Naglfar sort son nouvel album, Téras, ce lundi 26 mars chez Century Media. Ils mènent désormais leur bateau en tant que trio avec Kristoffer « Wrath » Olivius au chant ainsi que Vargher et Andreas Nilsson aux guitares.
Le nom Naglfar est tiré de la mythologie nordique et comme on parle de bateau celui-ci est fait des ongles et des orteils des morts (miam-miam) qui emmènent les géants et les forces du chaos à travers la mer vers la bataille de Ragnarök (la fin du monde pour les nordiques).
Le groupe existe maintenant depuis 20 ans avec une discographie relativement faible, seulement composée de 6 albums. L’artwork est signé de Niklas Sundin (membre de Dark Tranquillity), déjà responsable de travaux pour In Flames, Arch Enemy et At the Gates. Le dernier album Harvest datait tout de même de 2007 et c’est dans l’inquiétude et la fébrilité que l’on attendait des nouvelles du groupe.
On débute avec un « Téras » qui sert d'intro avant de passer à un monstrueux « Pale Horse »… afin de plonger dans l’apocalypse. C’est une déferlante, très bien construite, batterie, guitares incisives, voix agressive se mettant en place avec une mélodie totalement étourdissante. Le chant de Kristoffer « Wrath » Olivius est toujours aussi impressionnant depuis qu’il a remplacé Jens Rydén comme chanteur et c’est sans crainte que l’on peut vous dire qu’il n’est jamais à la ramasse. La puissance qu'il dégage est tout simplement impressionnante (écouter donc « III: Death Dimension Phantasma »). Dire qu'il a tenu la basse depuis les premiers pas du groupe jusqu'en 2005!
Les mélodies à la guitare sont proches d'un Emperor ou d'un Dissection comme on peut le constater sur un « Invoc(H)ate » en se mettant à genou. Les compositions sont toujours aussi recherchées passant de breaks ambiant, à des riffs qui vous écrasent lourdement. La technicité des musiciens est époustouflante comme la section rythmique, sachant que pour ce dernier album les parties de batterie ont été exécutées par Dirk Verbeuren ( Scarve, Soilwork).
Les constructions sont complexes et la présence des synthés n'est pas imposante ; en revanche les riffs sauront plaire aux amateurs d'un Black plus moderne. Le son est propre, les mélodies toujours aussi travaillées, les rythmes subtiles et le chant très travaillé. Le style caractéristique de Naglfar n'a que très peu changé depuis ces dernières années. Ecoutez donc le son du break avant les cris de Kristoffer sur « The Monolith » et succombez au Black Metal classieux des suédois.
Dans un registre assez mid-tempo, Naglfar saura apprivoiser les plus réticents d'entre vous pour vous emmener dans leur repère particulier. « Bring Out Your Dead » est rythmé par les cloches d'une église lointaine. La voix est envoutante, scandée aux rythmes de la batterie.
Double-pédale sur « An Extension of His Arm And Will » avec un rythme a contre temps que n'aurait pas renié un Satyricon. Sur « The Dying Flame of Existence », la basse vous rentrer dans le ventre pendant que le riff de guitare vous fait tourner la tête.
La production est phénoménale et raviront les acharnés de puissance mais décevront peut-être ceux qui recherchent encore le côté « roots, pure & underground » d’un Black Metal enregistré sur un dictaphone au milieu d’une forêt la nuit pendant une tempête de neige entouré de loups.
Téras s’adresse donc à public plus large où les mélodies raviront les amateurs de Dissection qui se disent que tout est encore possible dans le Royaume de Suède…
Lionel / Born 666
Tracklist :
1. Téras
2. Pale Horse
3. III: Death Dimension Phantasma
4. The Monolith
5. An Extension of His Arm and Will
6. Bring Out Your Dead
7. Come Perdition
8. Invoc(H)ate
9. The Dying Flame of Existence