En pleine promotion pour son nouvel album Retrogore, Aborted et plus précisement John Bart Van Der Wal, bassiste du groupe nous a reçus pour discuter de cette nouvelle offrande de brutalité qui va très probablement faire grand bruit dans le petit monde du death metal.
Bonsoir et merci de me recevoir, peux-tu te présenter aux lecteurs de La Grosse Radio qui ne te connaissent pas ?
Bonsoir, merci à toi, je suis John Bart Van Der Wal, bassiste de Aborted !
Aborted a récemment fêté ses 20 ans, que ressent-on quand on regarde en arrière en repensant à toutes ces années ?
Je suis dans le groupe depuis 2009. Sven est le seul membre du groupe qui a survécu à ces 20 ans, il est d’ailleurs le fondateur du groupe. Donc en regardant en arrière sur ces 20 années, j’ai commencé comme membre de session puis je suis devenu un membre du groupe.
Je suis donc dans le groupe maintenant depuis trois albums qui sont Global Flatline, Necrotic Manifesto et Retrogore. Nous avons également enregistré ce nouvel album. Comme j’ai dit, je suis dans le groupe depuis 2009 donc il m’est difficile de répondre puisque je n’ai pas été présent durant les 20 années.
Le groupe s’en sort super bien, nous faisons des super tournées et puis ça se passe bien au sein du groupe également donc Aborted se porte bien surtout depuis Global Flatline. Nous avons également un line-up stable, ce qui contribue à cette bonne ambiance. Pour ce qui est de l’écriture et des tournées, les choses vont en montant , donc en regardant en arrière, nous sommes évidemment très heureux.
Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours ? Dans quels groupes a tu joué avant d’intégrer Aborted ?
Avant de rejoindre Aborted, j’ai commencé par jouer dans un groupe appelé Dr. Doom qui est un groupe de grindcore. Puis j’ai rejoint Aborted grâce à Sven, car durant leur tournée pour l’album Strychnine, le bassiste s’est cassé une côte et ne pouvait pas terminer la tournée. C’est donc comme ça que j’ai intégré le groupe. J’ai aussi joué pour un groupe appelé Leaves’ Eyes qui est du metal symphonique et je joue également pour un groupe appelé Herder qui est du sludge.
Comment s’est passée ton intégration ?
Une fois que j’ai rejoint le groupe ? Cela s’est fait naturellement en fait. Quand j’ai commencé à jouer dans le groupe, j’étais un membre de session. Après ça, le line-up a complètement changé et on m’a proposé de devenir un membre permanent. Depuis, j’ écris sur la plupart des EP et albums depuis Global Flatline.
Parlons un peu de Retrogore, votre nouvel album. Tout d’abord peux-tu nous en dire plus sur l’artwork ? Qui en est l’auteur ? Avez-vous participé à sa création ?
Oh ! L’artwork a été faite par Christopher Lowell. C’est en quelque sorte un retour vers les années 80, ça nous a servi comme thème pour l’album. Il y a aussi Par Olofsson qui a fait les artworks dans le livret que tu as pu voir, comme Gore-Buster, Re-Animator et Massacre à la Tronçonneuse. Sven a fait tout le reste, il est le designer du groupe et il fait ça depuis le début.
Avez-vous participé à sa création ?
On a tous collaboré dans le processus de création des artworks, en apportant nos idées. Dans le groupe on a tous une grande fascination maladive pour tous les films des années 80, c’est pour ça qu’on voulait utiliser Re-animator et Ghostbusters comme thèmes.
Le film Re-animator a l’air d’être une grande source d’inspiration sur cet album, lui avez-vous dédié un morceau ?
Oh oui, définitivement !
Sven a écrit toutes les paroles, je t’avoue que j’ai oublié quel morceau lui était dédié (NDLR "Forged for Decrepitude", entre autres). Je suis le bassiste donc j’ai un peu oublié (rires).
J’ai fait un gros travail de pré-production sur l’album, on a aussi beaucoup travaillé sur l’écriture des morceaux, on s’est beaucoup investi avec tout le groupe pour créer cet album.
En tout cas, on a regardé ce film (NDLR Re-animator) tellement de fois dans le tour bus, je pense que je l’ai vu une bonne centaine de fois (rires).
Quels sont les thèmes abordés dans Retrogore ?
Oh ! Bon évidemment beaucoup de films des années 80, mais on parle aussi de serial killers, on a aussi des morceaux à propos de gens qui se font déchiqueter (rires).
En quelques mots comment décrirais-tu Retrogore ?
En quelques mots, c’est pas facile ! Maintenant on a un line-up stable et on met tous la main à la pâte, ce sont les mêmes membres qui écrivent depuis Necrotic Manifesto et les EP, ça devient plus simple pour nous d’écrire. Si tu compares aux autres albums et EP, je peux te dire que Retrogore est beaucoup plus sombre que ce qui a été fait auparavant. Il y a beaucoup d’overdub, et les parties groovies sont plus présentes. On a essayé de pousser le côté extrême au maximum ; c’était l’idée quand on a commencé à écrire l’album. On a cherché à prendre toutes les parties qui nous plaisaient dans nos autres albums pour les rendre encore plus extrêmes et brutales. Les parties atmosphériques sont encore plus prononcées et les parties rapides ont gagné en vitesse. C’est ce qu’on voulait pour Retrogore.
Votre passion pour les films d’horreur n’est plus à prouver, comment choisissez-vous les samples de vos morceaux ? Quels sont les films samplés dans votre nouvel album ?
Comment est-ce qu’on les choisit ? On choisit des trucs qu’on aime bien évidemment, si dans un film on trouve une citation ou un sample sympa, on y ajoute la patte Aborted. Par exemple, pour l’intro de l’EP, nous avons dû refaire le sample nous-mêmes car il est interdit de prendre plus de trois secondes d’un film commercial. C’est d’ailleurs la même chose sur les autres albums. Pour ce qui est des citations dans un film, tu peux la reprendre mais tu dois te la réapproprier. Donc pour l’EP Termination Redux, tu peux m’entendre parler dans l’intro de "Liberate Me Ex Inferis".
Dans "Termination Redux", le sample était bien tiré de Event Horizon?
Tout à fait, on a dû changer quelques mots. Century Media vérifie nos samples et nous dit si on peut les utiliser légalement. J’y ai apporté des changements à la dernière minute, notre mastering était prêt quand Century Media nous a contacté pour nous dire que le sample ne pouvait pas être utilisé en l’état. On a dû le ré-enregistrer dans mon studio et j’ai rajouté des effets par dessus.
Peux-tu nous citer tes 2/3 morceaux préférés dans Retrogore ? Et pourquoi ?
Oh mec t’es dur là ! C’est tellement dur de te répondre, j’ai écrit la plupart des morceaux et j’ai passé tellement de temps pour ça que c’est pas facile d’aimer ses propres morceaux ! (rires)
Je dirai que Coven of Ignorance avec en guest vocal David Davidson de Revocation est vraiment géniale, je suis un grand fan de ce qu’il fait. Je pense aussi à In Avernus qui est un des morceaux les plus longs avec d’autres types d’influences que ce que fait Aborted habituellement.
Où avez-vous enregistré l’album et qui a fait le mix ?
C’était dans une ville à côté de Darmstadt, proche de Francfort, c’est Kohle (NDLR Kristian du studio Kohlekeller ). On a enregistré Termination Redux avec lui, après ça on a décidé de faire Retrogore dans son studio. Pour Termination Redux on y avait uniquement fait la batterie et le chant et on avait enregistré la basse et les guitares dans mon studio. Tout s’est fait très vite et si je ne me trompe pas, on a tout bouclé en deux semaines. C’était vraiment très rapide !
On a des membres dans le groupe qui on beaucoup d’expérience, moi j’avais ma propre station de travail que j’avais ramené, Kohle notre producteur m’a prêté un peu de matériel et pendant l’enregistrement du chant et des guitares, je faisais mes parties de basse.
Et qui s’est occupé du mix final ?
C’est Kohle de Kohlekeller Studios et il a fait un travail super cette fois-ci encore. Nous aimons aussi beaucoup Jacob Hansen qui s’était occupé de Global Flat Line et de Necrotic Manifesto mais je crois qu’il était occupé avec Volbeat au moment où nous enregistrions notre album. Donc nous avons décidé d’essayer Kohle pour l’EP. Kohle est un mec génial, il a une très bonne oreille musicale et il est très enthousiaste ce qui est super. Donc même si nous apprécions vraiment Jacob Hansen nous avons passé un très très bon moment à enregistrer avec Kohle et le résultat parle de lui-même. J’adore le résultat de l’album et il y a aussi beaucoup de basse dedans donc je suis très heureux de cela.
Quel est le morceau qui t’a donné le plus de fil à retordre ?
Mendel a pas mal de parties incroyablement techniques, c’est le lead guitare dans le groupe et il est incroyable. Je pense que Cadaverous Collection a été le morceau le plus dur à jouer. Il y en a une autre nommée Bit by Bit, écrite par Mendel, une vraie saloperie à enregistrer ! (rires)
Quels morceaux allez vous jouer en concert ?
On va jouer "Termination Redux", "Retrogore" et "Divine Impediment", d’ailleurs le clip est sorti récemment.
La rapidité et la technicité sont la philosophie de Aborted depuis 20 ans. Où puisez-vous toute cette énergie ?
Ah Ah ! Où on trouve cette énergie ? On est juste des mecs en colère et cela se retranscrit dans notre musique (rires). Je pense que l’on est vraiment tous des mecs calmes dans le groupe, on doit vraiment rester concentrés à la fois sur scène et en studio. C’est la raison pour laquelle nous devenons de plus en plus rapides sur chaque album. C’est un bon défouloir pour toutes les frustrations quotidiennes.
Quels sont les projets de Aborted pour 2016 ?
Evidemment pour cette année nous sortons notre album le 22 avril. Après ça nous repartons en tournée jusqu’à la fin de l’année, mais je ne suis pas encore sûr si nous sommes en tête d’affiche ou non, nous ferons ce qui sera le mieux pour le groupe. Si je ne me trompe pas, nous allons faire une tournée pour l’album et peut-être en Australie et nous avons également quelques festivals.
Nous allons rejouer au Brutal Assault qui est un super festival et j’attends celui-là avec beaucoup d’impatience. Il me semble que nous allons également jouer au SWR Festival au Portugal avec des groupes super cool. D’ailleurs l’un des mes groupes préférés Conan, y joue, donc j’attend celui-là avec beaucoup d’impatience aussi. Donc grosso modo voilà le plan.
Comme j’ai déjà dit, nous allons faire une tournée pour l’album et voir comment les gens y réagissent. Voilà ! Nous avons écrit l’EP et l’album studio en un temps très court, donc je pense que nous en avons fini avec l’écriture pour cette année.
Et allez-vous rejouer en France cette année ?
Cela dépend de la tournée que nous allons faire. Rien n’est gravé dans le marbre pour l’instant mais la France est l’un des pays où nous préférons jouer, la foule est complètement malade donc c’est clair et évident que nous allons rejouer en France bientôt. Cette dernière tournée était vraiment géniale, Paris était incroyable comme toujours donc il faut vraiment qu’on revienne.
As-tu un message a faire passer a nos lecteurs de la Grosse Radio ?
Je dirais continuez à tout casser, ne soyez pas des trous du cul politiquement corrects. Et achetez l’album !