Neuvième album en quinze ans d’existance pour Primal Fear. Mais comment font-ils? Cela paraît incroyable, surtout lorsque l’on connaît les projets parallèles des deux leaders du groupe, Ralf Scheepers et Mat Sinner. Et pourtant, Primal Fear parvient, albums après albums, à surprendre à nouveau son public et à faire de nouveaux adeptes. C’est donc un an à peine après que nos deux prolifiques protagonistes ont sorti chacun de leur côté un album solo, que sort chez Frontiers Records, ce nouvel opus intitulé Unbreakable.
Si la renommée du groupe n’est plus à faire, rappelons tout de même que depuis le milieu des années 2000 et le très réussi Seven Seals, le combo essaie de se détacher de son indélébile image de "clone Priestien“ en travaillant un peu plus sur les arrangements et les mélodies, se rapprochant ainsi du power metal, voire même du symphonque.
Ainsi Unbreakable commence par une superbe intro orchestrale à la sauce hollywoodienne. Question légitime pour l’auditeur que se demander s’il ne vont pas un peu trop loin sur ce coup-là… Que nenni! Dès le deuxième titre " Strike", la bande à Scheepers part en trombe pour ne s’arrêter qu’à la fin de l’album.
Au programme, riffs surpuissants, rythmiques tonitruantes et surtout, un Ralf Scheepers monstrueux! Du haut de ses 47 balais, le vocaliste teuton développe une puissance de chant quasi inégalée aujourd’hui. Là où ses principaux rivaux s’égosillent ou usent de subterfuges techniques pour sonner comme autrefois, Ralf, lui, fait preuve d’une insolante maîtrise naturelle.
Un album qui repose donc sur un chanteur hors-norme, mais aussi sur un sens de la composition qui vous donne un goût de reviens-y sur presque tous les titres.
Les textes, tout d’abord, sont de veritables appels au headbang et à la glorifation du métal, le single "Bad Boys Were Black“ (voir le clip ci-dessous) ainsi que "Metal Nation" étant des exemples parfaits. Les mélodies ensuite, tantôt ancrées dans le heavy des années 80, comme le très saxonien "Strike“, ou encore, "Give ’em Hell" qu’Accept n’aurait sans doute pas renié, tantôt influencées par le speed mélodique à la Gamma Ray – dont Ralf fut le premier chanteur pour ceux qui découvrent. Plusieurs morceaux, au refrain si facilement mémorisable, sont d’ors-et-déjà des classiques du genre. En premier lieu "And There Was Silence" et sa structure épique où les gratteux, Alex Beyrodt et Magnus Karlsson, s’en donnent à coeur joie, et aussi "Unbreakable (Part 2)" particulièrement taillée pour le live, ou encore, l’ultra-mélodique "Marching Again" à l'accent accent de citrouille période Kiske.
Autant vous dire qu’à quelques exceptions près – les deux derniers titres sont franchement dispensables, la majorité des hymnes qui composent Unbreakable ne vous sortirons pas si facilement du crâne. Et même si certains reprocheront peut-être une impression de déjà entendu par moment, il s’agit d’un joli coup pour Primal Fear qui gravit un nouvel échelon dans le cercle très fermé des groupes de heavy traditionnel resistant à l’épreuve du temps et des modes.
Vous pouvez aller acheter cette galette les yeux fermés, vous en aurez pour votre argent. L’album de ce début d’année pour votre serviteur!