Babymetal au Download Festival France 2016

Raconter un concert de trente minute alors qu’il aurait dû durer une heure, la voilà l’immense déception de la journée. La faute à qui ? La faute à quoi ? Aucune explication quant aux soucis techniques et à la demi-heure de retard du concert. Heureusement que le professionnalisme et la bonne humeur communicative de nos Japonaises préférées de Babymetal nous ont redonné le sourire très rapidement. 

18h pétantes, Takayoshi Ohmura (guitare), Mikio Fujioka (guitare), Daisuke «BOH» Bote (basse) ainsi que Hideki Aoyama (batterie) font leur entrée sur scène le sourire jusqu’aux oreilles. La mythique intro "BABYMETAL DEATH" démarre. Et là, c’est le drame. Coupure de la bande son, juste au moment où les musiciens allaient attaquer leurs parties. Petite incompréhension dans le public, les Japonais essaient pendant quelques secondes de mettre l’ambiance, mais se voient contraints de quitter la scène jusqu’à ce que le problème soit réglé. 

Les minutes d’attente se font très longues, mais les cameramen ont la bonne idée de filmer les déguisements insolites se trouvant dans le public. Allez, il n’en faut pas plus au public d’un festival pour bien rigoler. Ca fait passer le temps, mais les fans présents devant la scène ne peuvent s’empêcher de se demander si les minutes perdues seront rattrapées ou bien si le concert sera écourté. 

18h30, les musiciens font leur retour sur scène et commencent enfin à jouer complètement "BABYMETAL DEATH"», durant laquelle les trois chanteuses se présentent chacune leur tour. C’est aussi un morceau qui permet au groupe de montrer qu’ils ne font pas dans la dentelle, avec cette instru résolument axée death metal, sans paroles. L’enchaînement se fait directement avec un des hymnes de BABYMETAL, à savoir "Gimme Chocolate", qui lui se trouve être beaucoup plus enfantin dans les paroles ainsi que dans la façon de chanter. C’est peut-être d’ailleurs ce morceau qui vaut au groupe toutes ces railleries et cette haine constante lorsque les médias en parlent. 

La chanson qui vient après "Gimme Chocolate" est la confirmation pour les fans ayant fait le déplacement, que la setlist sera plus courte que prévue. On saute "line!", "Amore", "Meta Taro" et "Sis. Anger" que l'on aurait sûrement du avoir sur un live d'une heure, pour jouer directement "Catch Me If You Can". Ce n’est pas une des meilleures chanson du groupe, mais elle est introduite par le fameux solo du Kami Band (nom donné aux musiciens jouant pour BABYMETAL). Et justement, ce solo en aura certainement conquis plus d’un, entre la partie tapping et slide dissonants de Mikio Fujioka débouchant sur le shred intense de Takayoshi Ohmura, l’hallucinant tapping de basse par BOH et le solo de batterie de Hideki Aoyama… Ce n’est que du bonheur. 

Seront ensuite jouées, la magnifique "Megitsune", la puissante "KARATE" et la chanson la plus power metal du groupe, composée par Dragonforce, "Road of Resistance". Ces trois titres sont absolument parfaits pour terminer un live, mais le regret de ne pas avoir eu le concert complet donne un goût plutôt amer à cet habituel délice japonais. De plus, seules deux chansons du nouvel album sont jouées, contre cinq prévues à la base. Quel dommage, parce que nous aurions réellement adoré voir les incroyables "Meta Taro" et "Sis. Anger" en live. 

Le concert de BABYMETAL au Download Festival de Paris, c’est d’abord la plus grosse audience de la journée devant la scène principale avant les gros concerts du soir. Mais c’est surtout le concert le plus amusant de la journée. Fans, curieux, sceptiques et râleurs sont tous rassemblés devant la Scène 1 afin de découvrir ce phénomène, ayant remporté quelques jours auparavant le Kerrang Award du meilleur groupe live de l'année.

En ce qui concerne la performance des Japonais, le verdict est sans appel. Un concert musicalement super propre et efficace, un show dynamique et sympa à regarder. L’énergie de Su-metal (chanteuse principale) et de ses deux acolytes, Moametal et Yuimetal est impressionnante, même si le chant de ces deux dernières était très peu audible, la faute aux soucis techniques. Une demi-heure de concert ce n’est pas grand chose comme ça, mais se dire qu’en temps normal elles se produisent pendant une heure et demi tout en faisant leurs danses et en courant de partout, ça c’est fort. Et on le rappelle, tout ça avec très peu de playback (seules quelques parties des choeurs sont sur bande son), car tout connaisseur du groupe se rend bien compte de la différence entre CD et concert. La performance est belle, et absolument pas décevante même si le son laissera parfois à désirer. Nous ne parlerons même pas du talent individuel de chaque musicien, et nous vous laisserons aller regarder quelques unes de leurs vidéos par vous-même (faites le au moins pour Takayoshi Ohmura vous ne serez pas déçus du voyage). 

La conclusion de ce show, c’est qu’on ne sait qui blâmer pour les soucis techniques. Mais la déception des fans du groupe, venus de tous horizons (Mexique, Argentine, Canada, Japon, Espagne, Angleterre…), est visible sur leur visage. La déception se trouve aussi du côté du groupe, qui malheureusement pour lui, n’aura pas pu présenter pleinement son concept au public du Download Festival et qui le laisse donc sur sa faim sans avoir pu le convaincre. Les avis de la foule restent donc mitigés. On peut aussi imaginer la déception des tourneurs français de BABYMETAL qui, après avoir passé de nombreuses heures sur les laborieux contrats japonais, voient le concert de leurs protégés raccourci de moitié. Heureusement, les points positifs viennent vite faire oublier les désagréments techniques. L’excellente performance ainsi que la super présence de chaque membre du groupe a redonné le sourire à tout le monde. BABYMETAL est un groupe qui rassemble, par la bonne humeur transmise mais aussi par la qualité technique de leur musique.

Allez, ne gardons en tête que les bons moments du concert de BABYMETAL et espérons qu’ils repasseront par la France dans très peu de temps, et nous y seront c’est sûr et certain, car nous, on a été conquis !

Photographies : © Nidhal Marzouk 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe



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