Samedi – 13h35 – Mainstage 1
Alors que Deep Purple était venu fouler les planches du Hellfest en 2014, c’est aujourd’hui Glenn Hughes, son bassiste du Mark III et du Mark IV, qui vient faire groover Clisson avec les hymnes du Pourpre Profond. En effet, le backdrop violet en fond annonce la couleur, Glenn Hughes compte bien interpréter une bonne partie des hymnes composés avec David Coverdale et Ritchie Blackmore durant les années 70.
C’est d’ailleurs « Stormbringer » qui débute ce set, devant une assemblée encore clairsemée, ce qui est étonnant étant donné le statut du musicien. Immédiatement, Hughes est bien en voix et interprète admirablement ce titre, sur lequel à l’époque il n’était que choriste en plus d’assurer la quatre-cordes. Le public peine encore à rentrer pleinement dans ce concert, surtout sur « Muscle and Blood » (issu de l’album réalisé avec Pat Thrall), que l’audience ne semble pas connaître.
Mais dès que Søren Andersen (guitare) entame les premières notes de « Mistreated », accompagné par les coups de batterie de Pontus Engborg (introduction caractéristique du morceau) les festivaliers se réveillent. Glenn Hughes s’attaque alors à ce monument de la discographie de Deep Purple. Là où Coverdale chantait ce titre avec une voix rocailleuse, le bassiste l’interprète avec une voix aigüe et puissante parfaitement maîtrisée.
Son jeu de basse (bien mis en avant par le mix) est groovy à souhait et l’on aperçoit de nombreux festivaliers danser sur place, pris dans le tempo. Avec une version allongée avoisinant les dix minutes, Glenn Hughes a réussi à se mettre tout le public dans la poche, n’hésitant pas à réinterpréter le titre par de petites touches ici et là.
On admire d’ailleurs la faculté du groupe à interpréter ces titres de Deep Purple en trio, là où les compositions originales bénéficiaient des claviers et orgues du regretté Jon Lord. Søren Andersen parvient par ailleurs sans soucis à jouer les parties de guitare emblématiques de Blackmore, sans pour autant singer son jeu, mettant tout son feeling dans les soli et les rythmiques.
Suite à cette interprétation grandiose de « Mistreated », le bassiste pioche dans son projet Black Country Communion (que l’on espère pouvoir admirer au Hellfest lors d’une prochaine édition) avec « Black Country » et son introduction de basse. Avec une voix bluesy du meilleur effet, le leader tutoie les sommets et enterre littéralement les dernières prestations de David Coverdale (Whitesnake) et Ian Gillan (Deep Purple) au Hellfest, parvenant à mettre le feu presque sans effort.
Et quoi de mieux que « Burn » pour entretenir la flamme entre le musicien et son public ? Ce titre voit l’ensemble du public chanter le refrain à tue-tête et c’est sous les applaudissements nourris des festivaliers que Glenn Hughes et ses deux acolytes quittent la scène après avoir donné l’un des meilleurs concerts de cette édition. A 60 ans passés, Glenn Hughes n’a pas dit son dernier mot et prouve que quel que soit son âge, il a le rock dans la peau.
Setlist :
Stormbringer
Muscle and Blood
Mistreated
Black Country
Soul Mover
Burn
Photographies : © Nidhal Marzouk 2016
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