Black Sheep Wall fait dans un Sludge lourd, voir même lourdaud, hypnotisant comme la musique qu’on écoute à fond à travers les gouttes d’eau d’une douche le lendemain d’une beuverie, sans relief mais surtout sans aucune originalité.
Ce genre de musique ne doit pas se contenter d’envoyer une note toute les 3 secondes avec des guitares à peine accordées pour faire tendance et se la jouer postcoreux désabusés pour faire croire qu’on a du talent.
C’est là où se trouve la limite entre leaders et suiveurs sans saveur. Ici tout est pesant, dommage car on commence par un titre assez sympathique avec « Agnostic Demon » qui se traine dans un univers obscur et oppressant. Malheureusement ensuite on se retrouve sur des morceaux assez semblables les uns que les autres sans réelle originalité. On patauge dans une mélasse bien trop visqueuse pour imaginer se projeter dans un univers différent.
Les gars de Moorpark (banlieue de Los Angeles) se cachent trop derrière la répétitivité et la lenteur « doomesque » pour palier leur manque d’originalité. No matter where It ends, ce deuxième album est trop low-tempo de bout en bout pour nous exciter par des changements de rythme qui pourraient apporter quelque chose à l’édifice. Les instruments sont accordés très, très bas et donnent une impression de lourdeur, comme si vous vouliez nager un dos crawlé dans des sables mouvants.
A partir du deuxième titre on a du mal a faire la différence entre un « Vitruvian God » et un « Black Church ». On est très loin d’un Neurosis, d’un Ufomammut ou d’un Amen Ra. Ici point de recherche, on ne joue que sur une ambiance pesante avec un Growl n’évoluant que sur un même registre. On est à chaque fois dans le même schéma structurelle musicale sans aucune originalité. On se noie dans un Noisy qui arrange surement les musiciens afin d’en faire un minimum et de cacher un possible manque de talent.
Ici la répétition des mêmes riffs sans finesse à l’infini n’exprime que lourdeur et oppression sans vouloir nous proposer autre chose. Ecoutez donc le bruitiste « Cognitive Dissonance » et ces 6’13’’ qui n’apportent strictement rien à l’album.
Alors il y aura toujours des intellectuels avec barbes de 5 jours et casquette Ché’ pour nous expliquer qu’on peut y ressentir une approche post-apocalyptique d’un Bertolt Brecht où d’une vision surréaliste moderne d’un Chien Andalou perdu dans les méandres d’un monde pré-Big Bang en perdition...
Moi je me suis ennuyé ferme, car ce style de musique ne peut tolérer « l’à peu près » ou le suivisme médiocre sans originalité. Le Pointillisme n’existe en musique que si le talent est déjà présent et le Minimalisme est normalement un art.
Lionel / Born 666
Tracklisting :
1. Agnostic Demon
2. Liminality
3. Vitruvian God
4. Black Church
5. Torrential
6. Ambient Ambitions
7. Cognitive Dissonance
8. Personal Prophet
9. Flesh Tomb