Jane’s Addiction avait-il vraiment sa place lors de ce deuxième jour de festival au Download Festival ? C’est ce que de nombreux festivaliers ont certainement dû se demander. En effet, placé entre Biffy Clyro et Korn, le groupe qui avait pourtant une place de choix n’a pas délivré le show escompté et a fait bien pâle figure.
Dès l’intro, le concert s’annonce mal. On ne sait pas trop si l’entrée sur scène est réussie, expérimentale ou simplement ratée, le groupe semble jouer par-dessus un sample, mais rien ne va ensemble. Même le groupe (et surtout Dave Navarro) a l’air dubitatif. Bref, cette intro reste un mystère.
Perry Farrell entre en dernier sur scène, le teint blafard, vêtu d’un costume d’un goût douteux, affublé d’un chapeau, et une bouteille de vin à la main. Un style dandy qu'il porte assez bien. Dave Navarro affiche un air suffisant, et ne prend visiblement aucun plaisir à jouer ce jour-là. Ce dernier ne semble pas satisfait par son son et passe son temps à refaire ses réglages de guitare sur les premiers morceaux. L'animateur d'Ink Master ne tarde pas trop à se mettre torse nu pour exhiber ses très nombreux tatouages.
Dave Navarro exécute de nombreux soli de guitare et a le mérite de bien maîtriser son instrument, même s’il ne se donne pas au maximum. L’alchimie qui semble se produire entre les musiciens en studio ne saute pas aux yeux, ni aux oreilles lors de ce live. De plus, Perry Farrel n’est pas d’une forme olympique et sa voix, très faible, peine à ressortir.
Le public devient plus enthousiaste sur la seconde partie du set, quelques fans se montrent en effet réceptif lorsque Jane’s Addiction commence à envoyer ses tubes. On peut dire que des titres comme « Just Because » sont assez bien accueillis !
Un concert sans grande émotion, qui a bien du mal à décoller et emporter le public. Simplement un mauvais soir pour Jane's Addiction ? Très certainement. Le groupe dont la carrière a été longue, mais peu prolifique, ne nous offre rien de nouveau et ce n’est pas ce concert, quelque peu bâclé, qui ravive la flamme des premiers opus.
De bonnes idées étaient présentes, notamment au niveau de la mise en scène, mais ces quelques tentatives visiblement mal exploitées, échouent en plein vol. De jolies danseuses étaient présentes pour se dandiner sur quelques morceaux, mais la chorégraphie désordonnée, voire inexistante, confèrait un aspect peu crédible à la prestation. Deux jeunes femmes ont été suspendues par la peau et balancées d’avant en arrière: si le spectacle était impressionnant, cela faisait un peu tâche tant la sauce peinait à prendre lors de ce concert.
Photographies : © Nidhal Marzouk 2016
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