2016 est une année bien chargée pour Rob Zombie, ce dernier s’attelant à sortir un nouveau disque en plus d’un nouveau film d'horreur. L’ancien White Zombie n’en est plus à son coup d’essai, c’est donc confiant, peut-être un peu trop, que nous accueillons ce sixième album, The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser. Une plongée de seulement 32 minutes au sein d’un univers atypique, extravagant et parfois dérangeant. Car en effet, contrairement à son titre, l’album se révèle être plutôt court. Si Rob Zombie nous promet le meilleur album qu'il n'ait jamais sorti, a-t-il réellement tenu son pari ? Rien n'est moins sûr...
L’excellent Venomous Rat Regeneration Vendor, sorti en 2013, marquait un nouveau point d’ancrage dans la discographie de Rob Zombie. Néanmoins, même si The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser s’inscrit dans la droite lignée de cette dernière production, avec une imagerie et des compositions assez similaires, il n’a malheureusement pas la même fraîcheur et la même conviction que celui-ci. Venomous Rat Regeneration Vendor était presque un sans-faute, mais force est de constater qu’il n’en va pas de même pour ce nouvel opus. Certes, personne ne s’attendait à être happé par un vent de nouveauté en écoutant ce disque, mais cette fois-ci, le résultat est un peu décevant, il faut bien l'admettre.
Malgré tout, l’univers de Rob Zombie et l’ambiance si particulière qui se dégage de chacune de ses créations, sont toujours présents. Il n'est pas bien difficile d'accrocher à l'esprit délirant de certains titres, tels que « The Hideous Exhibitions Of A Dedicated Gore Whore » ou le très bon “Well, Everybody’s Fucking In A U.F.O”. En effet, il y a tout de même sur cet album quelques titres qui dépotent bien correctement : « Get Your Boots On ! That's The End Of Rock And Roll » et “In The Age Of The Consecrated Vampire We All Get High” possèdent notamment cet aspect rentre-dedans et très punchy auquel il est dur de résister !
Que les fans soient partiellement rassurés, les sujets de prédilection de Rob Zombie sont toujours présents et servis à toutes les sauces : moults références au cinéma de série B jalonnent ainsi l'album et les clips qui l'accompagnent.
Comme à son habitude, Rob Zombie parsème son disque de passages de films et de samples en tout genre. Cet ajout qui, savamment dosé peut devenir un véritable atout, confère ici une impression de remplissage tant il y en a. Si le rendu est assez intéressant par moment, comme sur « A Hearse That Overturns With The Coffin Bursting Open », on se questionne sur l'utilité de « Super-Doom-Hex-Gloom Part One » qui n'apporte clairement rien à l'album.
Le bonhomme conserve sa team de choc. John 5 et Piggy D sont toujours là pour agrémenter les compositions avec un son lourd et puissant, tandis que Ginger Fish martyrise encore les fûts avec tout un savoir-faire. Force est de constater que de ce côté-là, la formation garde un bon équilibre et une identité cohérente.
Une atmosphère lourde se dégage de certains morceaux comme « Satanic Cyanide ! The Killer Rocks On », propre aux albums du monsieur et rappelant un peu des morceaux de type « Return Of The Phantom Stranger », avec un peu plus d'agressivité. « Wurdalak » fait aussi dans la lourdeur, mais n'en est pas moins un moyen assez faible de clore The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser, d'autant plus que les deux dernières minutes du morceau dévoilent un air de piano qui nous semble sorti de nulle part.
Globalement, les riffs sont moins entraînants, les compositions moins accrocheuses et moins fouillées que sur les précédents opus. Rob Zombie nous donne ici l'impression de tourner en rond et d'être à court d'imagination. The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser ne détrônera pas l'emblématique Hellbilly Deluxe, qui continuera longtemps encore à trôner en haut de la discographie de ce fou furieux. Espérons néanmoins que son prochain film, 31, compensera cette petite déception !