Samedi – 19h30 – Altar
Martin Van Drunen (chant) est, on peut le dire, un habitué du Hellfest. Lorsqu’il ne joue pas avec Hail of Bullet (son ancienne formation désormais) ou Asphyx, il est présent à Clisson en simple festivalier. Cette année, le géant hollandais est de retour avec son groupe principal pour la troisième fois en onze éditions, avec un concert qui fait office de coup de poing en ce samedi après-midi.
Avant même l’entrée en scène des musiciens, le public se masse sous l’Altar, conscient qu’il va passer un excellent moment de death metal. Et avant de démarrer le premier titre, Van Drunen s’adresse aux festivaliers en français (qu’il maîtrise bien) pour prendre la température. Dès « Into the Timewastes », ça s’agite dans le pit juste sous les yeux des musiciens. Le son est excellent et la voix du leader (avec ce timbre si particulier) est bien mise en avant.
Tormentor (batterie), dernier arrivé dans le groupe, est également impressionnant de maîtrise tant les cassures rythmiques et les patterns death semblent aisés à jouer pour lui. Il faut bien l’avouer, le death metal pratiqué par Asphyx est d’une efficacité redoutable, et ce quels que soient les titres interprétés. Le quatuor pioche intelligemment dans l’ensemble de sa carrière, mettant cependant en avant Deathhammer (2012) son dernier album, mais proposant également des extraits de The Rack (1991) pour ses fans les plus fidèles.
La paire Paul Baayens (guitare)/Alwin Zuur (basse) est d’une précision absolue et montre au public du Hellfest que le death metal peut être efficace même avec une seule guitare. D’ailleurs, la particularité d’Asphyx réside dans le fait que le groupe ne se complait pas dans une autosatisfaction à base de soli stériles. Baayens est un monstre en rythmique et ne mise d’ailleurs que là-dessus pour convaincre un public qui secoue frénétiquement la tête.
Entre les titres, Martin Van Drunen n’hésite pas à rappeler que le Hellfest est le meilleur festival du monde (et on peut dire qu’il est particulièrement familier avec l’événement clissonais). La communication est d’ailleurs le point fort de la prestation d’Asphyx et une bonne partie de l’excellent concert du groupe hollandais repose sur les épaules du chanteur, qui arpente la scène et fait naturellement preuve de charisme.
Avec des lumières minimalistes et un décor sobre, Asphyx ne se cache pas derrière de quelconques artifices pour séduire son public. L’efficacité des compositions se suffit à elle-même, comme sur le long « Last One on Earth », issu de l’album du même nom, qui clôt un set puissant.
Si Asphyx est désormais un habitué du festival, avec une prestation comme celle-ci, on ne peut s’empêcher de souhaiter leur retour à Clisson dans une édition proche. Et avec un nouvel album sous le coude, cela serait encore mieux.
Setlist :
Into the Timewastes
Food for the Ignorant
Death the Brutal Way
Deathhammer
Asphyx (Forgotten war)
Der Landser
Wasteland of Terror
The Rack
Scorbutics
Last one on Earth
Photographies : © Thomas Orlanth 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe