Presque deux ans après le concert de A New Day for Heaven donné dans cette même salle du Théatre de l’Almendra à Rouen, les musiciens du projet de metal progressif sont de retour avec leur seconde formation, Orenda. Pour l’occasion, les musiciens rouennais ont convié un combo de folk/power metal qui monte, Hopes of Freedom, pour assurer la tête d’affiche de ce concert intimiste.
Orenda
Le théâtre de l’Almendra est une salle à l’ambiance très intimiste, dédiée essentiellement aux représentations du sixième art, et au sein duquel les notes métalliques ne semblent pas résonner très souvent. Néanmoins, à l’heure où Orenda s’apprête à fouler les planches, les gradins sont bien remplis et le concert peut démarrer avec les échanges pleins d’humour d’Anthony (chant) qui donne immédiatement une ambiance bon enfant à ce set.
Orenda a choisi d’interpréter uniquement les titres de leur prochain album, Minimalism, déjà composé et en cours d’enregistrement. Ce choix, plutôt osé, se révélera payant puisque le set montrera la richesse des compositions du metal progressif des Rouennais et donne clairement une très bonne idée de ce à quoi il faut s’attendre de leur part.
Le concert démarre avec « Minimalism » et immédiatement Orenda nous plonge dans ses influences telles que Dream Theater ou Ark. Le combo n’a pas peur de la longueur des titres puisque certains avoisinent les 10 minutes, à grand renfort de passages instrumentaux techniques. Les musiciens sont d’ailleurs impressionnants par leur facilité à jouer des plans complexes, notamment sous la forme de duels entre Stéphane Coubray (claviers) et Stéphane Vaillant (guitare). La section rythmique composée de Guillaume et Julien n’est pas en reste et propose une base solide sur laquelle les solistes peuvent s’exprimer.
Mais Orenda sait calmer le propos et prouve que l’exercice de la ballade est totalement maîtrisé avec « As Yesterday », titre sur lequel Anthony s’empare d’une guitare acoustique et est rejoint par deux violonistes. Par la suite, Stéphane Coubray improvise un bel hommage à Keith Emerson, décédé peu de temps auparavant, en jouant un extrait de « Trilogy » d’Emerson Lake and Palmer
Mais c’est réellement le rappel constitué de "Bridges of Life", un titre épique d’une vingtaine de minute qui constitue le temps fort du set. Anthony se met à blaguer (« c’est le rappel, mais comme il est prévu, on va éviter de sortir de scène, ça nous fera gagner du temps ») et les musiciens se lancent dans un titre où les changements d’ambiances seront nombreux. Tantôt inspiré par Pink Floyd ou Steven Wilson, tantôt par Symphony X, la formation parvient à se sortir du délicat exercice de la pièce de 20 mn avec un titre plutôt bien ficelé et où les transitions sont très bien amenées.
Après une heure de concert, Orenda cède sa place sur la scène mais nous a clairement donné envie d’en entendre d’avantage. Nul doute que les amateurs de metal progressif surveilleront cette prochaine sortie de près tant elle semble prometteuse en live.
Setlist Orenda :
Minimalism
Zombified
As Yesterday
Trilogy Extrait (Emerson Lake and Palmer cover)
Everybody has to suffer
Bridges of Life
Hopes of Freedom
Auteurs de deux albums, les Havrais de Hopes of Freedom proposent un style relativement éloigné de celui d’Orenda, jouant un mélange de power metal et de folk/pagan. L’ambiance est donc beaucoup plus festive que sur la première partie de soirée, puisque Hopes of Freedom évoque à la fois des groupes comme Ensiferum ou Rhapsody. Emmenée par le sympathique Lucas, la formation démarre son set avec « On Hazy Morning/Hearts in Unisson », devant un public qui est plus réduit, une partie des spectateurs n’étant malheureusement venue que pour Orenda et ayant quitté la salle après leur set.
Qu’importe, il en faut plus pour déstabiliser la formation, qui bien que moins à l’aise dans ses échanges avec le public parvient à faire passer un très bon moment aux spectateurs encore présents. Loris (basse) est particulièrement motivé et ne cesse d’arpenter la scène en headbanguant sans retenue.
Si le chant de Lucas semble manquer un peu d’assurance, ses parties de guitare sont très bien exécutées et sa complicité affichée avec Thibault, le second six-cordiste, fait plaisir à voir. Dommage cependant que le public ne connaisse pas les paroles des titres dont les refrains mériteraient d’être repris en cœur dans la grande tradition des groupes de viking metal.
Hopes of Freedom équilibre bien le set entre les titres de ses deux opus sortis jusqu’alors : les compositions du quatuor sont solides et l’essentiel est bien là, le groupe parvient à faire passer un bon moment aux spectateurs. Parfois déroutant dans le mélange des genres, notamment sur certains titres, le combo doit encore affirmer sa personnalité, puisque l’on sent réellement un grand brassage d’influences au sein de leurs compositions. Mais ce que l’on retiendra avant tout, c’est la grande musicalité des titres, qui s’exprime particulièrement sur des soli de guitare bien exécutés par Lucas et Thibault.
Le titre « The Call », très entrainant termine de façon festive ce set et le choix d’interpréter ce morceau en dernier est totalement pertinent car il est clairement le plus efficace et permet de finir ce set sur une note très positive.
Ce concert a permis d’admirer la prestation efficace de deux groupes normands, bien que très différents, dans une ambiance intimiste et fort sympathique. Espérons que les deux combos continueront sur cette note positive et parviendront à gravir les échelons vers des salles de plus grande envergure.
Setlist Hopes of Freedom
On Hazy Morning
Hearts in Unisson
Oft Go Astray
Ride in the Sky
Human Era
My Shattering Burden
Mother Firedrake/Towards
The Last Daybreak
Blood Addiction
In Agony
The Call