Kvelertak – Nattesferd

L’album Meir n’était pas passé inaperçu en 2013, la pression devait être importante sur les épaules des Norvégiens quant à faire une suite et de surcroit lorsque Roadrunner Records vous propose de remettre le couvert alors qu’il est attendu comme une révélation 2016 dans de nombreux pays.

Enregistré en condition live à Oslo, au Norway’s Amper Tone Studio, Nattesferd a été produit par Kvelertak et mixé/enregistré par Nick Terry (Lindstrøm, Turbonegro, The Libertines). C’est le premier album que Kvelertak enregistre dans son propre pays.

Vous aimez varier les plaisir. Vous avez des gouts variés tels que le sucré/salé ou le chaud/froid. Vous pouvez passer de Bon Jovi à Darkthrone en un clin d’œil? Vous appréciez autant la mer que la montagne.? Pour votre intérieur, vous ne jurez que par l’Art Déco et Ikea sans pour autant dénigrer le louis XV? Vous ne jurez que par Joan Miró, Francis Bacon et l’art primitif flamand? Vous séduisez vos amis en leur préparant des mets raffinés pour terminer le lendemain chez Mc Do?
Et bien, si vous êtes aussi curieux et ouvert d’esprit vous serez toujours tenté d’écouter à nouveau le dernier Kvelertak.

Les Norvégiens vont à nouveau surprendre leur monde avec des titres agressifs au son brouillon avec des guitares stridentes comme sur « Dendrofil for Yggdrasil », rendant un hommage à Van Halen sur le ton de l’humour avec « 1985 » avec une ambiance à la « Jump » revu et corrigé à leur sauce avec la rythmique qui colle à un synthé en fond sonore. Titre auquel il ne faut pas rester butté car au-delà de sa mise en avant en tant que premier single, il reste très éloigné de ce que l’on retrouve sur l’album à commencer par le titre éponyme qui se rapproche des frasques de Turbonegro et d’un esprit punk rock ou encore du garage rock voir crust metal avec « Bronsegud ».

Kvelertak

Comme ils ont du respect pour les précurseurs on retrouve du heavy metal à souhait et vigoureux avec « Svartmesse » ! Bougeons la tête en rythme où seule la voix de Erlend Hjelvik ne fait pas 80’s car trop défoncée au white spirit. On y ressent des riffs empruntés à Thin Lizzy (3 guitaristes dotés d’un amour inconsidéré pour des parties de twin guitares) voir à du Scorpions. Très drôle.

Pas étonnant que le frontman ait commenté en ces termes la sortie de l’album: « … même si cela peut paraître cliché, je n’ai pas peur de dire que Nattesferd est notre meilleur album à ce jour! Un assortiment exquis de riffs infusés entre le meilleur du classic rock et du heavy metal. »

Mais ce qu’aime aussi le public qui apprécie le black metal ce sont des titres comme « Berserkr » ode au speed metal, au thrash. Rapide avec des effets sonores : bonne déflagration avec un passage musical calme, étonnant et mélodique comme un délire à la Nachtmystium.

Quand à « Ondskapens Galakse » il n’est pas sans nous évoquer du classic rock, très américain. Il s'agit d'un morceau assez calme doté d’une jolie mélodie à la guitare limite ancrée dans le hair metal, comme pour un Ratt, un Dokken voir du Icon. Très étonnant.

« Nekrodamus » la réponse à « Nekrocosmos » du précédent album ravira les fumeurs de cactus avec un gros son bien stoner et gluant scotchant les talons au sol. John Garcia aurait pu nous sortir ce titre qui fleure bon le desert rock.

Ou le très long titre « Heksebrann » à la longue intro déconcertante où la voix déboule sur un bon gros riff bien gras avec un refrain aérien, très west coast avec même des guitares proche de celles des californiens d’America.

Bref autant d’insolences musicales déboussolent un paysage musical souvent stéréotypé et cela fait du bien de lâcher prise et de se retrouver au milieu de toutes ses influences.

Lionel / Born 666

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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