PUP – The Dream Is Over

                  Après la sortie d’un premier album portant leur nom, le groupe PUP a pris la route durant presque deux ans, jouant près d’une centaine de fois. Si la formation était bien déterminée à continuer ainsi, la santé du chanteur-guitariste Stefan Babcock n’a malheureusement pas dû apprécier le mode de vie que l’on peut avoir en vivant dans un minibus à dormir la tête à moitié calée sur une fenêtre glacée, puisque celui-ci se retrouvera chez le médecin avec comme verdict : « The dream is over ... » (soit en français « le rêve est terminé »). Et pour cause, un kyste avec une hémorragie réduisait fortement ses chances de continuer selon les appréciations du docteur.
Est-ce que cela a découragé les Canadiens de continuer sur leur lancée ? Que nenni. En effet, selon Babcock,  en aucun cas son rêve d'être dans un groupe et de faire le tour du monde n'allait être compromis par un aléa de santé, et celui-ci, après s’être soigné, travaillera sur ce nouvel album, avec une petite note ironique dans le titre, adressé aux professionnels de santé lui déconseillant de continuer.

Ce disque construit sur une base d’espoir et de grande conviction, est alors sorti le 27 mai via SideOneDumm Records, mais était déjà disponible sur le site de NPR's First Listen en streaming quelques semaines avant la date tant attendue, ce qui a permis à de nombreux fans (dont ma petite personne), de s’enthousiasmer en avance de ce bijou.

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L’ouverture de l’album avec le ton calme et chantant du frontman dans « If This Tour Doesn't Kill You, I Will », peut surprendre car ce n’est pas vraiment dans les habitudes et performances vocales de celui-ci, mais cela reste très plaisant. Il est alors possible de s’amuser du côté horrible des paroles, et la festivité de la chanson. De quoi bien rire en le prenant au second degré, ce qui nous fait un bon point supplémentaire pour PUP en 2min19 d’écoute !

Par la suite, arrive « DVP », avec une introduction de guitare d’une vivacité impressionnante. La distorsion tant au niveau des instruments que du traitement de la voix est beaucoup plus prononcée que dans leur production précédente, et ceci peut très nettement rappeler des groupes tels que FIDLAR. En effet, la ressemblance avec les anglais est tout à fait notable dans cette chanson, et ce jusqu’aux paroles avec un texte porté sur l’alcool à l’instar de la chanson «  Cheap Beers ». Ceci n’est qu’une supposition, libre à chacun de se faire un avis sur la question, mais cette référence est loin d’être dérangeante car les britanniques ont de l’énergie à revendre.
Les paroles du refrain répétant tout au long de la chanson le fameux « she said i need to grow up », callent exactement le groupe dans cette crise existentielle typique. Néanmoins, si cet album est caractéristique du genre, celui-ci est joué avec un tel abandon et bouillonnement, qu’il surpasse bien les efforts de formations leur ressemblant.

En continuant avec des tracks comme « Doubts », le groupe nous montre alors une une ambiance plus sombre que le début de l’album, mais toujours accompagnée d’instruments équilibrés ainsi qu’une distorsion à la basse maitrisée.

D’autres comme «  Sleep In The Heat », montre alors avec perfection  la diversité du travail de PUP, qui est l’une des caractéristiques les plus importantes. Les voix sont complètement différentes de ce qu’on a pu entendre jusqu’ici, et le rythme tout à fait particulier. En bref, c’est indéniable, le quatuor est une machine à passages faits pour le live, avec des sing-alongs entrainants et grandioses.

« The Coast » arrive au bon moment, plus profonde que les autres, celle-ci reste une de mes préférées (il est alors regrettable de ne pas en avoir fait un single car elle en a le potentiel). On peut toujours sentir cette rage dans la voix du leader Stefan Babcock avec une violence augmentant crescendo, soit la combinaison parfaite pour une chanson qui prendra aux tripes pour sûr.

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Enfin «  Pine Point » une ballade à propos d'une mine canadienne abandonnée, offre une belle ouverture pleine d'espoir dans un monde sur le point de s’effondrer, et possède une dimension très personnelle par des paroles lourdes de sens. Cette track semble alors refléter l’esprit entier de l’album, en ce qu’il permet par le cri et le chant, à travers de lourds refrains, de plus ou moins se purifier, comme si hurler jusqu’à ce que tout se calme était une solution à chacun de nos problèmes.

Pour conclure, il est assez difficile de comprendre l’adéquation de l’acronyme PUP, signifiant en anglais «  Pointless Use of Potential » soit traduit littéralement comme une « utilisation inutile de potentiel » , à une formation apportant un album aussi énergique et explosif quoique carré et emprunt d’un indéniable professionnalisme. En effet, c’est bien justement grâce à tout ce potentiel parfaitement mis en oeuvre, que nos Canadiens, ont sû nous sortir  ce qui pourrait bien être l’album de l’été.
Ainsi,  « The Dream Is Over » ne fait alors qu’affirmer la présence de PUP au sein de la scène pop-punk/post-hardcore, cette production étant composée de chansons toutes aussi efficaces les unes que les autres avec une énergie détonante qui donne envie de mettre des coups de pieds dans le mur en tenue de jean noir avec des vestes à patchs !

Mon conseil serait donc de surveiller ce groupe de très près, car nous sommes peut-être en train de découvrir une petite bande de génies (révoltés).

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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