Vendredi – 11h40 – The Valley
Second groupe du week-end à fouler les planches de la Valley, Stoned Jesus est également le premier groupe ukrainien à se produire au Hellfest depuis les débuts du festival. Ils ont donc à cœur de venir faire vrombir leur stoner doom dans le sanctuaire de la musique métallique, au moyen de leurs longues et puissantes compositions.
Le frontman Igor prend d’ailleurs le micro dès l’entrée du combo sur scène, pour signifier son plaisir d’être ici, et l’honneur qu’est le fait de jouer au Hellfest. Le public répond par des applaudissements nourris, et pour cause : malgré l’horaire matinal, la tente est comble pour le set des Ukrainiens.
Avec un son excellent et lourd à souhait, Stoned Jesus embraye sur "Electric Mistress", bâti sur une base carrée, précise et couillue. Au milieu des breaks exploitant des riffs aussi simples qu’efficaces, la basse se lance dans d’agréables plans à la tierce qui amènent de beaux ornements mélodiques, et apportent beaucoup de profondeur au son brut du groupe.
Ce sont au total quatre morceaux qu’interprètent les musiciens en trente minutes, preuve de la durée conséquente de leurs compositions. Piochés à parts égales dans l’album Seven Thunders Roar (2012) et dans le plus récent The Harvest (2015), les pistes mettent en avant un son massif et lourd – ainsi que très fort, comme c’est souvent le cas sous la Valley – qui évoque par intermittence les légendes Black Sabbath. C’est notamment le cas sur "YFS", dont les mélodies diaboliques et ralenties remplies de tritons rappellent le premier opus de la bande à Ozzy.
Après ce véritable rouleau compresseur, Stoned Jesus a la gentillesse de nous réveiller, grâce au groove imparable de "Here Come The Robots", véritable morceau à tiroirs qui permet au groupe de montrer toute sa maîtrise de son sujet. La voix cassée du frontman y fait des miracles et fait osciller les nuques dans le pit, où les festivalier semblent bien prendre leur pied.
Le bassiste Sid est déchaîné et très carré dans son jeu, et se paie le luxe de bien échanger avec les premiers rangs, lors d’un pont instrumental très contrasté. Ce passage nous amène déjà sur le dernier morceau du set, qui provoquera une grosse transe collective dans le premier tiers de la fosse : le headbang général est de mise, et semble ne jamais vouloir s’arrêter.
Après de belles progressions rythmiques entrecoupées de riffs à coups de flanger délicieusement vintage, le chanteur expulse un impressionnant et interminable cri plein de rage, et conclut ainsi la prestation de son groupe. Une vraie ovation s’offre aux Ukrainiens, qui ont fait honneur à leur musique, et repartent sur un succès total, et une Valley conquise par leur univers.
Setlist :
Electric Mistress
YFS
Here Come the Robots
I'm the Mountain
Photographies : © Thomas Orlanth 2016
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