On y descend, on y est seul, on se dit qu'il y fait très chaud, entre deux braises traine un vieux lecteur, anachronisme c'est un lecteur CD, bon bah play... ô rage mais pas de désespoir, Aura Noir is back ! Nouvel album pour nos douces oreilles, sorti ce lundi 26 mars chez Indie Recordings.
En deux secondes il fait encore plus chaud, au royaume des enfers ancestraux pas d'intros brumeuses, on se fait directement lacérer par une vraie industrie metallurgique, et c'est parti. Trois personnages issus tout droit des fjords norvégiens s'attablent, des gars pas si méconnus que ça dans au royaume d'Hadès : Aggressor (Carl-Michael Eide) vocaux grattes batterie, Apollyon vocaux et basse et Blasphemer guitare, trainent leurs guêtres dans pas mal de groupes : Dodheimsgard, Ved Buens End, Immortal, Mayhem entre autres, des groupes qui marquent les visages au fer rouge rouge la scène Black Metal depuis le début des 90's mais là le propos n'est pas le même : il faut rendre crasseux l'enfer, il faut le rendre à ceux qui l'ont bâti.
Ils invoquent des "ouhh" et des basses grondantes dignes des premiers Celtic Frost, une voix et des riffs Black Rock'n'Roll qu'aurait du faire Venom après Black Metal, des riffs nuclear warisé en leur temps par Voivod et des acces de haine possédés par la cruauté sodomniaque. Sous ce tas d'influences à faire porter à votre grand mère une veste allemande à patch, demeure une patte reconnaissable qui perdure depuis presque 20 ans et se bonifie comme une bonne belzebuth (bon ok l'exemple n'est pas parlant).
Une carrière menée d'un gant à clous certes, sur un rythme de traversée de l'Acheron puisqu'il s'agit ici du cinquième album, mais qui a tendance à prendre de l'ampleur avec la multiplication des prestations live tout aussi devastatrices. D'ailleurs les pilliers de la scène ne s'y trompent guère, puisque Aura Noir a été le premier groupe à être signé sur le label de Nocturno Culto de Darkthrone et qu'ils arrivent avec cette masterpiece de black thrash sur un label norvégien qui produit entre autres Enslaved ou Sarke.
Une production old school mais qui reste puissante et claire, des riffs accrocheurs, des mid tempos comme sur "The grim from the gallows" du graisseux comme sur "Abbadon" des accélerations comme sur "Deathwish", des paroles à l'ancienne glorifiant l'endroit où nous les écoutons feront oublié le coté parfois linéaire du style. Oui Satan, nous concluons, la guerre est ouverte car le nouveau Desaster arrive, les vieux ont les scies longues.
En tout cas ici le diable a servi les bières, elles saignent déjà et pas de doute l'aura est bien noire !