Full of Hate Tour au Bataclan (13.02.2012)

Le Death Metal à l’assaut du Bataclan

En cette veille de Saint-Valentin, certains vont acheter des fleurs pour leur dulcinée, pendant que d’autres vont headbanguer au Full of Hate. L’affiche fait baver n’importe quel amateur de sensations fortes : Nexus Inferis, Suicidal Angels, Misery Index, Legion Of The Damned en ouverture, et Behemoth et Cannibal Corpse au sommet de cette affiche qui donne une soirée explosive.

NB : La Grosse Radio n’a pas pu être présente aux concerts de Nexus Inferis et Suicidal Angels. Le report commence donc à Misery Index

Misery Index

En troisième position sur l’affiche, Misery Index entre en scène. Groupe américain actif depuis 10 ans maintenant, les membres pratiquent du bon gros death metal des familles, avec un peu de groove quand il faut pour faire bouger les foules.

Ils ont la particularité de fonctionner avec deux hurleurs, le bassiste Jason Netherton et le guitariste Mark Kloeppel. Nos deux amis font jouer les légères différences de timbre, l’un profond et l’autre rageur. Si la différence entre les deux n’est pas fondamentale, elle permet des variations intéressantes au sein des chansons.

Misery Index

Parmi les titres joués, le groupe met largement en avant le dernier album Heirs of Thievery, qui occupe les deux tiers du set. Pour le reste, seul "The Great Depression" représente le premier album, Retaliate, et l’avant dernier, Traitors, se fait une place avec deux chansons, parmi lesquelles le morceau-titre offrira une sulfureuse conclusion à l’ensemble.

Si le Bataclan n’est pas encore complètement rempli (lundi oblige), Misery Index bénéficie d’un accueil correct. Pas de mosh ou d’impressionnants mouvements de foule, mais un public qui apprécie le set efficace qui lui est présenté.

On notera que le son est bon, que les gros riffs savent se faire entendre, et que les musiciens ne présentent pas de défaut majeur d’interprétation. Cela ne les empêchent pas de se montrer spontanés et de faire un peu d’humour.

Un groupe qui se montre tout à fait solide sur scène, en présentant un set qui n’a pas laissé de répit à  l’audience pendant les 35 minutes qui leur étaient allouées.

Setlist :

The Seventh Cavalry
The Carrion Call
Partisans Of Grief
You Lose
The Spectator
Heirs to Thievery
The Great Depression
The Illuminaught
Traitors

Legion of the Damned

C’est maintenant au tour des néerlandais de Legion Of The Damned d’entrer en scène. Le groupe est un habitué du Full of Hate. Ils avaient déjà participé à l’édition de 2009, en compagnie de Keep Of Kalessin, Obituary et Amon Amarth. Leur passage au Trabendo au cours de cette tournée leur avait attiré la sympathie d’une bonne partie du public.

Cette fois-ci, le résultat est tout autre. Les trois quarts d’heure pendant lesquels ils ont servi leur set situé quelque part entre le thrash et le death ont paru bien longs. La faute à un concert extrêmement répétitif, avec des compos qui se suivent, se ressemblent, mais décollent rarement.

Legion of The Damned

Cela a pour effet de rendre le public amorphe. Pas de mosh, de gros headbang derrière les premiers rangs, ou de manifestation d’entrain. Certains visages sont crispés, d’autres ont une petite mine, pendant que le bar se remplit.

Si les hollandais semblent en vouloir, le chanteur Maurice Swinkels et ses acolytes se sont montrés distants avec les fans. En 2009, le hurleur blond n’hésitait pas à aller vers le public, serrer des mains et passer le micro. Dans une salle plus volumineuse que le Bataclan, le groupe n’est pas à sa place et la performance s’en ressent. Legion Of The Damned perd en spontanéité et les membres en personnalité.

Avec 45 minutes de thrash/death monolithique, Legion Of The Damned n’a pas réussi à bien chauffer le public pour les têtes d’affiche à venir, provocant une nette cassure dans la soirée. Il ne reste plus qu’à espérer qu’ils se rattrapent.

Legion of The Damned 2

Setlist :

Legion of the Damned
Death's Head March
Bleed For Me
Pray and Suffer
Son of the Jackal
Malevolent Rapture
Werewolf Corpse
Night of the Sabbat
Cult of the Dead
Taste of the Whip


BEHEMOTH

Place maintenant aux choses sérieuses, avec la première tête d’affiche, Behemoth. Le groupe est très attendu, et pour cause, c’est la première tournée qui suit la leucémie de Nergal. Ce dernier, charismatique mais pas très bavard, lancera un "It feels great to be alive" aux parisiens. Une phrase lourde de sens qui a de quoi attendrir nombre de cœurs de gros metalleux.

Pour son retour en fanfare, Behemoth a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Comme décor, le groupe choisit des pieds de micro bien ouvragés avec sculptures de cobra, et un backdrop changeant pour représenter plusieurs pochettes d’albums. Pour apporter encore plus de soin à l’aspect visuel, les polonais sont également gâtés par un lightshow très bien exécuté.

Nergal behemoth

Tout ces éléments permettent de mieux mettre en valeur la majesté et la puissance du set de Behemoth. Gros son, puissant et implacable, qui donnera au show des allures de rouleau-compresseur, avec les gros riffs de Nergal et Seth qui croisent le fer avec la frappe brutale d’Inferno. Les musiciens sont au top, et Nergal vomira toute sa rage jusqu’à la dernière minute du concert.

Côté setlist, le groupe a décidé de varier les plaisirs. Si Demigod et Evangelion sont les plus représentés, avec des titres mémorables comme "Ov Fire And The Void" ou encore "Conquer All", les polonais n’ont pas oublié leurs autres productions, et iront piocher ça et là dans les vielles sorties comme And The Forests Dream Eternally avec "Moonspell Rites" ou les plus récentes comme The Apotasy avec "At The Left Hand Ov God".

Une setlist qui correspond aux goûts de tous, et qui donnera l’occasion au public de s’exprimer avec grand-joie tout le long du concert. Un accueil triomphal est réservé à la bande de Nergal, et c’est au concert de Behemoth que les applaudissements seront les plus fournis. La performance des polonais convainc, et les spectateurs parisiens ne se font pas prier pour le faire savoir.

Seth Behemoth

Si une heure de set semble bien courte pour apprécier pleinement le retour de Behemoth, on peut néanmoins se réjouir de voir un groupe revigoré, avec une rage qui n’a pas maigri malgré les épreuves qu’ils ont du traverser.

Setlist :

Ov Fire and the Void
Demigod
Moonspell Rites
Conquer All
Diableria (The Great Introduction)
The Thousand Plagues I Witness
Alas, Lord Is Upon Me
Decade of Therion
At the Left Hand ov God
Slaves Shall Serve
Chant for Eschaton 2000

Rappel :

23 (The Youth Manifesto)
Lucifer

CANNIBAL CORPSE

Après le death metal grandiloquent de l’Europe de l’est, c’est au cours des plus grands représentants de la scène floridienne cradingue de faire leur entrée. Si les deux têtes d’affiche appartiennent à la même famille de metal, leur vision du show diffère radicalement. Avec Cannibal Corpse, pas de décor ou d’intro inquiétante. Le show se veut très simple, avec pour seul décor un drap avec le logo du groupe en fond, pour mieux mettre en valeur les cinq brutes épaisses qui envoient la purée.

Et en envoi de purée sanglante ("I Cum Blood"), les floridiens s’y connaissent. Des titres rapides en veux-tu en voilà, avec "I Will Kill You" ou "Stripped, Raped and Strangled", des classiques indispensables comme "Hammer Smashed Face" ou "Fucked With A Knife", et même des ralentissements de tempo bien amenés, comme la nouvelle compo "Scourge Of Iron".

En effet, le groupe ajoute deux nouveaux titres dans leur setlist, qui figureront dans leur prochaine galette, Torture. Force est de constater que Cannibal Corpse n’a pas perdu de sa superbe dans le registre brutal, et que ces nouvelles effusions de sang se marient très bien avec les plus anciennes, qui sont loin d'avoir coagulé.

Pat O'Brien

Malgré cette cascade de titres à faire headbanguer un guillotiné, on ne peut s’empêcher de penser que le concert aurait pu être encore plus puissant. En effet, commencer avec un titre comme "Evisceration Plague" qui manque de punch ne permet pas de se mettre dans la meilleure ambiance. Ensuite, entre chaque chanson se passaient des blancs qui cassaient la dynamique. Si les musiciens exécutent leur set sans grand problème, aidés par un gros son qui tâche, la fatigue se lit sur leurs visages.

Particulièrement sur celui du frontman, George Fisher, "Corpsegrinder" pour les intimes. Si son growl unique est rendu de manière merveilleusement putride sur scène, sa voix éraillée en dit long sur la fatigue du hurleur. Ses interventions restent spontanées, mais peu inspirées. Si notre ami n’a jamais brillé par sa finesse de langage, il aurait mieux valu qu’il se montre plus présent, et qu’il comble mieux les moments de flottement entre les titres.

Corpsegrinder

Malgré ces petits désagréments, le public sait se montrer réactif en moshant à n’en plus finir sur des titres comme "The Wretched Spawn" ou en acclamant le groupe comme il se doit. Les plus téméraires s’essayent à suivre George Fisher dans ses headbangs à s’en dévisser la nuque. Le frontman, dans un élan d’orgueil, ironisera : "Essayez de me suivre. Vous n’y arriverez pas, mais vous pouvez toujours essayer !".

Cannibal Corpse a donc su fournir une prestation carrée et bien executée, mais pas assez sulfureuse pour voler la vedette à Behemoth, qui étaient les princes de la soirée.

Setlist :

Evisceration Plague
The Time to Kill Is Now
Disfigured
Demented Aggression
Scourge of Iron
I Cum Blood
Fucked With a Knife
Covered With Sores
Born in a Casket
The Wretched Spawn
I Will Kill You
Priests of Sodom
Unleashing the Bloodthirsty
Make Them Suffer
Hammer Smashed Face
Stripped, Raped and Strangled

Un grand merci à Hellbangeuse pour les photos, ainsi qu'au webzine Hard Force.
 



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