciens albums qui eux, méritent le détour. Il ne nous reste plus qu'à vous laisser être les juges de cette nouvelle offrande en l'écoutant d'une oreille attentive, tout n'y est pas non plus bercé d'une médiocrité absolue...
Lionel / Born 666