coldrain (+ Wage War + Counting Days) au Backstage (09.05.16)


 

Après quatre tournées européennes en première partie de groupe de renom (Bullet For My Valentine à deux reprises, Papa Roach et Crossfaith), les Japonais de coldrain s'offrent enfin leur première tête d'affiche. Pour la première date de leur tournée, le groupe a posé ses valises à Paris, au Backstage, nous offrant une performance digne de ce nom, irréprochable tout du long. Mais Coldrain n'était pas venu seul et était accompagné ce soir de Counting Days et Wage War.

Counting Days

Le premier groupe ce soir est Counting Days, qui d'emblée frappe fort avec un son metalcore /hardcore puissant. La musique est assez violente, peut être trop pour un public très peu receptif à la performance des Anglais. 

Pourtant, le chanteur donne de lui-même et se mêle au public. Son scream est irréprochable et son aisance réelle. Il accompagne des compositions à tendance très hardcore/metalcore, sans doute un peu trop différentes de celles proposées par les deux autres formations du soir.
 


Un soucis technique viendra entâcher la performance des Anglais, la basse étant absente sur deux morceaux avant de revenir en force et d'épauler ses camarades.

Les trentes minutes jouées par Counting Days révèlent un potentiel non négligeable pour un groupe qui aurait mérité plus d'attention, malgré des compositions encore assez brouillonnes et des breaks qui devraient être plus nuancés. Mais dans son ensemble, Counting Days est resté solide malgré des pépins techniques et a sû livrer une prestation correcte devant un public à l'avis mitigé.

 

Wage War


Wage War est, quant à lui, plus dans la lignée d'un coldrain post-The Revelation et donc plus attrayant pour une partie du public qui se reveille peu à peu. Le groupe évolue dans un metalcore bien trempé, alternant entre chant clair et parties criées (à l'inverse de Counting Days où le chant clair est absent). 

On sent que l'on passe à un niveau supérieur, avec des morceaux nous rappelant d'autres formations du milieu avec un metalcore bien violent, un break présent à chaque morceau et une harmonie entre la voix claire et le scream.

Le chanteur, Briton Bond, maitrise sa voix et possède plusieurs variantes, son organe vocal pouvant aller dans les aigües avec une touche plus deathcore. 
 


Le public est réceptif, des sauts sont perceptibles dans la salle et même une sorte de wall of death. Wage War a donc conquis une partie de l'auditoire avec son metalcore puissant mais accessible à des fans habitués à des musiques moins brutales. Le dernier morceau, "Twenty One", est représentatif de l'ambiance et de la performance du soir. Des pogos sont visibles, une réelle énergie est donnée par le frontman, la voix claire venant apaiser le titre accompagné par une batterie percutante pour son grand final.

Le groupe ressort donc satisfait et content de l'accueil livré par le public ce soir et en tant que spectateur  on retient  que Wage War reviendra sûrement dans nos contrées.

 

coldrain


Tels des combattants entrant dans l'arène, les Japonais de coldrain montent sur scène, accueillis par un public chaud bouillant. Sans surprise, les premières notes de "Vena" retentissent. Le nouvel album des natifs de Nagoya, VENA,  est d'ailleurs pleinement représenté ce soir, où seul "Whole" ne sera pas joué. "Vena" est suivit de "Wrong", dans cet enchaînement qui, si en studio se veut efficace, connait une puissance encore bien supérieure en live.

Déjà joué auparavant, le presque classique "Evolve" vient rappeler au public l'ensemble de la discographie que possède coldrain à son actif. Issu de leur précédent EP Until The End, "Evolve" se révèle une nouvelle fois solide en live.


Si Masato est clairement à son aise sur scène, il n'en demeure que le véritable chef d'orchestre se trouve être Yokochi. Guitariste soliste et compositeur de la plupart des morceaux du groupe, il prend un nouveau jalon ce soir. Sur "Divine", la subtilité de son instrument est pleinement appréciable et sonne divinement à nos oreilles.

L'enchaînement "Time Bomb"/"No Escape" ne laisse aucun répit à un public de connaisseurs. Les Japonais viennent pour la première fois en headline dans nos contrées mais il ne fait aucun doute que cela ne sera pas la dernière.

Le classique "Six Feet Under" retentit et offre une palette vraiment variée à un public conquis par une sélection intelligente de la setlist ce soir. Pour le groupe, c'est un plaisir de jouer ici ce soir et cela se ressent sur les visages.

Retour au nouvel opus avec "Words Of The Youth", joué lors de la précédente tournée mais qui n'était pas passée à Paris. Une majorité du public entend donc ce morceau pour la première fois en live ce soir. Le choix de jouer autant de sons de VENA se révèle payant car le groupe a pu voir à quel point cet album a été apprécié par les fans. "Words Of The Youth", ainsi que tous les autres morceaux de la setlist de ce soir, a été parfaitement repris en coeur par de nombreux fans présents.
 


Katsuma (batterie) se déchaîne, "Words Of The Youth" étant d'une puissance remarquable et où la batterie se fait clairement entendre. Un peu en retrait dans une scène un peu petite pour accueillir un groupe de cinq membres, il n'est pourtant pas à négliger tant il apporte de choses aux compositions, avec sa justesse et sa précision.

coldrain temporise en milieu de set avec deux chansons beaucoup plus calmes. Le début de "You Lie" se fait presque a cappella, et l'on remarque ici les progrès incontestables de Masato. Sa voix est d'une justesse implacable et l'on ne peut que saluer sa progression depuis leur premier concert à Paris en 2013.

Si le scream de Masato a toujours été solide, aussi bien en live qu'en studio, la voix claire du chanteur a subi réellement un changement. Sur "You Lie" suivit de "Heart Of The Young", deux ballades, on distingue clairement cette nuance et l'on se dit que la marge de progression est encore existante.

Sur le tube "The War Is On", le public se déchaîne comme rarement, après un discours de Masato sur le terrorisme. Le groupe relance la machine après deux chansons plus posées. Véritable hymme pour coldrain aux côtés de quelques autres morceaux emblématique, "The War Is On" est scandé une nouvelle fois par une foule de connaisseurs, chantant à l'unisson avec un Masato rayonnant.

Sur chaque morceau, Yokochi se sublime, offrant des riffs prenants et magnifiquement exécutés. "Pretty Little Liar" n'échappe par à la règle et permet au guitariste de se mettre en avant à chaque nouvelle piste. Il est important de souligner son importance, sa gestuelle et sa coordination parfaite, car un futur grand groupe n'est rien sans un grand guitariste, et c'est ce que coldrain possède. Une notoriété grandissante, un nom qui ne va cesser de faire du bruit pour un groupe aux membres terriblement talentueux.


Sugi et Ryo donneront de la voix sur certains morceaux, épaulant Masato, notamment sur les refrains pour former les choeurs, comme sur "Voiceless", une chanson souvent reprise par le groupe en live et très efficace.

Un des premiers titres de coldrain est annoncé par Masato, qui demande si le public est fan des anciens morceaux. Un oui est bien evidemment crié et "Nothing Last Forever..." est commencé par Masato avant que la salle ne crie "Die Tomorrow" en choeur avec le chanteur.

"Runaway" est peut être le morceau le moins catchy de la soirée, bizarrement. Sans doute que l'absence de Jacoby Shaddix, en feat sur ce titre, influe sur la donne, mais cela ne joue en rien sur la prestation hors norme que livrent les cinq Japonais ce soir.

Puis, Masato annonce ce qu'il dit présente comme étant le dernier morceau de la soirée. "Gone", le bijou de VENA, qui est d'une pure beauté en live et qui réunit tous les ingrédients qui marchent. Une voix maitrisée par Masato, un solo de guitare par le prodigieux Yokochi, une entente et une coordination entre chaque membre avant que ces derniers ne quittent la scène.

Mais nous savons très bien que le groupe ne va pas en rester là, et le public en demande encore. Après quelques minutes, coldrain remonte sur la scène du Backstage et débute ce rappel par "The Story." Le début est calme, et permet également à l'audience de s'émerveiller une nouvelle fois sur la justesse du frontman... avant que le refrain ne retentisse, que le rythme ne s'accélère, et que bassiste et guitaristes envoient la sauce sur ce titre qui démarre comme une ballade avant de prendre de l'envergure et de s'exciter.

La dernière chanson jouée ce soir est "The Revelation", autre gros tube de coldrain. L'occasion pour la foule de montrer une dernière fois au groupe à quel point elle est fan et comblée par la prestation sans faute livrée par les Japonais ce soir. coldrain remercie son public avant de quitter définitivement la scène du Backstage, après près d'une heure et demi et de dix-neuf chansons. Rares sont les groupes de nos jours à jouer autant de morceaux, surtout en prenant en compte la présence des deux premières parties ce soir. coldrain frappe un grand coup ce soir. Pour leur première date en headline, les natifs de Nagoya ont su montrer leur sérieux et leur professionnalisme, ainsi que leur plaisir et leur engouement pour des fans qui ne peuvent être que ravis par la prestation des Japonais.

Setlist : 
1. Vena
2. Wrong
3. Evolve
4. Fire In The Sky
5. Divine
6. Time Bomb
7. No Escape
8. Six Feet Under
9. Words Of The Youth
10. You Lie
11. Heart Of The Young
12. The War Is On
13. Pretty Little Liar
14. Voiceless
15. Die Tomorrow
16. Runaway
17. Gone
18. The Story
19. The Revelation



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