Dimanche – 11h40 - Altar
Présent dans le paysage death metal français depuis trente ans, Agressor ne participe cette année qu’à sa première édition du Hellfest. Et pour bien marquer le coup, Alex Colin-Tocquaine (chant, guitare) et ses compagnons d’armes comptent bien asséner leurs riffs thrash/death rapides et aiguisés au public de l’Altar.
Malgré l’horaire matinal, il semble qu’une bonne partie des festivaliers ait décidé de braver le manque de sommeil et la fatigue du troisième jour pour venir applaudir Agressor. Et c’est devant une tente honorablement fournie que les Niçois démarrent leur set avec « Overloaded ». Comme pour bien célébrer les trente ans d’existence du combo, aucun titre de Deathreat (2006), le dernier album studio, ne sera joué. En effet, Agressor fait la part belle à Neverending Destiny son premier brûlot avec trois titres interprétés (soit la moitié du set) et propose un concert orienté old school en cadeau à ses fans les plus fervents. « Bloodshed » (tiré de Medieval Rites, 1999) est le titre le plus récent, mais fait tout de même office de coup de poing avec son introduction d’une rapidité impressionnante.
Avec des conditions sonores plutôt bonnes, le quatuor envoie son thrash/death avec efficacité, projetant le public du Hellfest au tout début des années 90. Alex Colin-Tocquaine est bien en voix et parvient sans difficulté à éructer ses textes avec puissance, tout en assurant les rythmiques et les soli des morceaux. Il n’y a pas de doute, le leader se donne sans compter, headbanguant à s’en casser la nuque, entraînant dans son sillage les festivaliers présents, qui l’imitent sans tarder. Le gaucher, n’hésite pas non plus à s’éloigner de son pied de micro sur les passages instrumentaux pour se rapprocher du public et le solliciter d’avantage.
Plus en retrait, Joël Guigou (basse), désormais le membre le plus ancien du combo (après le leader) fait office de force tranquille. Ses parties de basse sont bien exécutées et servent de base solide sur laquelle le reste du groupe peut s’appuyer. La complicité semble également de mise entre les différents membres du combo, même si SylverA (Death Lab, ex-Heboïdophrénie, ex-Gorod) à la guitare et Kévin Paradis (Death Lab, Svart Crown, Benighted, Melechesh) batterie) sont arrivés très récemment au sein d’Agressor.
Avec « Someone to Eat », le quatuor se permet une petite incartade vers la compilation Brutale Generation, qui regroupait la fine fleur du metal français dans les années 90 et dont les connaisseurs se souviennent encore certainement avec émotion. Le leader du groupe prend régulièrement la parole entre les titres, semblant visiblement très heureux d’être là pour sa première participation au Hellfest. Et il faut dire que les festivaliers le lui rendent plutôt bien avec un très bel accueil.
C’est « Neverending Destiny », classique du groupe, qui clôt cette prestation intense mais bien trop courte. Avec un set orienté old school et seulement trente minutes de jeu accordées, Agressor a misé sur l’efficacité et a prouvé que son statut de taulier de la scène death française était loin d’être usurpé. On ne peut que regretter que le set n’ait pas duré plus longtemps, et l’on espère revoir Agressor rapidement, avec de nouvelles compositions à défendre sur scène.
Setlist Agressor :
Overloaded
Bloodshed
Elemental Decay
Someone to Eat
Dark Power
Neverending Destiny
Photographies : © Thomas Orlanth 2016
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