"Rien ne doit stopper la culture et la liberté."
Alors que Non Serviam, 12ème album du mythique groupe de heavy/speed français ADX, sort aujourd'hui, La Grosse Radio s'est entretenue avec son guitariste et co-fondateur Pascal Betov. Histoire de revenir sur sa génèse mais aussi l'actualité live du combo ainsi que sa passion toujours intacte pour la musique.
La Grosse Radio : Non Serviam, un nom assez diabolique pour un album qui pète le feu de l'enfer ! Pourquoi ce titre et avez-vous hésité avant de faire ce choix ?
Betov : Le titre nous a été inspiré par le texte du morceau éponyme qui parle d'un curé qui renonce à la robe et quitte l'église pour le plaisir de la chair. On est plus sur la nature humaine que sur les révélations diabolique. Le coté universel du latin et la facilité de compréhention ne nous a pas fait hésité une seconde.
La pochette est d'ailleurs en adéquation avec ce titre. Pouvez-vous nous en dire plus sur son élaboration et votre sentiment sur le résultat final de ce visuel.
Nous avons toujours porté un attention spéciale à nos pochettes et Stan W Decker a suivi nos indications pour le schéma de base, nous avons ensuite pas mal discuté sur le rendu final. Nous voulions une ambiance plutôt glauque, sombre et malsaine de l'ensemble. Nous sommes très content et fier du visuel de cette cathédrale avec le rappel des deux gardiens de l'enfer d'Ultimatum, notre album de 2014.
Avant la confection de ce disque, ADX a modifié son line-up avec l'arrivée du guitariste Nicolas Minier en lieu et place de Bernard-Yves Quéruel. Pourquoi ce changement et qu'a-t-il apporté au niveau de l'écriture et de l'enregistrement des morceaux ?
Ce qui est le plus important pour nous est l'entité ADX, ceux qui en font parti doivent être en accord avec le coté et humain et musical du groupe. Si ce n'est plus le cas, un changement s'impose. L'arrivée de Nicklaus a été plus que bénéfique pour le moral du groupe et aussi pour sa participation aux séances d'enregistrement de l'album, plus qu'à la composistion qui était quasi faite à son entrée dans le goupe.
Cet album est également le second enregistré avec Julien Rousseau (ex-Fallen Joy) à la basse. On peut imaginer qu'il a eu plus le temps d'apporter sa personnalité et son style aux compos du disque vu qu'il venait tout juste d'arriver sur Ultimatum. Qu'en est-il sur ce point ?
Une fois de plus, Julien a énormement composé pour Non Serviam, il avait tout de même apporté "Red Cap" et "Commando suicide" pour Ultimatum. De plus, il anime vraiment de sa présence les post-productions qui nous ont pris près d'un an, et a même enregistré quelques guitares et les claviers cette année.
Pour Non Serviam, vous êtes allés enregistrer au Studio Sainte-Marthe de Francis Caste. Y avez-vous changé vos habitudes / trouvé de nouvelles astuces ? D'autant plus que cela semble être à ce jour la production la plus lourde et la plus aboutie de l'histoire d'ADX.
Notre choix de Francis Caste n'est pas anodin. Nous connaissions ses productions et voulions vraiment apporter une dynamique rythmique à cet album. Comme on le fait depuis quelques années, nous avons vraiment travaillé le son général plutôt que les derniers arrangements pendant les séances. Le fait de vraiment bien préparer des titres en amont nous a permis de chercher le meilleur compromis avec Francis pour donner un son énorme à l'ensemble et surtout en capter au mieux l'énergie.
Vous avez également décidé de quitter le giron de Verycords et d'opter pour une sortie plus indépendante avec l'aide de Season of Mist. Qu'est-ce qui a guidé cette décision ?
Plusieurs différends quant aux projets que nous avions nous ont guidé vers une prise d'indépendance en créant "Ultim' Record". Nous pouvons maintenant prendre toutes les décisions qui nous parraissent importante pour la promotion, la distribution et l'exportation de nos album qui nous ont vraiment fait défaut ces dernières années.
Quel est le secret de ton chanteur Phil pour être toujours aussi en forme et vindicatif après toutes ces années ?
La passion, la ferveur des fans, et l'envie de proposer toujours de la nouveauté avec ADX !!
On sait que les paroles en français sont d'une importante capitale pour ADX. Parmi les morceaux de l'album, lequel raconte pour vous la meilleure histoire avec le message le plus fort ?
Peut-être "La mort en face" que les fans ont découvert en exclusivité avant la sortie, qui raconte l'histoire d'un guerrier pendant un affontement qui doit gérer sa futur mort au combat et une maladie incurrable qui le ronge. Le choix est déjà fait !!
Question assez traditionnelle mais toujours difficile : quel serait votre morceau préféré de l'album à ce jour, celui dont vous êtes le plus fier et pour quelles raisons ?
Nous n'avons pas de morceau préféré dans cet album tout simplement car le choix de onze titres reflète forcement ce que nous aimons. S'ils sont sur Non Serviam, ils sont tous nos préférés !!
Quid d'une tournée en France voire plus si affinités pour défendre Non Serviam sur scène ?
Nous attaquons les concerts en septembre par pas mal de festivals en France et Belgique. Nous travaillons aussi sur des dates à l'étranger et surement en Allemagne où nous sommes distribués par SoulFood. Nous vous tiendons au courant sur nos réseaux sociaux.
Petit flashback, Ultimatum a deux ans et a eu pas mal de succès auprès des fans du groupe. Quel regard portez-vous sur cet opus désormais avec le recul ?
Nous avions choisi un retour aux sources musicales du groupe en 2013 car cela nous manquait au regard du succès des premiers albums et je pense que nous avons fait le bon choix. Notre style de "Speed Mélodique" (retour en 80') est celui où nous sommes le plus à l'aise en composition et sur scène, pourquoi s'en priver ?
Pascal, parle-nous de l'Ultim Fest qui vient de donner sa deuxième édition le 28 mai au Glazart. Quels souvenirs en gardes-tu et penses-tu pérénniser voire même faire grandir l'évènement à l'avenir (par exemple sur plusieurs jours ou avec encore plus de groupes) ?
Tout comme la première édition en 2014, j'ai voulu regrouper sur une scène des amis, des potes et faire un concert où le coté fraternel entre groupes et aussi avec le public soit le plus fort possible. Cette année au Glazart, la recette a fonctionné une fois de plus. Je remercie ô combien la confiance de Furies, Malemort et Witches, et l'aide de Base Prod. Bien sûr le public a rendu hommage au metal français et l'hommage des fans aux disparus du 13 novembre 2015 avec cette standing ovation nous fait encore vibrer. Je travaille avec mes partenaires à une troisième édition début 2017 qui sera plus internationale, comme nous avons rencontré pas mal de groupe et pris beaucoup de contacts avec de super groupes en Europe l'an dernier.
Cette année, votre album La Terreur fête ses 30 ans et l'an prochain ce sera au tour de Suprématie d'atteindre cet anniversaire. Est-ce que des surprises ou shows spéciaux sont prévus pour l'occasion ?
Nous n'aurons pas le temps de fêter ces anniversaires avec la sortie de Non Serviam mais nous inclurons des clins d'œil à ces albums sur scène. Nous travaillons beaucoup pour un live audio et vidéo pour l'an prochain avec le nouveau line-up.
Les attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan ont beaucoup touché l'univers de la musique et les fans de rock/metal. Comment avez-vous vécu cette tragédie et quel message avez-vous à faire passer à ceux qui combattent la culture avec autant de barbarie ?
Nous pensons que tout a été dit sur ce sujet qui parait si évident pour nous. Rien ne doit stopper la culture et la liberté. L'Ultim Fest 2 devait avoir lieu le 14 novembre 2015. Son annulation préfectorale nous a paru anodine face à la perte d'amis de longue date au Bataclan. Nous continuons aussi pour eux.
Je te laisse le mot de fin !
Merci pour vos questions, nous donnons rendez-vous aux lecteurs sur la route pour partager de bons moments de metal, et boire un verre aussi !!
Photo live : © 2014 Lyk'harts
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