Attendu par une horde de fans déchaînée, le nouvel opus de Hellyeah a fini par pointer le bout de son nez. Deux ans après l'excellent Blood for Blood qui aura su faire son petit effet auprès de la communauté metalleuse. Le supergroupe de Vinnie Paul qui, depuis 2007 enchaîne les albums avec une certaine régularité, propose donc Unden!able, un album plein de qualités mais auquel il manque la petite étincelle pour le hisser au sommet. Explications dans les lignes qui suivent...
Les supergroupes (ou allstar band pour les anglophones) ont le vent en poupe depuis quelques années, et comment résister à l’envie de voir ses musiciens préferés issus de divers groupes et styles se réunir pour former LE groupe parfait ? Alors quand Chad le chanteur de Mudvayne et Vinnie Paul le batteur de feu Pantera et Damageplan forment un groupe qui ne sera pas qu’un simple side project noyé dans la masse, tous les yeux et les oreilles se tournent vers eux et les attentes les plus folles commencent à germer dans l’esprit des fans.
Presque 10 ans que le combo est sur les routes et désormais 5 albums ainsi qu’un DVD live dans les valises, les gaillards n’ont pas chômé durant toutes ces années et ce n’est pas avec Unden!able qu’on pourra dire le contraire.
C’est après une courte introduction pas franchement nécessaire, que Unden!able démarre enfin avec le titre simplement nommé “ X”. La première impression que l’on ressent à son écoute est celle du déjà entendu. Le début ressemble fortement à "Rage/Burn" dans l’album Band of Brothers. Par la suite, le titre se détache de ce dernier, mais il faut avouer qu’au premier abord cela n’est pas très engageant. "X" prend son envol et on retrouve le chant frénétique de Chad dont la puissance est toujours aussi incroyable . Ce premier titre semble très brouillon et arrivé à son milieu l’auditeur aura l’impression que le groupe a empilé ici et là des riffs sans réel fil conducteur.
"Scratch a Lie" est le titre suivant et là on commence enfin à reprendre son souffle. Ce titre est excellent et pour ceux qui auraient suivi le groupe ces derniers mois, "Scratch a Lie" faisait partie du premier teasing de Unden!able. Le plaisir de découvrir (enfin !) ce titre est réel, et le refrain promet d’être un grand moment en concert. Les riffs gras et panteresques sont de la partie et font de ce morceau un imparable de cette galette.
Que serait Hellyeah sans une power ballade ? C’est avec "Human" que le combo entérine définitivement son style, la voix de Chad chanté en clair fait écho au chant de Corey Taylor et cela en est même troublant tant elles sont similaires. Le titre monte en puissance jusqu'à atteindre son point de rupture, ce qui donnera des frissons à l’auditeur attentif.
Unden!able s’écoute d’une traite et le plaisir ressenti est bien présent. Certains titres un peu faiblards voir carrément loupés sont tout de même de la partie, avec en tête de liste "Love Falls" qui n’a clairement pas sa place dans un album de Hellyeah tant il est guimauve et contraste avec le reste du disque. Finalement, avec du recul, on se rend compte que certains morceaux tirent beaucoup trop vers Mudvayne, et généralement ce sont les moins intéressants de Unden!able. Avec des albums comme Band of Brothers et Blood for Blood, le groupe avait su trouver le parfait équilibre en intégrant les influences de chacun mais sur Unden!able cet équilibre est rompu.
Un point sur la production de haute volée : Hellyeah nous avait habitué à de la qualité et Unden!able ne fait pas exception ; les instruments sont sublimés et les vocaux ressortent de façon très naturelle.
Si Unden!able démarre mollement, celui-ci fini rapidement par trouver sa voie et on retrouve avec plaisir ce que le groupe fait de mieux : des riffs groovy et hyper accrocheurs, un chant survolté qui détruit tout sur son passage, une batterie qui défouraille et prouve une fois de plus que Vinnie Paul en a sous le pied. Les morceaux sont variés, passant de la pure brutalité à la mélodie en un claquement de corde. Ne nous voilons pas la face, ce nouvel album comporte des défauts dérangeants ; les morceaux panteresques sont beaucoup plus rares que par le passé laissant place au style Mudvayne, un choix qui aura un impact très marqué sur les compositions et qui parfois laissera dubitatif.