Deftones au Download Festival France 2016

C'est avec un nouvel album plus que plaisant en poche, Gore, que les Deftones posent leurs valises sur les scènes de la Mainstage de la première édition du Download Festival parisien. Une horde de fans les attend de pied ferme, afin de rattraper l’annulation des trois concerts qui devaient avoir lieu les 14, 15 et 16 novembre au Bataclan, annulés pour les raisons que l’on sait.

Du nouvel opus Gore, seul deux titres seront interprétés : "Prayers/Triangles" et "Rubicon", qui, il faut le reconnaître passent bien l’épreuve de la scène, malgré un public forcément moins à fond, car une bonne partie des spectateurs découvre logiquement les nouveaux morceaux. Le début du set se veut assez énergique, et est bien à l’image de la forme inégale qu'affiche le combo californien. Si les guitares sonnent et font leur office plus qu’honorablement, on ne peut pas toujours en dire autant du chant.

Chino Moreno est en effet à la peine, et n’est pas toujours dans le ton. En plus de quelques notes fausses, l’énergie vocale n’est pas autant au rendez-vous que ce que l’on pouvait espérer, malgré des attentes diminuées par les prestations du groupe ces dernières années. En revanche, on ne peut reprocher au vocaliste son engagement physique et sa motivation, tant il arpente la scène de part en part sans souffler, tantôt sautillant comme un dératé, tantôt tentant le grand saut dans le pit photo pour approcher les fans des premiers rangs. Et fort heureusement, cette énergie compense en bonne partie ses faiblesses vocales… du moins pendant le début du set.
 


Car si le nouvel opus Gore lorgne vers des sonorités plus alternatives et atmosphériques, et que seuls deux titres de ce disque sont interprétés, la suite du concert se teinte étrangement de ces nouvelles sonorités dans son entièreté. En effet, après un final de "Swerve City" si abrupt que beaucoup croient à une coupure de courant, c’est "Rosemary" et ses airs d’interlude à la Dream Theater qui prend le relai. On profite bien de l’introduction planante et arpégée, d’un son très équilibré sur les nappes de clavier, le tout calmant le jeu dans une ambiance très réussie. Seulement, cet intermède semble ne jamais se terminer, tant la suite du set ne relance pas la machine : les tempos lents s’enchainent, et l’ambiance finit de retomber, avec un son qui commence à se dégrader. Quelques larsens de basse fort désagréables viennent achever de gâcher cette seconde moitié de la prestation des Deftones.
 


Les fans se consoleront avec le court et inévitable rappel sur "Engine No.9", sur lequel sont calées quelques punchlines de Cypress Hill, mais le mal est fait, et on ne peut sortir de ce concert que l’humeur amère : en comparaison de ce que leurs compatriotes Korn ont offert sur la même scène le lendemain, on ne peut qu’être globalement déçu de Deftones aujourd’hui.

Setlist :
Hearts/Wires
Rocket Skates
My Own Summer (Shove It)
Be Quiet and Drive (Far Away)
Swerve City
Rosemary
Diamond Eyes
You've Seen the Butcher
Prayers/Triangles
Digital Bath
Knife Prty
Change (In the House of Flies)
Rubicon

Rappel :
Engine No. 9




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