Après une averse plutôt soutenue pour la prestation de Sabaton, le retour au calme. Sous une pluie fine malgré tout, le concert de Rival Sons est fermement attendu. La pluie n’arrête pas le public, bien décidé à voir le groupe californien, qui, il faut l'avouer, dénote un peu au milieu de la programmation plutôt énervée de ce troisième et dernier jour de festival.
L’entrée se fait tout en retenue sur « The Good, the Bad and the Ugly », d’Ennio Morricone. L’ambiance western colle plutôt bien à l’image du groupe, et nous plonge d’emblée dans un univers bien particulier. Rival Sons possède un son vintage bien distinctif, un réel plaisir pour les oreilles donc, mais la vue n’est pas en reste. Un style soigné, costumes, accessoires et bagouzes en pagailles, chaque musicien possède un style bien singulier. Doués et charismatiques, donc !
Pour débuter, un des morceaux phares du groupe est envoyé. « Electric Man » donne le ton. S'ensuit un « Secret » des plus surprenants, et délicieusement adapté en live. Le morceau est bien rallongé de quelques minutes, avec un interlude calme, tout en langueur, qui apporte beaucoup de nuance au morceau. Le morceau termine par ailleurs en apothéose, Jay Buchanan hurlant à genou sur le rebord de la scène.
Le groupe peine à être à l’aise au début. Mais progressivement, ces derniers s’emparent de l’espace scénique. Le groupe semble mettre du temps à vraiment prendre plaisir à jouer ce jour-là, c’est peut-être dû à la pluie ou au public assez calme, bien que très réceptif.
Contraints de refuser les termes douteux du contrat photographique du groupe, nous avons décidé d'illustrer nous-mêmes ce report. Nous nous excusons pour la gêne ou le fou-rire occasionné.
Les morceaux sont envoyés avec brio, finesse et talent par le combo américain. Aucune fausse note n’est commise par le groupe. Le set manque néanmoins un peu de pêche, le dernier album étant bien mis en avant. En effet, Rival Sons s’attèle à l'exercice périlleux de jouer trois nouveaux morceaux à la suite, ce qui n'est pas forcément l'idée du siècle : « Hollow Bones Pt. 1 », « Tied Up » et « Baby Boy », sont donc envoyés, mais malgré leur qualité, brisent un peu la dynamique qui était mise en place. En effet, Hollow Bones n’était sorti que deux jours auparavant. Le public, s’il avait pu l’écouter, ne l’avait en tout cas pas forcément assimilé.
Sur scène, Jay Buchanan est impressionnant. Non pas par son jeu de scène, finalement très sobre, puisqu’il reste la plupart du temps les yeux clos derrières son micro. Mais sa voix, elle, est exceptionnelle et remue les tripes. En plein milieu de la prestation, un peu plus à l'aise qu'au début, Jay Buchanan enlève même ses chaussures et chante pieds nus. Décidément, au Download Festival, on se sent comme à la maison.
A la guitare, Scott Holiday est classieux, vêtu d’un costume vert, et dégaine ses riffs de guitare fuzzy avec précision. Mais surtout, avec style. Todd Ögren est quant à lui totalement survolté, alternant entre le clavier et le tambourin, et se laissant aller à headbanguer furieusement. Par un mystérieux subterfuge, son chapeau reste néanmoins vissé sur sa tête.
Le concert se termine sur « Open My Eyes » et « Keep On Swinging », une belle façon de clore un concert hors du temps, possédé par l’esprit lointain de Led Zeppelin, ou de Deep Purple. Comme souvent, Dave Beste est resté impassible et n'aura alors pas esquissé un sourire du concert. Un air grognon lui colle au visage, mais ce dernier nous sort un jeu de basse simplement délicieux, au groove imparable. Pour le coup, si la Stage 2 n’est pas forcément gâtée niveau son pour certains concerts, Rival Sons ne rencontre pas ce problème en ce dernier jour de festival, et c'est tant mieux !