Le Phœnix est un oiseau légendaire, doué de longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s'être consumé sous l'effet de sa propre chaleur. Il symbolise ainsi les cycles de la mort et de la résurrection. En revanche, ici je pense qu’il n’y aura pas de résurrection pour Ahnengrad… malheureusement, et à la différence de l’Artwork, le gentil oiseau va finir au Barbecue dans mon jardin…
Leur premier album éponyme pourtant prometteur datait de 2008 et c’est en 2012 qu’ils reviennent avec Omen, œuvre teintée de Black Pagan germanique à forte consonance Heavy. La tombe des ancêtres (c’est la traduction du nom du groupe) est donc à nouveau ouverte, et on espère qu’ils ne vont pas y tomber dedans sans jamais pouvoir en sortir.
Pourtant ça commence bien, par une intro acoustique très joliment interprétée au coin du feu entre violon et grillade de saucisses au dessus des braises pour se déchainer ensuite avec des riffs bien thrash, puissants à faire exploser une cohorte d’Ostrogoth face à une horde de Visigoths lors d’un Wall of Death. Mais Ahnengrab nous plonge aussitôt dans un break aux couleurs de l’intro suivi de growls arrivant en fin de morceaux, assez surprenant avec bien sûr du blast en-veux-tu-en-voilà!
La voix de Christoph "Fenris" L. est souvent désagréable tout au long de l’album, trop poussive et inadéquate comme sur « Ruinen », « Die Das Licht Nie Werden Sehen » et « Ermattend' Glanz Im Niedergang ». Elle cohabite très très mal avec les riffs de guitares qui eux sont parfois Heavy, parfois Pagan mais restent toujours très mélodique. On touche ici à des dissonances assez perturbantes. Dommage car on ne peut renier la qualité des solos qui poussent vers le haut et ce malgré une production plus qu’aléatoire.
Et des intros vous n’y échapperez pas, comme avec « Die Das Licht Nie Werden Sehen », « - » (non vous ne vous trompez pas c’est le titre du morceau…), « Furcht » et « Wind » et son violoncelle qui sera écrasé à nouveau par un mur de guitare. On a même un côté thrashisant avec « Gleich Einem Stein » ; mais la voix ne s’arrange pas, on touche le ridicule entre un Growl poussif et une voix Black tirée des parodies que l’on trouve sur le net. « Furcht » sort un peu du lot si on oublie le chant ! Sur « Omen » la voix atteint des sommets… de niaiseries. « Feuer Kapitel I – Entfacht » a le riff de Mission Impossible en pagano-blacko-trashi. Sur la deuxième partie, vous aurez le droit à la voix du Néandertalien qui a encore un os de mammouth coincé dans la trachée artère et à ce moment on peut même dire qu’il n’en a plus tellement elle est enrouée…
C’est assez dommageable car il y a de bonnes idées sur ce Omen, avec ces mélodies païennes ou ces riffs bien trouvés qui nous tombent dessus ou ces jolis breaks mais les utiliser de manière systématique devient pesant à la longue. Une chose est sûre, il n’est parfois pas bon de copier les Allemands.
Lionel / Born 666
Tracklist:
1. Intro / Seek for the Past
2. Ruinen
3. Die das Licht Nie Sehen Werden
4. Gleich Einem Stein
5. Furcht
6. Feuer Kapitel I - Entfacht
7. Feuer Kapitel II - Flammenheer
8. Ermattend'Glanz im Niedergang
9. Wind
10. -
11. Omen
12. Outro