Samedi, 01:00 - Mainstage 2
On commence à avoir l’habitude de voir Korn se balader presque tous les ans sur une Mainstage du Hellfest. L’histoire des Américains avec le festival avait pourtant mal commencé mais depuis quelques années, impossible ou presque de ne pas entendre les riffs néo-metal du combo présent en 2013, 2015 et donc 2016.
Alors que le long hommage à Lemmy Kilmister vient de se terminer, Ray Luzier et Fieldy débarquent sur scène dans l’ombre pour l’intro de « Right Now » qui ouvre le set. D’emblée le son est massif, le groupe fait forte impression et Jonathan Davis semble dans une forme olympique. Le public bouge au son des « I fucking hate you » balancés par le frontman, qui fait quelques instants plus tard étalage de toutes ses qualités vocales sur « Somebody Someone ». Ce titre est aussi l’occasion d’entendre le sempiternel « Get your motherfucking hands in the air ! » qui donne toujours autant la chair de poule.
Après le show anniversaire de l’album éponyme l’an dernier, Korn n’a pas de nouvel album à promouvoir cette année et en profite pour jouer un véritable best-of de ses titres, anciens de préférence. Le titre le plus récent est en effet « Coming Undone », sorti en 2005 ! Un choix qui laisse forcément de côté certains albums comme le très décrié The Path Of Totality, dont les titres passent pourtant très bien en live d’habitude. En jetant un coup d’œil sur la compilation Greatest Hits Vol.1 en revanche, on y retrouve presque l’ensemble de la setlist.
Toujours aussi impressionnant de nonchalance, Fieldy balance ses lignes de basses slappées hallucinantes tout au long du set tandis que Munky et Head sont plus sobres mais non moins efficaces dans leurs interventions. « Shoots And Ladders » est l’occasion parfaite pour Jonathan Davis de sortir la cornemuse pour quelques mesures que ne renieraient pas les Dropkick Murphys, présents sur cette même scène la veille. Comme souvent après ce titre, le groupe s’autorise une petite fantaisie en reprenant une partie de « One » de Metallica. L’occasion d’entendre le frontman s’essayer de façon très drôle aux gimmicks vocaux de James Hetfield. Savoureux !
Il est toujours difficile de dire si les membres sont réellement heureux d’être face au public, mais l’impression de façade est très bonne. A la batterie, Ray Luzier tape fort et fait le show, malgré quelques petites approximations. On entrevoit à peine le clavériste derrière son capuchon mais ses interventions ne passent pas inaperçu et ajoutent ce qu’il faut de nuance à la performance de Korn.
Malheureusement, le set s’essouffle un peu sur « Did My Time » et « Y’all Want A Single », deux des classiques du groupe ayant un peu mal vieilli. Mais la fin du set approche et l’on sait tous ce qui nous attend pour le rappel : deux morceaux de Follow The Leader, lorsque le groupe était au sommet de son art. C’est donc sur « Got The Life » puis « Freak On A Leash » que les Américains terminent, démontrant encore une fois l’incroyable efficacité de ces titres en live.
Un an après avoir joué son premier album en intégralité ce qui avait divisé au sein des fans, Korn est revenu au Hellfest avec une setlist beaucoup moins risquée mais toujours la même énergie dévastatrice sur scène. Passer après Twisted Sister et l’hommage en grande pompe à Lemmy Kilmister était loin d’être une tâche aisée mais les Américains y sont parvenus sans trop de difficulté grâce à leur longue expérience. En espérant tout de même que le groupe ne reste pas coincé dans son passé et revienne avec un album digne de ce nom d’ici peu de temps.
Setlist :
Right Now
Here to Stay
Somebody Someone
Falling Away From Me
Coming Undone
Shoots and Ladders (et extrait de One de Metallica)
Blind
Twist
Did My Time
Y'All Want a Single
Rappel :
4 U
Got the Life
Freak on a Leash
Photographies : © Nidhal-Marzouk 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
