Samedi – 11h05 – Temple
Mine de rien, avec près de quinze ans d’existence au compteur, les Bordelais d’Otargos font désormais partie intégrante du paysage black metal français. Aussi, une demi-heure de set, cela semble court pour la formation, qui possède désormais six albums à son actif. Qu’à cela ne tienne, Dagoth et ses acolytes vont mettre toutes les chances de leur côté pour séduire le public du Hellfest, d’autant plus que la Temple est plutôt bien remplie en ce samedi matin.
Avant même l’entrée en scène des musiciens, on remarque les pieds de micro dont l’esthétique est particulièrement travaillée, rappelant une colonne vertébrale biomécanique et collant parfaitement à l’univers du combo bordelais. Lorsque le quatuor démarre son set, les regards se tournent vers Dagoth (guitare/chant), leader charismatique du combo, qui n’attend pas bien longtemps avant d’invectiver le public de la Temple.
Maculés d’un corpse paint sale, leur donnant une apparence putride, les musiciens d’Otargos délivrent un black metal direct, violent et surtout sans concession. Les blasts sont légions mais les conditions sonores sont plutôt bonnes et mettent en valeur les compositions du groupe, tandis que le public semble déjà rentré dans le concert. Les light suivent d’ailleurs les parties rythmiques et donnent un côté hypnotique à ce set. Dagoth hurle les paroles à pleine puissance dans le micro qui se trouve légèrement au-dessus de lui, ce qui confère aux parties vocales un timbre éraillé du plus bel effet.
Si dans l’ensemble la foule reste calme, les festivaliers applaudissent Otargos à la fin de chaque titre et font un très bon accueil à Astaroth, ancien guitariste de la formation, qui se retrouve invité sur « Infernal Legions Strike A.E. ». Sur ce morceau, Dagoth délaisse la guitare pour se concentrer sur le chant et en profite pour se rapprocher encore plus des premiers rangs et les solliciter à faire d’avantage de bruit.
Otargos doit aller à l’essentiel avec un temps de jeu réduit et, doté d’un son pachydermique, envoie ses riffs gras. A ce propos, Hindrik (guitare) complète bien le jeu de Dagoth, et s’il a intégré le groupe il y a moins d’un an, on sent une belle complicité entre les musiciens qui cachent difficilement leur joie d’être présents sur cette scène.
Au final, Otargos a réussi à convaincre malgré un horaire matinal et un set réduit, notamment grâce à des compositions puissantes et de bons efforts de communication. Nul doute que la formation bordelaise à acquis de nouveaux fans à l’issue de cette seconde prestation au Hellfest.
Setlist Otargos :
Dominatrix
Apex Terror
Origin
Infernal Legion Strike
Human Terminate
Deadstar
Photographies : © Thomas Orlanth 2016
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