Beartooth avaient déjà fait une entrée en matière plutôt remarquée en 2014 puisque leur premier album, Disgusting, s'était rapidement hissé à de bonnes positions dans les charts américains. Ils reviennent cette année avec un nouvel opus nommé Aggressive, signé chez Red Bull Records. Alors est-ce que comme son titre l'indique, Aggressive nous rentrera encore plus dans le lard que Disgusting ? Allons voir ça.
A vrai dire, ce nouvel album est une grosse réussite en tous points. Tout est optimisé et soigné, certains éléments pop se trouvant sur le précédent opus ont disparus pour laisser place a une maturité beaucoup plus visible. C'est à dire que ce qui pouvait faire penser à du Billy Talent sur Disgusting, s'est transformé musicalement en quelque chose de plus lourd, plus épais, ce qui donne un mélange de punk (pop) rock / metalcore plus aboutit et surtout plus digeste. Bien que de base, le mélange popcore ne soit pas mauvais, Beartooth l'utilise ici de la meilleure des manière, comme les Ecossais de Yashin ont su le faire quelques mois avant eux.
Deux choses sautent aux oreilles dès la première écoute. Tout d'abord, la production est bien meilleure, avec une plus grande précision dans les riffs de guitare, avec une basse plus lourde ainsi que la batterie qui oscille entre metalcore et pop punk. Tout est bien mieux défini et l'écoute de ce petit Aggressive est nettement plus agréable. Mais cela passe aussi par une amélioration flagrante par rapport à Disgusting ; C'est un Caleb Shomo complètement transformé que l'on retrouve au chant ici. Une énorme prise d'expérience en deux ans, des screams mieux assurés, moins criards et plus agréable, mais surtout un chant clair avec beaucoup plus de présence et plus viril.
Ce qu'on remarque d'autre dans cet album, c'est que les guitares, même lorsqu'elles jouent des riffs aux sonorités plus pop que metal, sont lourdes et puissantes. C'est pour ça que le côté pop niais passe avec plaisir pour nous laisser mélodies et refrains en tête, la mission est donc complètement accomplie pour les musiciens. Beartooth nous procure toute la testostérone américaine nécessaire pour muscler des compositions parfois plus légères, mais super prenantes, aux riffs catchy et au chant qui nous pousse nous aussi à siffloter (« However You Want It Said », « Hated », « Loser » et « Sick of Me »).
L'élément notable de certaines chansons composant le disque, est ce groove surpuissant dans les riffs, notamment sur « Burnout » et « Censored » qui déboîtent tout sur leur passage. Et encore, ce n'est rien comparé à l'agressivité à l'état pur que l'on trouve dans « Always Dead » qui est la définition même du titre de l'album. Bien entendu, le tout assaisonné avec le puissant chant de Shomo qui se sert de toute l'expérience accumulée au fil des gigs pour fournir un accompagnement vocal qui colle parfaitement aux morceaux.
Il n'est peut-être pas nécessaire de parler de « King of Anything » qui se trouve en dernière position sur l'album. Ou alors, juste pour dire que c'est l'anomalie, l'erreur d'Aggressive et que si le disque avait prit fin au bout des 3'44 de « Rock is Dead » et son hardcore groovy mélangé aux sonorités pop, ça aurait été un album presque parfait.
Passons ce détail et félicitons quand même les Américains pour leur performance. Ils ont repris tous les ingrédients de leur première recette, ils y ont ajouté l'assaisonnement manquant puis ils ont peaufiné les détails comme la chaleur et la couleur apportées aux titres et au final ils nous offrent là un album d'un cran supérieur à son grand frère. Aggressive est le parfait mélange entre punk hardcore, metalcore, punk rock et pop. Le tout beaucoup plus homogène et moins linéaire que leur précédente sortie, et même si le chant pop peut-être parfois gênant de niaiserie, l'instru donne de la puissance aux compositions pour en faire des chansons mémorables.
