Samedi – 15h50 – Altar
Avec 160 artistes par édition, le Hellfest permet chaque année de faire jouer quelques formations rares sur scène. Cette année, c’est Agoraphobic Nosebleed qui vient donner son cinquième concert depuis ses débuts, il y a plus de vingt ans. C’est peut-être d’ailleurs la raison pour laquelle beaucoup de festivaliers se massent sous l’Altar, quelques minutes avant le début des hostilités.
Le groupe américain officie dans un cybergrind, teinté de sludge sur ses dernières sorties discographiques et a comme particularité de ne pas avoir de batteur, mais deux vocalistes. Dès le début du set, toutes lumières allumées et sans esbroufe, le combo américain balance ses brûlots grind d’une violence inouïe. Dans la grande tradition du style, les titres sont courts, notamment ce "Bitch’s Handgag Full of Money" qui démarre le set par 34 secondes de violence et de déferlement de riffs.
L’absence d’un batteur se ressent au niveau du son, puisque les parties rythmiques sont bien trop artificielles et sans âme. De plus, visuellement, cela créé un manque certain, même si les regards sont tournés vers Katherine Katz et Jay Randall, le duo de vocalistes, qui se donnent avec passion. De plus, on regrette que la basse de Richard Johnson couvre les riffs de guitare de Scott Hull, notamment sur la première moitié du concert.
Comme souvent dans le grind, la musique pratiquée par le combo est difficile d’accès, et si la violence du propos en décourage plus d’un (nombreux sont les curieux qui finissent par quitter la tente au bout de quelques titres), elle fait le bonheur des présents dans le pit. Dès le début, les moshs sont d’une intensité rare et de nombreux objets – pichets, poupée gonflable, casquette – volent dans les airs. Les slamers sont également nombreux à montrer leur joie et déferlent par vagues sur les challengers.
Avec des titres aussi courts, le quatuor peut se permettre d’enchaîner les compositions et ce sont près de vingt compositions qui sont jouées. Le groupe ne communique que peu entre les titres, trop occupé à régler les détails de la boite à rythme et délivre un set propre et carré mais trop mécanique. La fin du set semble plus orientée vers les titres sludges, ce qui apporte un peu de diversité dans un set presque monotone.
Au bout de cinquante minutes, les musiciens sortent de scène après un concert qui a lessivé une bonne partie du public, qui ne s’attendait certainement pas à une telle dose de brutalité. Si le set était loin d’être le meilleur du week-end, la faute à un manque de communication flagrant et à un concert éprouvant physiquement, la violence d’Agoraphobic Nosebleed aura laissé son empreinte indélébile sur Clisson.
Setlist Agoraphobic Nosebleed
Bitch’s Handbag Full of Money
Kill Theme from American Apeshit
Built to Grind
Pantheon Crack Torch
Timelord One (Loneliness of the Long Distance Drug Runner)
Clit to Mouth Resuscitation
Anti-Christian
Unusual Cruelty
The House of Feasting
Vexed
The Withering of Skin
4
Mosquito Holding Human Cattle Prod
Organ Donor
Home Invasion
Hung from the Rising Sun
Question of Integrity
Timelord Two (Paradoxical Reaction)
Self Detonate
Agorapocalypse Now
Photographies : © Thomas Orlanth 2016
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