Persistence Tour au Bataclan (30.01.2012)


Persistence 2012 : le Bataclan Hardcore
 

Installé depuis déjà quelques années en Europe, le Persistence Tour n’en finit pas de s’agrandir et d’offrir toujours plus de gros noms du Hardcore. Cette année, il aura fallu une double tête d’affiche de taille pour remplir le Bataclan : Suicidal Tendencies et Biohazard. Quand la West Coast rencontre la East Coast. Pour les accompagner, d’autres valeurs sûres du genre, comme Terror, Walls Of Jericho, Lionheart et Crushing Caspars. Et à l’occasion de la dernière date de la tournée, nos artistes en ont profité pour mettre le plus gros bazar possible dans la salle parisienne. La Grosse Radio y a survécu.

Crushing Caspars
 

Il est 17h30 et la fosse du Bataclan est à peine remplie de moitié quand le premier groupe monte sur scène. Crushing Caspars, groupe de punk/hardcore allemand complètement méconnu, entame son set dans l’indifférence générale.

Pourtant, les musiciens ont envie, bougent de partout et ne manquent pas d’appeler la foule. Malheureusment, les intéressés se comptent sur les doigts de la main, et le public reste sourd quand le chanteur appelle au circle pit ou tente de rendre hommage à des musiciens décédés, comme Dimebag Darell ou Johnny Cash.

Il faut dire que le hardcore basique de nos allemands n’est pas des plus attrayants. Riffs simplistes, compos bordéliques et chant à l’arrache ne sont pas les meilleurs éléments pour séduire un public qui ne connaît rien de leur répertoire. Ajoutez à cela un son cradingue qui sature, et vous avez un groupe qui n’a malheureusement pas toutes les chances de son côté.

Crushing Caspars

Ces punks sympathiques n’ont plus qu’à retenter leur chance dans de meilleures conditions.

Setlist :

The Fire Still Burns
Life Is a Freefight
Caspars Attack
Eye for an Eye

Lionheart
 

Après l’entrée en matière allemande, c’est au tour des coreux de la Bay Area Lionheart d’entrer en piste. Il ne faut en aucun cas se fier au morceau de rap diffusé en guise d’intro ou de la dégaine des membres, on a droit ici à un bon gros groupe de hardcore remonté et bien décidé à chauffer le Bataclan.

Devant un public déjà un peu plus fourni, nos américains vont pouvoir déclamer leur rage, avec un style qui n’est pas sans rappeler les célèbres Hatebreed. Les coreux de la Bay Area mettent effectivement une bonne dose de Heavy Metal dans leur musique, la preuve en est faite avec la reprise de l’intro de "Sad But True" (Metallica) avant "This Is Who I Am". Le son s’épaissit, les guitares se font plus agressives pendant que la batterie et la basse martellent des rythmiques simples pour favoriser le headbang.

Le public répond présent, et un mosh commence à se former avec quelques excités qui commencent les hostilités. Quelques timides circle pits feront leur apparition. Non content d’exciter le milieu de la fosse, le frontman Rob Watson n’hésite pas à solliciter les fans des premiers rangs pour les faire hurler dans son micro. S’il se montre très mobile sur scène, les  autres musiciens sont très statiques. Les deux guitaristes Rob McCarthy et Evan Krejci restent collés à leur micro même quand ils n’assurent pas les chœurs. L’un d’entre eux s’époumonera tout le long du show à tenter de chauffer le public, mais n’arrivera pas à voler la vedette au chanteur.

Lionheart

C’est donc une prestation réussie pour Lionheart, qui, malgré le peu de notoriété dont il dispose, arrive à chauffer le public, et à le préparer pour les épreuves à venir.

Setlist :

Pure Anger
Built on Struggle
Sad But True/This Is Who I Am
Brothers Keeper

Walls of Jericho

Les choses sérieuses arrivent réellement avec Walls Of Jericho. Le groupe de Metalcore de Detroit jouit d’une plus grande popularité, et a une particularité de taille : c’est une chanteuse qui mène la barque.

Candace Kucsulain, aux larges épaules et aux biceps bien travaillés, arrive à se mettre le public dans sa poche sans problème. Avec ses cris destructeurs et son charisme naturel, la frontwoman va réussir à mettre le bazar dans la fosse déjà bien remplie, mais pas seulement.

En effet, si les pogos et  circle pits se multiplient et ne cessent jamais, les slammeurs font leur apparition et vont tous atterrir… sur la scène ! En effet, ce soir, pas de barrières pour séparer la fosse de la scène, et pas d’agents de sécurité pour renvoyer les intrus d’où ils viennent. Ces intrus ne dérangent pas les musiciens, qui les accueillent avec plaisir, les font chanter, et partagent leur joie de se retrouver si proches. En revanche, les photographes de concert font figure de reporters de guerre, et doivent redoubler de vigilance pour ne pas se prendre un coreux mal tombé.

Côté prestation, le groupe enchaîne ses titres dévastateurs sans sourciller, en gardant une maitrise totale de leurs instruments et avec un son de qualité. La rage des compositions n’en est que démultipliée.

Walls of Jericho

Après un passage remarqué et énergique au Hellfest 2010, Walls Of Jericho démontre encore mieux ses capacités en salle. Compos endiablées qui vont de paire avec un public en folie, ce qui donne un résultat explosif.

Setlist :

All Hail the Dead
A Trigger Full of Promises
A Little Piece of Me
Feeding Frenzy
The American Dream
Playing Soldier Again
II. The Prey
I Know Hollywood and You Ain't It
Revival Never Goes Out of Style

Terror
 

Si les hostilités ont réellement commencé avec Walls Of Jericho, Terror va encore plus loin. Le groupe de Hardcore de Los Angeles va en effet arriver à rendre malade tout le monde présent, dans un Bataclan plein à craquer et à la chaleur infernale.

La rage au ventre, le groupe enchaîne les morceaux avec une énergie rare et très communicative. Non content de mettre la fosse sens dessus dessous, les pogoteurs vont même investir la scène, sans qu’aucun musicien ne bronche. Comble du comble, pendant le titre "Never Alone", alors que la scène comporte tant de fans que les musiciens sont durs à distinguer, certains fans slamment de la scène vers la fosse.

Est-ce là le monde à l’envers ? Le frontman Scott Vogel ne l’entend pas de cette oreille. Selon lui, Terror "n’est pas un groupe", mais des "mecs comme les fans". Par conséquent, la scène appartient à tout le monde. Une remarque qui prouve que Terror est un groupe punk jusqu’au bout des ongles.

Malgré la remarque de l’ami Scott, les musiciens maîtrisent bien leur sujet, et balancent missiles après missiles malgré le bazar ambiant. On assiste à une lutte entre la rage du frontman contre rage des musiciens. Arbitrés par un son massif et rugueux, et assistés par un public au top, tous les éléments sont là pour donner une prestation de type "rouleau-compresseur".

Terror

En grands habitués du Persistence Tour, Terror a pu montrer au public parisien qu’il était une valeur sûre du genre. Avec une attitude sans concession et une musique rageuse, Terror n’a pas fini d’effrayer ses fans, pour leur plus grand plaisir !

Setlist :

Your Enemies Are Mine
Overcome
One With the Underdogs
Stick Tight
Push It Away
Out of My Face
Return to Strength
Spit My Rage
Never Alone
Betrayer
Always the Hard Way
You're Caught
Keep Your Mouth Shut
Keepers of the Faith

BIOHAZARD

Après les groupes de Hardcore bien établis mais encore jeunes, place au vieux de la vieille ! Les membres de Biohazard, première tête d’affiche de la soirée, sont prêts à montrer à ceux qui en douteraient qu’ils ont encore la patate.

Venus pour défendre leur dernier bébé, Reborn In Defiance, les New Yorkais offrent ce soir le show le plus pro de la soirée. Le son est au poil, les musiciens jouent de manière plus propre et sont plus carrés dans leur interprétation. Le show est clairement plus centré sur la musique et la présentation des compos que sur la mise à feu et à sang du Bataclan.

Le nombre de slammeurs est d’ailleurs relativement réduit pendant la prestation de Biohazard. Le groupe s’amuse tout de même avec les intrus, et le chanteur Billy Graziadei ne manquera pas de plaisanter avec ceux qui arrivent sur scène entre les chansons. En plus des slammeurs, les membres de Walls Of Jericho reviendront sur scène pour interpréter avec le groupe "Punishment", qui mettra un point final au concert.

Petite particularité du show, pour fêter la dernière date du Persistence Tour, le groupe a décidé de filmer la foule et la salle pendant "Reborn", pour, selon les dires du frontman guitariste, sortir un clip. Le public parisien pourra donc apprécier l’étendue de son niveau de déchaînement.

Côté setlist, le parti pris est clairement old school. A part le dernier album, représenté que par deux titres, "Reborn" et "Vengeance Is Mine", le groupe ne joue exclusivement que des titres des trois premiers albums. Urban Discipline, le plus représenté, occupe un bon tiers de l’ensemble, avec des brûlots comme "Shades Of Grey", State Of A World Address le talonne avec trois titres, dont le titre d’ouverture "Failed Territory", et le premier albums sans titre n’a qu’un seul tube à mettre dans la setlist, "Retribution".

Biohazard

En un peu moins d’une heure, Biohazard a su relever le niveau technique de la soirée, pour offrir un show carré, sans pour autant oublier son public en rendant la prestation vivante et énergique, et ce malgré le champ de ruines laissé par Terror.

Setlist :

Failed Territory
Urban Discipline
What Makes Us Tick
Reborn
Black and White and Red All Over
Retribution
Vengeance Is Mine
Love Denied
Shades of Grey
Punishment


SUICIDAL TENDENCIES

Il est maintenant temps pour Mike Muir et sa bande de faire leur entrée sur scène. L’ambiance est toujours électrique, et l’excitation au sein de la fosse est à son comble. Tout le monde est prêt pour finir la soirée avec le thrash dit "crossover" de Suicidal Tendencies.

L’ambiance est on ne peut plus électrique dans la fosse, avec un public qui démarre au quart de tour sur un "You Can’t Bring Me Down" du tonnerre, avec un chanteur bien en voix. Les pogos sont toujours aussi vifs, la sueur perle de partout et les musiciens n’essaient pas de calmer le jeu. Les titres les plus fous, comme "War inside My Head" ou "Subliminal" vont s’enchaîner pour un show qui s’annonce bordélique.

Bordélique pour le public, car l’ambiance anarchique est toujours présente, et les fans ne savent plus où donner de la tête. Mike Muir, en grand showman, montre, malgré son apparente bonhommie, qu’il sait tenir une foule en haleine, même s’il s’agit de personnes qui pogottent depuis cinq heures. Malgré la fatigue, les pogotteurs obéissent au doigt et à l’œil, et n’hésiteront pas à se jeter dans le wall of death commandé par le frontman sur "Cyco Vision".

Mais le show est aussi bordélique du côté du groupe ! Pour leur dernier concert de la tournée, Suicidal Tendencies ont décidé de ne pas prendre de setlist, et jouent les chansons comme elles viennent. Malgré le peu de temps qui leur est imparti, le groupe arrive à caler un solo de batterie de l’imposant Eric Moore, et un solo de guitare de Dean Pleasants. Un show très désorganisé, et peut-être même mal mené. Mais cela ne dérange pas les fans, qui se sentent chez eux, avec un concert à la bonne franquette, où les musiciens, comme le public, cherchent juste à s’amuser, sans pour autant mettre leur sens de l’interprétation en berne.

Et le point d’orgue de l’amusement sera atteint à la fin du show, sur le tube "Pledge Your Allegiance". Comme à son habitude, Mike fait monter la foule sur scène, pour chanter avec lui, et s’en donner à cœur joie avec les musiciens et les micros laissés allumés. Pendant plus de 10 minutes, les fans se bousculent et se pressent sur la scène en scandant les célèbres "ST !". Si chaque groupe a essayé de faire tenir le plus de personne sur scène, Suicidal a remporté la compétition haut la main.

Suicidal Tendencies

Il est temps maintenant pour le public d’excités de plier bagages et de quitter un Bataclan, qui ressemblait, une fois n’est pas coutûme, à une gigantesque cour de récréation. Une soirée que les fans de Hardcore et autres genres survoltés ne sont pas prêts d’oublier.

Setlist :

You Can't Bring Me Down
Institutionalized
War Inside My Head
Subliminal
Solo de batterie
Possessed to Skate
Solo de guitare
Cyco Vision
Pledge Your Allegiance/Memories of Tomorrow

Pour accéder à toute la galerie photo de ce concert, visitez :
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Photos : © 2012 Nidhal Marzouk  / Yog Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
 



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