Flying Colors – Flying Colors

*Chronique réalisé par l'ami Hos, en collaboration avec l'ami guitariste-compositeur Philippe Luttun*

Flying Colors, c'est tout simplement le nom du nouveau super groupe qui réunit Mike Portnoy (batterie, chant), Dave LaRue (basse), Neal Morse (claviers, chant), Casey McPherson (chant, guitare) et Steve Morse (guitare). Un catalogue de noms qui fait saliver d’avance et dont la collaboration se concrétisera dès le 26 mars prochain avec la sortie de leur premier album ! Un disque contenant 11 titres et qui, pour l’anecdote, n’aura pris que 9 jours pour être écrit, enregistré et mixé par ces 5 virtuoses

Ce n'est ni du Neil Morse, ni du Transatlantic, Flying Colors mérite une grande attention dans son écoute en sachant que Neil ne chante quasiment pas sur ce disque. Nous sommes d'ailleurs agréablement surpris par la voix de Casey Mc Pherson (du groupe Alpha Rev, dans lequel il officie), sûrement le moins connu de la bande mais débordant de talent de sa voix suave aux influences diverses. On peut également un remarquable travail sur les harmonies vocales qui donne un côté "west coast", voire "sucré", à l'ensemble - ce qui n'est pas pour déplaire.

Le premier titre « Blue Ocean » s'impose d'entrée par son groove de basse implacable (superbe travail de Dave Larue, vieux compère de Steve Morse au sein des Dixie Dregs et du Steve Morse Band) et sa mélodie efficace. Le jeu de Steve donne le ton et force le respect. On n’est pas loin d'un rock californien entre Steely Dan et Steve Lukather sur ses albums solos. Très bonne entrée en matière qui donne envie de poursuivre l'écoute.

Les titres sonnent globalement assez pop/rock (si l'on excepte quelques incursions pseudo metallisantes, cet opus n'est cependant certainement pas à classer dans le heavy) et les mélodies sont souvent accrocheuses ce qui peut convenir à un public finalement assez large. L’album sonne "positif", dans le sens où l'on retrouve principalement des tonalités majeures... On n’est ni dans le sombre ni la tourmente, au contraire, ça respire la joie de vivre et le plaisir de jouer ensemble (ressenti dès l'intro du morceau d'ouverture en mode « jamming »).

Le format des titres est assez court (c'est assez inhabituel dans ce genre de projet), sans connotation prog vraiment prononcée avec des structures souvent simples (à part sur le dernier titre "Infinite Fire" qui sonne comme du Neal Morse pur jus avec tous les ingrédients habituels, les changements de signature rythmique et d'ambiances). Il y a certes une incursion dans le "metal gothico neo classique" sur "All Falls Down" avec un Portnoy en mode "marteau pilon", seul titre vraiment "rentre dedans" de l'album aux-côtés d'un « Shoulda Coulda Woulda » en mode Muse énergique.

Steve Morse apporte une touche très intéressante avec un jeu bluesy/country/rock (presque bluegrass sur « Love Is What I'm Waiting For » qu'un vieux fan de Blur pourrait adorer par exemple) ; on retrouve sa patte, sa précision démoniaque, et ses fameux chromatismes dans les solos : du pur bonheur. Sur la ballade « Kayla », le feeling est maîtrisé à son summum, même si les couplets ne sont pas sans nous rappeler System of a Down par instants – ou quand la scène américaine prend toute son ampleur. L'autre douceur de l'album, "Everything Changes", porte à elle seule une mélodie pure et mélancolique qui ravira les romantiques avec un petit break "retour vers le passé" en mode Supertramp.

Jouissant d'une production hyper léchée et tout simplement parfaite, ils font voler les couleurs de sons  aussi divers que variés, justifiant au passage leur nom de groupe repris dans la chanson « The Storm » qui semble marquer le pourquoi du comment au niveau de ce choix. Ce premier effort éponyme mérite donc de nombreuses écoutes et une attention particulière afin d'en cerner tous les détails.

Viendront-il défendre cette album sur scène ? C’est tout le mal que nous leur souhaitons, si leur emploi du temps respectif le permet... éléments de réponse avec l'interview à venir du mythique batteur Mike Portnoy sur La Grosse Radio !

Hos & Philippe Luttun
 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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