Primordial au Hellfest 2016

Samedi, 22:15 – Temple

Une belle intro d’un chant guerrier a capela. Ça sent l’odeur de la tourbe et annonce l’arrivée imminente des musiciens sur la scène…. « We are Primordial, we are from the Republic of Ireland…Are you with us? ». Bien sûr qu’on est avec vous et qu’on vous aime… C'est parti !

Et c’est parti avec le chant guerrier de « Where Greater Men Have Fallen », toujours aussi prenant à en pleurer, notamment par la majesté de ses riffs profonds venant des tripes d’un peuple vaillant et brave. Alan (A. Nemtheanga) est toujours la bête de scène que l’on avait quittée à Paris il y a deux mois au Divan du Monde. À n’en pas douter, il est l’un des plus gros showman de la scène black metal actuelle. Tout le prouve, depuis sa gestuelle et sa façon de se déplacer en adéquation avec les paroles, qu'il se fait une fierté de réciter en litanie. Il fixe les spectateurs, les pointe du doigt, se met sur les retours, écarte les bras. Pas un instant il ne prend le temps de se reposer. Dès le départ on le retrouve même devant ses propres retours pour être au plus près de sa horde de fans. Un drapeau irlandais flotte au premier rang dédicacé par tous les musiciens. Dans la salle, il y a autant d’hommes que de femmes arborant des T-shirt de Primordial.
 

Primordial


Quelle longévité pour les Irlandais, avec à leur tête les mêmes mecs, fiers de leurs racines, de leur pays, de leur musique et de leur histoire. Ce sont de vrais guerriers à l'image de Pól MacAmlaigh, sur sa basse Rickenbacker, qui cisaille ses cordes à chaque riff, ou encore Ciáran MacUiliam à la guitare et Simon O'Laoghaire caché derrière ses fûts, indéboulonnables piliers de Primordial. Et ce n’est pas sur « No Grave Deep Enough » (quelle intro) qu’ils vont s’assagir. Alan tient son pied de micro comme une lance, les bras et les jambes bien écartés, et semble prêt à le lancer vers l’ennemi, sa capuche enfoncée sur son visage grimé. Sa hargne et sa présence ensorcellent, son activité débordante sur scène est toujours dans le ton, tout en faisant juste ce qu’il faut.
 

Primordial


Son phrasé à la limite du parlé donne toujours cette belle mélancolie (« Babel's Tower ») à ses propos, comme dans les chansons tristes de la musique traditionnelle de son pays, que l’on pourrait trouver au détour d’un village, dans la profondeur d’un pub.

L’entêtant « As Rome Burns » et son break nous prouveront une nouvelle fois que la musique de Primordial est d’une beauté et d’une puissance qui leur est propre.  Sans parler de la façon qu'ils ont de nous maintenir en haleine sur de longs titres, qu’Alan se délecte à nous présenter en les remettant dans leurs contextes respectifs. On ne peut non plus passer sous silence l’inégalable beauté de « Empire Falls ».
 

Primordial


C’est encore l’une des plus belles prestations auquel j’ai assisté sous la Temple. Eux qui avaient eu des problèmes en arrivant en retard lors de l’édition de 2013, avec notamment un refus de Carapathian Forest d’échanger leurs horaires, ils ont su rattraper ce retard en nous proposant une prestation éblouissante.
 

Lionel / Born 666

Setlist :
Intro (Dark Horse on the Wind) 
Where Greater Men Have Fallen
No Grave Deep Enough
Babel's Tower
As Rome Burns
Lain With the Wolf
Wield Lightning to Split the Sun
Empire Falls

Photos : © 2016 Lionel / Born 666
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.



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