Nous avons été bien chanceux en cette première journée de festival de pouvoir assister au show de Ghost. En effet, Papa Emeritus III est malheureusement tombé malade et le groupe a été contraint d'annuler ses prochaines dates. Si un concert de Ghost est toujours un événement en soi et qu'il est bien difficile d'être déçu, il faut tout de même avouer que leur prestation ce soir-là a évidemment pâti de la petite forme du frontman.
Les Suédois de Ghost se chargent donc de clôturer la première journée du Download Festival, juste derrière Iron Maiden. L’exercice s'annonce d'avance périlleux après le concert du groupe légendaire. Néanmoins, le public répond présent et s'installe aux abords de la Stage 2 bien avant la fin du concert d'Iron Maiden.
L'introduction est assez longue mais nous plonge progressivement dans l'univers bien particulier de Ghost. La messe noire peut débuter. Le groupe entre finalement en scène, arborant le riff massif de « From the Pinnacle to the Pit », que tout le monde s'empresse de chanter, le poing levé. Ça commence fort. Dès la fin de ce premier morceau, Papa Emeritus III prend la parole afin d'expliquer à son audience son petit souci : il est malade, nous allons donc devoir l'excuser et l'aider en chantant avec lui, si nous le voulons bien.
Si les Nameless Ghouls sont toujours vêtues de la même façon, Papa Emeritus III a depuis quelques temps troqué sa toge, ainsi que sa mitre, contre une tenue un peu plus « décontractée ». Si l'effet est moins impressionnant, le tout est compensé par un jeu de lumière mystique et des Nameless Ghouls dont la présence scénique fascine.
Le set joué par Ghost s'axe essentiellement sur des morceaux de Meliora. Néanmoins « Ritual », d'Opus Eponymous, ou encore le fameux « Year Zero » d'Infestissumam sont bien accueillis et repris en choeurs par les festivaliers. « Year Zero » réveille d'ailleurs les quelques irréductibles qui n'étaient pas encore conquis par le début du concert. A noter également que si le chanteur n'était pas en grande forme, il n'en restait pas moins joueur, s'amusant par exemple à toucher le derrière de sa Nameless Ghoul lors de son solo de guitare.
Globalement, la voix de Papa Emeritus III est assez faiblarde. Cela se ressent notamment sur « Cirice », où certains passages aigüs semblent un peu critique à passer. Le public passe outre l'état de Papa Emeritus III, en appréciant malgré tout le show délivré par la formation suédoise. Il faut dire que même si le manque de puissance se fait légèrement sentir, Ghost assure son set et ne montre aucun signe de faiblesse, et Papa Emeritus III hypnotise complètement son public avec sa gestuelle envoutante, lente et gracieuse.
Comme souvent, « Monstrance Clock » se charge de clore la messe, avec un discours du frontman, bien décidé à célébrer « the female orgasm ». L'ambiance chauffe, atteignant son apogée, le batteur termine debout, frappant de toutes ses forces sur les fûts.
On aurait pu attendre mieux de la part de Ghost au Download, mais personne ne leur en tiendra vraiment rigueur. Une part de magie, une volonté de bien faire et de partager cet instant avec les fans a suffit à faire de la prestation de Ghost un show réussi.
Photographies : © Nidhal Marzouk 2016
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