Waltari remet les 90’s au goût du jour
Pour fêter son 25ème anniversaire, le groupe finlandais Waltari s’est offert une tournée mondiale. Nos quatre scandinaves déjantés n’ont pas perdu de leur jeu de scène foldingue et de leur bonne humeur générale. Ils ont su donner la banane à tous les parisiens présents, en installant au Divan du Monde une ambiance festive en mélangeant les genres. Une soirée mémorable pour les amateurs de sensations fortes. Deux groupes français ont été choisis pour assurer la première partie, les hard rockers Malatesta et les doomeux Wormfood.
Malatesta
Groupe originaire de Rambouillet, Malatesta fête ce soir sa toute première date au Divan du Monde. Pendant la demi-heure qui leur est impartie, les cinq banlieusards servent un hard rock très frenchie, très proche de celui d’un No One Is Innocent. Le chant se veut donc vindicatif, avec derrière une musique relativement lancinante, principalement mid-tempo.
Malheureusement pour nos amis des Yvelines, leur musique ne convainc pas. Le chanteur Fred Meriguet tentera de réveiller le peu de personnes présentes, en vain. Il faut dire que le style du groupe est assez décalé avec celui de la tête d’affiche, qui propose une musique plus recherchée et festive. Ensuite, le groupe manque de riffs marquants, beaucoup de ceux qui sont proposés ne sortent pas de l’ordinaire. Enfin, la performance vocale du frontman se montre guère convaincante.
Cependant, Malatesta fait preuve d’une certaine envie. Mener une carrière pour un groupe de rock en France n’est pas une chose aisée, et malgré cette difficulté, ils sont toujours là après douze ans de carrière. Il ne leur reste plus qu’à peaufiner leur formule afin de convaincre. Réponse avec leur prochain album, dont la sortie est prévue cette année.
Wormfood
C’est maintenant à Wormfood, groupe de doom metal rouennais, d’entrer sur scène. L’ambiance se fait plus sombre et pesante, avec des éclairages plus ténus, aux couleurs froides, et une intro symphonique assez inquiétante. En décalage avec cette ambiance, le chanteur Emmanuel Lévy lancera en guise d’introduction : "Nous venons apporter un message d’amour et d’espérance".
Pendant 45 minutes, le groupe plongera le Divan du Monde dans une ambiance macabre et lugubre, parfaitement en phase avec le style pratiqué. Les titres lourds s’enchaînent sans interruption. Le peu d’apostrophes au public sont là pour servir l’ambiance du show. Le frontman parle alors de "continuer le voyage" et de "descendre plus bas".
Dans l’ambiance chez certains, indifférents pour d’autres, le public reste dans tous les cas statique. Peu de headbang, qui ne se prêtent pas au style de Wormfood. Le groupe a tout de même su convaincre une partie de la salle malgré le décalage évident avec la tête d’affiche. Les titres longs aux paroles glauques ont donc su trouver leur lot d’amateurs, parmi les initiés comme pour les curieux venus assister à un concert atypique.
Setlist :
EWB28IF / Bum Fight
Troubles Alimentaires
Les Noces Sans Retour
Vanité Des Amants
Passage à Vide
WALTARI
Il est temps pour l’ambiance de sensiblement changer avec l’entrée en scène des finlandais ! Pour leur vingt-cinquième anniversaire, les 5 joyeux lurons ont décidé de faire une grosse fête avec leurs fans, en présentant des chansons de toutes les époques qu’ils ont traversées. Un bon concert d’une heure quarante-cinq environ qui ravira l’ensemble des présents, dans lequel metal, rock, house et autres genres cohabitent sans problème.
La setlist picore donc un peu partout dans leurs albums, de Torcha! sorti en 1992 au petit dernier album de reprises, Covers All!. De celui-ci, le groupe reprend Anthrax, avec "Caught In A Mosh" version Ska. Deux autres reprises font leur apparition dans le set, avec "Vogue" de Madonna et la célèbre "A Forest" de The Cure en second rappel. Les tubes "Atmosfear" de Big Bang et "So Fine!" ne manquent pas à l’appel, et des titres plus rares comme "The Stage" ou "City Shamaani" sont également joués. Tout est étudié pour que chacun y trouve son compte.
Mais un groupe comme Waltari se doit de rendre sur scène la folie de ses compos. C’est un exercice que le groupe remporte haut la main. Les musiciens bougent de part et d’autres de la scène, viennent chauffer le public, pendant que Kärtsy Hatakka, en frontman déjanté qui se respecte, grimace, harangue, court, slamme et enchaîne les pitreries. Toute cette folie est servie sans fards (à part sur les yeux du chanteur) ou éléments scéniques extérieurs. Le groupe montre qu’un show minimaliste n’empêche pas au groupe de s’exprimer pleinement.
Toute cette énergie n’empêche pas aux musiciens de s’appliquer à la tâche. Le duo de guitaristes Jariot Lehtinen et Sami Yli-Sirniö (qui sévit aussi chez les allemands de Kreator) se complète tout à fait, pendant que le clavier Janne Rintala sert des samples aussi délirantes les unes que les autres. A la rythmique, Ville Vehviläinen bat les fûts comme il se doit, Kärtsy Hatakka, qui maîtrise parfaitement basse, clavier, et les différents registres de chant qu’il utilise, du chant suraigu au growl abyssal.
Le public n’a pas manqué de s’amuser et de se manifester. Pogo sur "Caught In A Mosh", qui porte très bien son nom, reprise de mélodie sur "So Fine!", et acclamations à n’en plus finir étaient de la partie. La fanbase de Waltari, si elle est réduite au sein de nos vertes contrées, ne manque pas de ferveur et de dynamisme.
En l’espace d’un concert, rempli de spontanéité et de sincérité, avec deux rappels et un "Pala leipää" traduit en français, le groupe a su galvaniser les fans et curieux présents. Si la salle ne s’est pas remplie et que les places ont eu du mal à s’écouler, cela n’a pas empêché au groupe adepte au mélange des genres de se donner à fond, et de communiquer sa bonne humeur.
Setlist :
In the Cradle
Broken Bizarre
Lights On
Real One
Pala leipää (Morceau de pain)
City Shamaani
Get Stamped
The Stage
Vogue (reprise de Madonna)
Below Zero
Walking In The Neon
Atmosfear
One Day
Rappel 1:
Caught In A Mosh (reprise d’Anthrax)
Move
So Fine
Rappel 2:
A Forest (reprise de The Cure)
Photos de Waltari prises par Rockzoom_de, utilisées sous licence Creative Commons.
