Death Angel fait son grand retour avec un nouvel album qui aura la difficile tâche de succéder au démentiel The Dream Calls for Blood, un album plein à craquer de pépites thrash sorti presque 3 ans plus tôt.
Formé au début des années 80, Death Angel avait pour caractéristique d’être composé de membres très jeunes (le batteur avait 14 ans !). Rapidement repérés, ils connurent un succès fulgurant, et le groupe est aujourd’hui considéré comme un combo culte et incontournable de la Bay Area Thrash.
Les plus informés d’entre vous auront déjà pu écouter le titre “The Moth” disponible depuis mars sur Youtube, un morceau qui a mis tout le monde d’accord et qui augurait quelque chose de très bon pour ce nouvel effort du combo californien. En effet, on retrouve instantanément la patte caractéristique et la voix hargneuse de Mark Osegueda, les guitares sont rapides et transpirent le thrash, bref la hype autour de la sortie de The Evil Divide n’a fait qu’augmenter au fil des mois.
Si The Dream Calls for Blood était déjà extrêmement agressif, Death Angel réussit le pari de repousser encore les limites avec des titres comme “Breakaway”, avec ses riffs slayeriens, un déluge de violence que l’auditeur prendra en pleine face.
“Father of Lies”, un des titres les plus longs de la galette avec ses 5 minutes, démarre sur les chapeaux de roue avec une batterie qui déploie tout son arsenal pour charmer les thrasheux en manque de sensations. Son solo de guitare est un des moments forts de l’album cassant le rythme imposé et partant dans des envolées qui n’auraient rien à envier à Metallica ou Exodus, les spécialistes du genre en la matière. Le morceau se finit sur une partie acoustique du plus bel effet, un morceau démoniaque.
La force de The Evil Divide est de réussir à passer d’une musique rapide et agressive à des plans calmes et mélodieux, le tout avec une fluidité impeccable. Il en est de même pour le chant tantôt hurlé, tantôt chanté. Mark maîtrise sa voix et on sent qu’il s’est fait plaisir à proposer nombre de variations. Espérons qu’il en soit de même en concert.
Jason Suecof (Deicide, Trivium, All That Remains) s’est occupé une nouvelle fois de la production et force est de constater que le son est très similaire à The Dream Calls for Blood, parfois brouillon, avec des basses trop peu présentes, rendant l’ensemble trop froid et linéaire. Cela ne gâche pas le plaisir procuré tout au long des 45 minutes, fort heureusement.
Death Angel réalise un album dans la droite lignée de son prédécesseur, et s’impose comme l’un des hits de thrash à posséder impérativement. Les morceaux sont variés et particulièrement inspirés. Le seul véritable bémol concerne la production qui aurait pu être plus travaillée pour proposer un son avec plus d’impact. Death Angel a faim et depuis Relentless Retribution, le combo effectue un sans faute avec des albums à chaque fois meilleurs.