Ici on parle du Wyrd finlandais qui joue du black folk pagan et ce depuis 1998. De ses débuts jusqu’en 2006 Wyrd n’a été le groupe que d’un seul homme avec Narqath. Par la suite il s'est adjoint les services d'un batteur avec JL Nokturnal pour les trois albums suivants, The Ghost AlbumparuK, Ammen et Kalivägi (2009). Et depuis plus rien. Il faut bien imaginer qu’on les avait un peu oubliés après plus de sept années d’absence.
Des sonorités païennes émergent d’un brouillard bien sombre avant qu’un esprit black metal apparaisse dès l’entame de « Death of the Sun ». Les instruments traditionnels jouent des coudes pour tenter d’exister. Les mélodies et la voix velue font bon ménage. Ici la flûte est dissoute dans la masse noire et visqueuse et non l’inverse comme le font certains.
Le titre de l’album promet mais le « hic » va apparaitre rapidement à cause d’une construction asymétrique que l’on retrouvera tout au long de l’album : un coup de black, un coup de pagan, puis un coup de black…
La suite logique dans les œuvres païennes, c’est de nous envoyer un côté acoustique tout de suite après ce qu’on vient de recevoir dans la tronche avec « Man of Silent Waters ». Un repos déjà mérité ? Le pagan reprend le dessus ? Peut-être mal placé dans l’album ?
Puis c’est reparti avec « The Sleepless and the Dead », les spectateurs sont priés de réenclencher leur ceinture sur un vieux riff heavy. Lorsque la voix est claire, elle ressemble à celle de Blaze Bayley (chanteur intérimaire chez Iron Maiden entre 1995 et 1998) et convient tout à fait au morceau que l’on aurait pu trouver sur une vieille piste vinylique sous 1 cm de poussière.
Mais il faut l’avouer, comme un collègue qui vous ennuie et qui, à chaque fois que vous le croisez, pour vous saluer à nouveau vous ressort un « re » et bien Wyrd « re »commence : accord à la guitare sur « Pale Departure « pendant que Narqath s’époumone d’une façon bien à lui. Reconnaissons que c’est joliment exécuté.
Martèlement dans les règles, un coup de black pagan pour remettre les pendules à l’heure sur « The Pale Hours » : c’est assez amusant de voir comment un groupe peut passer du coq à l’âne aussi rapidement. Narqath doit avoir un côté bipolaire dans sa façon de composer.
Suivront des riffs black en intro et des passages calmes avec « Inside » malgré une voix un peu à la ramasse ou plus que limite sur « Where Spirits Walk the Earth ».
C’est dommage car il y a de bonnes idées comme la puissance heavy metalesque dégagée avec une plage sympa à la Maiden se découvrant à l’horizon, puis retour du folk pagan, tout de même sur la fin de « Cursed be the Men ».
Death Of The Sun est un album ayant le cul entre « deux 16 » (comme dirait le buveur de bières à ma gauche) mais qui aurait mérité une meilleure note si l’ordre des titres avait respecté une certaine logique.
Lionel / Born 666