Vendredi, 15:05 – Warzone
"..., this is the future, the future of nothing."
Maintenant, les amateurs de la Warzone sont sacrément bichonnés. Le site est magnifique, surélevé avec la statue hommage à Lemmy, et partout se dressent les bars, les restaurants, les candélabres rutilants, la façade camps de prisonniers sans oublier une circulation améliorée grâce à beaucoup d'espace.
D’ailleurs, on peut même parler de trop d’espace, en général pendant les premiers concerts de l’après-midi, où certains moshers et slameurs préfèrent s’allonger sur les pentes en herbe synthétique devant les bars, à regarder les écrans sur lesquels on peut voir les groupes jouer, assis tranquillement comme à la maison. Ce qu’on a gagné en confort on l’a peut-être parfois perdu en litres de sueur dégagée, mais rassurez-vous il y a toujours des irréductibles pour faire des circle pits
.
A l’image de leur musique, le chanteur Johan Eriksson porte un T-shirt de Discharge, qui jouera sur cette même scène le samedi. Victims dégage une grosse énergie communicative et bien rock ‘n roll, c'est résolument burné. Ca bouge sur scène, les Suédois sont motivés à laisser leur empreinte sur la Warzone à coup de grosses gouttes de sueur. Tandis qu'une petite pluie commence à tomber sur le public - qui n'en tient pas rigueur - les riffs du combo charment peu à peu l'assistance. Des riffs parfois très planant, qui auraient très bien leur place sur certaines compos de black metal, et c'est cet aspect qui nous aura le plus tapé dans les esgourdes avec cette prestation de Victims. Une espèce d'aura entoure la guitare et ce n'est pas le chant qui nous fera démordre de cette idée que le punk des Suédois a un côté black metal dans son approche.
Torse nu, Andy Henriksson (batteur) imprime le tempo avec son jeu classique pour le milieu du punk hardcore mais qui n'est pas dénué d'intérêt. On se prend vite à taper du pied au rythme de ses coups de caisse claire.
Comparé à 2012 pour son premier passage aussi sur la Warzone, d'ailleurs, Victims joue devant un public plus nombreux et bénéficie surtout du son au poil de la scène.
Je crois même que la statue de Lemmy a légèrement pivoté pour observer les Suédois lancer leurs riffs motörheadiens…
Lionel / Born 666
Photos : © 2016 Lionel / Born 666
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