A l'occasion de la première édition du Download Festival à Paris, nous avons eu l'occasion de rencontrer The Struts, un jeune groupe anglais, notamment connu pour avoir fait la première partie des Rolling Stones au Stade de France, en 2014. Nous parlons avec eux de leur parcours, de leurs tournées et de leurs projets !
Merci beaucoup à tous les quatre de nous accorder cette interview. Comment allez-vous ?
Jed: Très bien, on est vraiment content d'être à Paris pour cette édition du Download Festival.
Il y a beaucoup de groupes de metal au Download, j'imagine que ce n'est pas un genre qui fait réellement partie de vos influences. Vous appréciez tout de même quelques groupes de metal ?
Luke: Ça dépend ce qu'on appelle vraiment metal car, si on veut, à un moment donné, Led Zeppelin a fait partie de cette scène. Pareil pour d'autres groupes comme Thin Lizzy.
Gethin: Oui, Thin Lizzy, ou même Def Lepard. C'est juste que les genres sont constamment en train de changer.
Luke: Ce qui a été du rock à un moment donné est devenu de la pop. Et ce qui a été de la pop s'est transformé en pop guimauve. On en parlait tout à l'heure en plus. C'est vrai que cette édition du Download en France a un côté plus heavy que celui qui a lieu en Angleterre. En Angleterre on a pu voir des groupes comme par exemple Aerosmith, Steel Panther ou The Darkness. Mais non effectivement aujourd'hui je ne pense pas qu'on sera là à essayer de voir chaque groupe sur scène, non...
Jed: par contre ce qui est drôle c'est de voir que certains fans de metal peuvent apprécier nos morceaux. Même si on passe sur des radios plutôt pop... en concert on voit les gens slammer, voire faire des wall of death. (Rires)
Luke : Wall of death ?! (Rires)
Adam : Des moshpits.
Jed: Ouais. Ou plutôt des circle pit? Oui c'est ça. (Rires)
Votre dernier album est sorti il y a de ça deux ans. Est ce que vous avez un nouvel album en préparation ?
Jed: C'est en préparation, oui ! On continue de tirer ce que nous pouvons de notre premier album. Vu qu'on n'avait pas encore signé avec une maison de disque, cet album n'a pas eu le coup de pouce qu'il aurait mérité. Du coup, on a ressorti une nouvelle version de ce disque en y ajoutant de nouveaux morceaux. On est fier du travail réalisé, c'est pour cela qu'on continue de tourner avec cet album. En parallèle, nous travaillons sur de nouveaux morceaux pour un nouveau disque, oui.
Luke: La France nous soutient beaucoup par rapport au Royaume-Unis, nos morceaux passent encore en radio ici même si c'est un album qui a deux ans.
Vous écrivez pendant la tournée du coup ? Comment ça se passe ?
Luke: C'est plutôt dur en fait. Enfin je vais parler pour moi, mais de mon point de vue, mais pour un groupe de notre niveau, avec les différentes tournées c'est très compliqué. Il y a les voyages, la préparation pour le concert, les interviews, les rencontres avec les fans, les balances, les concerts... Ca fait des journées bien remplies. Et je pense que c'est plus compliqué pour les groupes aujourd'hui parce qu'il y a beaucoup à faire à côté pour que le groupe fonctionne et puisse tourner. Il faut être très présent pour les fans, être proche d'eux et donner une raison aux fans de venir vous voir en concert. Donc ça prend du temps, évidemment.
Jed: Dès qu'on a du temps libre, comme une semaine sans concerts, on se retrouve pour écrire. Nous n'avons pas vraiment de domicile fixe, on vit plus ou moins chez nos parents quand on n'est pas sur la route. Donc on profite des moments creux pour écrire.
Quels sont les choses les plus importantes que vous ayez pu apprendre durant vos tournées ?
Luke: Je pense que c'est notamment prendre soin de soi-même. On peut faire des tournées et faire beaucoup la fête. Mais ça peut rapidement mal finir. Et parfois on a même pas le temps pour ça, parce qu'on est tellement crevé avec les concerts... Tout va tellement vite ! Parfois on peut faire jusqu'à cinq concerts d'affilé et physiquement, il faut tenir. Ma voix doit tenir pour la suite aussi. Ce qu'on peut apprendre, c'est à devenir plus professionnels.
Si vous deviez choisir juste un morceau pour décrire le groupe, ce serait lequel ?
Luke: Je dirai "Roll Up" et "Where Did She Go". C'est à mon sens les morceaux qui introduisent le mieux notre univers, notamment au niveau des paroles.
Jed: Au niveau des paroles je dis "Roll Up", sans hésitation.
Luke: Il me semble que "Where Did She Go" est le parfait exemple pour montrer à quel point le public est impliqué durant nos concerts. Ça représente la relation que nous avons avec chacune des personnes présentes dans le public. Et c'est ce qui fait que le groupe est unique, on arrive à être proche du public du premier au dernier rang, de gauche à droite. Et je pense que ce morceau à ça en lui et représente bien cet aspect du groupe.
Luke, j'imagine que de par ton attitude sur scène tu es souvent comparé à d'autres chanteurs... Il y a des comparaisons que tu n'apprécies pas particulièrement ?
Luke: C'est assez étrange, parce que je pense que j'ai été comparé un peu à tout le monde... Parfois ça m'embête un peu, parce que je pense que c'est toujours étrange d'être comparé à quelqu'un d'autre que soi-même. D'un côté je dois dire que je m'y attendais, mais d'un autre j'ai eu des comparaisons auxquelles je ne pouvais même pas m'attendre. Mais je suis juste moi, et je ne fais pas les choses pour être comparé à qui que ce soit.
Est ce qu'il a des groupes ou des artistes avec lesquels vous rêveriez de travailler ?
Adam: Ça me plairait de travailler avec Alex Turner d'Arctic Monkeys, ou encore Noel Gallagher.
Jed: Moi j'adorerais travailler avec Jeff Lynne. J'adore son travail sur les voix.
Luke: Il n'y a pas vraiment de personne avec qui j'aimerais travailler. J'ai toujours l'impression qu'il y a un esprit de compétition quand on dit ça, ou que quelqu'un va prendre le dessus et forcer l'autre à faire quelque chose. J'ai juste envie de me consacrer entièrement à notre groupe.
Vous pouvez nous parler de votre expérience en tant que première partie des Rolling Stones ?
Adam: Ça va faire 2 ans, ce week end.
Luke: Oui ça fait déjà deux ans. C'était vraiment cool. Moi j'ai adoré ce qu'il y avait tout autour de ce concert. Venir à Paris, être logé dans un superbe hôtel avec un bar sur le balcon et des bouteilles de champagne rosé (rires). Avec la vue sur le Tour Eiffel. Et c'était la première fois qu'on avait des voitures à vitres teintées qui nous attendaient juste devant l'hôtel. C'était vraiment une chouette journée, de découvrir le stade, tout vide, rien que de faire les balances dans un stade était impressionnant.
Une partie de votre public français vous a découvert lors de cette première partie.
Luke: Oui c'est sûr. Par contre j'ai entendu dire qu'on jouait trop fort ce soir là... Mais c'était une expérience incroyable.
Jed: Je pense que le concert qu'on a fait 3 mois plus tard, à la Flèche d'Or, à Paris, était bien mieux. On n'avait jamais vraiment eu l'occasion de jouer à Paris. Et on a reçu un grand soutien, il y avait du monde et je pense que c'est grâce à notre prestation en première partie des Stones.
Luke: Du coup aujourd'hui on espère que ça va le faire aussi, on est un peu nerveux !
Vous êtes toujours très bien habillés sur scène, ous pensez que musique et mode sont indissociables ?
Luke: Tous les meilleurs groupes, ceux qu'on retient, on toujours eu un look aussi soigné que leur musique. Que ce soit les Beatles, la Robert Plant ou Jimmy Page, Freddy Mercury... C'est important parce que c'est comme ça que les gens se rappellent de vous. On s'implique vraiment dans nos shows, et on veut donner au public bien plus qu'une simple expérience musicale. Ils peuvent entendre l'album quand ils veulent, mais on est en droit de s'attendre à quelque chose de différent quand on vient nous voir en concert. En ce sens, oui on réfléchit à l'avance à ce qu'on portera sur scène.
Merci beaucoup, vous avez un dernier mot à adresser aux lecteurs de La Grosse Radio ?
Luke (en français) : Oui merci beaucoup, nous aimons la France.
Adam (en français) : J'adore la France !