Samedi, 21:10 – Valley
« Quel petit nombre d'heures, d'instants, chaque jour, sont vraiment occupés à vivre ! Pour quelques triomphantes oasis, quels immenses déserts à traverser ! »
André Gide
Ta maman était une hippie et ton papa était livreur « Go Fast » entre la Hollande et la France, alors toi avec tes pupilles dilatées et ton haleine de barbecue, on est sûr de te retrouver sous la Valley. En revanche tu n’es pas #nuitdebout mais plutôt #jourallongé car au stand vegan food ils avaient oublié de te prévenir que les épices au dessus de ton double tofu ne se fumaient pas.
Alors, après 2 jours de festival, les corps se trouvent plus facilement à l’horizontale qu’à la verticale, dans une ambiance feu de camp autour de joshua trees dans le désert californien. De nombreux spectateurs préférèrent rester en dehors de la tente pour scruter l’écran géant qui diffuse le concert.
John Garcia est un habitué des lieux, il y a joué avec ses différents projets, Unida, Kyuss Live ! (sans Josh Homme)… Toujours en retrait sur scène, il laisse les autres musiciens prendre les devants. D’emblée on rentre dans la ronde hypnotisante d’une musique bien ronde et épaisse. Les Américains vont piocher dans leurs trois albums studio ...Only a Suggestion, Dare I Say..., ...Into the Exam Room (les albums des « …») avec une petite nouveauté en milieu de set.
Les têtes ondulent, ça prend bien, les lights nous allument des neurones depuis longtemps éteints, nous rappelant ce vieux concert du groupe au Nouveau Casino en 2007, mais en plus puissant et encore plus convaincant. « Cowboys Suck » nous rentre dans les tripes, pendant que « 5 to 5 » nous donne envie de brûler la gomme d’un Hot Rod. Quand à « My Boy » et « Is This OK ? », ils donnent à notre démarche ce côté chaloupé après une soirée bien arrosée, uniquement à base de mezcal avec dégustation du verre final lors de la dernière goutte dans un saloon abandonné.
« Our Desert Home » représente bien la carrière de John : cette puissance des espaces infinis à perte de vue, avec comme unique toit le ciel étoilé et comme plancher le sable fin en perpétuel mouvement.
On a bien voyagé avec cet « Angry American » et ce jusqu’au bout… les semelles ont fondu sur un asphalte imaginaire, quoiqu’avec trente kilomètres par jour entre chaque scène mes rangers ont diminué d’un centimètre de hauteur. Et comme pour les albums d’Hermano, je terminerai par…
Lionel / Born 666
Setlist :
Left Side Bleeding
The Bottle
Cowboys Suck
5 to 5
Senor Moreno's Plan
My Boy
“new one (love)" (inédit)
Our Desert Home
Is This OK?
Alone Jeffe
Kentucky
Manager's Special
Angry American
Photos : © 2016 Lionel / Born 666
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