The Raven Age au Download Festival France 2016

La France les avait découverts lorsqu’ils ouvraient pour British Lion, le projet solo de Steve Harris (Iron Maiden). Ils avait à l’époque joué au Divan du Monde, mais les choses se sont depuis accélérées : dès février, ils se sont embarqués dans une tournée mondiale aux côtés d’Iron Maiden justement, qui les ont emmenés aux quatre coins du monde, dans des salles aux capacités qu’ils n’avaient jamais osé espérer.

Avec 45 minutes à leur disposition, les Anglais disposent exactement du temps nécessaire à exécuter le set qu’ils interprètent chaque soir depuis un peu plus de quatre mois. Nous avions notamment évoqué leurs performances lors de deux soirées consécutives au Ryogoku Kogugikan de Tokyo fin avril, qui nous avaient peu emballés, la faute à des compositions un peu téléphonées, et à une voix prévisible et sans personnalité marquée. C’est donc avec un a priori assez négatif que nous nous rendons à nouveau sous la tente qui couvre la Stage 3, pendant que Gojira achève son set assassin à quelques mètre de là.



Et le moins qu’on puisse dire, c’est que The Raven Age a réussi à casser nos impressions précédentes. Notamment grâce à un contexte plus favorable : en effet, ils ne font pas ce soir face à un public qui les écoute sous la contrainte, mais bien à des spectateurs venus les voir volontairement, alors qu’ils auraient très bien pu aller applaudir Avatar sur la Stage 2, ou encore aller casser la croûte en prévision de l’enchaînement sans répit qui clôt la journée de vendredi. On remarque même des fans déchaînés qui connaissent la majorité des paroles par coeur, alors que plusieurs titres ne seront présents que sur le premier album du groupe, prévu pour la fin de l'été. Impressionnant, quand on sait à quel point le groupe est encore peu médiatisé et assez confidentiel dans nos contrées.

Par ailleurs, le son est bien meilleur que sur les quelques dates d’Iron Maiden auxquelles nous avons assisté ces derniers mois, et ça change vraiment tout : on saisit mieux les subtilités des riffs plutôt bien construits, et le groove des compositions est mieux mis en valeur. Les lignes de chant, bien entendu, n’ont pas changé, et gardent leur caractère trop insipide et prévisible, mais force est de reconnaître que Michael Burroughs a beaucoup progressé au chant, et délivre une prestation plus que convaincante.

La configuration plus réduite que dans les stades fréquentés par Iron Maiden est également un gros plus pour ce genre de groupe, qui semble mieux s’épanouir au contact proche de ses fans. Ainsi, le chanteur Michael n’hésite pas à arpenter le pit photo pour aller voir les premiers rangs de plus près, ce qui est toujours sympathique et appréciable.



Enfin, on remarque que George Harris a bien fait de délaisser la quatre cordes pour la guitare, probablement au grand dam de son géniteur : il semble très à l’aise, et envoie des plans vraiment bien fichus, en lead, comme en rythmique.

Affaire à suivre donc, en espérant que le premier album des Anglais, mette davantage en avant des lignes vocales plus recherchées, et des constructions plus travaillées.



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