Dimanche – 17h40 – Mainstage 2
Dire que le retour de Blind Guardian au Hellfest était attendu par les fans français de la formation relève de l’euphémisme. Chaque année, le festival offre de moins en moins de visibilité aux groupes oeuvrant dans ce registre power metal/prog et la dernière venue des Allemands à Clisson remontait déjà à 2007.
En raison d’un dimanche après-midi à la programmation particulièrement chargée devant les deux mainstages, le public est déjà dense alors que Gojira vient tout juste de finir son concert. Le backdrop de Blind Guardian est déjà dressé et plonge le public dans une ambiance heroic-fantasy fort appréciable. C’est alors que résonne l’introduction épique de « The Ninth Wave », extrait du dernier album des Allemands, Beyond the Red Mirror. Et il n’y a pas de doute, démarrer un set de cinquante minutes par un titre qui en avoisine dix, voilà qui est osé !
Comme trop peu souvent au cours du weekend sur les mainstages, le son est plus que correct, malgré des basses trop présentes de façon ponctuelles. Hansi Kürsch (chant) détonne avec son look de premier de la classe, mais dès qu’il chante dans son micro, l’audience est impressionnée par la puissance et le lyrisme qu’il dégage. De plus le leader n’hésite pas à solliciter les festivaliers à taper dans les mains, ce que ces derniers ne manqueront pas de faire régulièrement au cours du set.
En revanche, les autres musiciens, André Olbrich et Marcus Siepen (guitares) en tête, seront peu mobiles pendant toute la durée du concert, se contentant d’assurer leurs parties respectives. Les passages instrumentaux sont l’occasion pour Olbrich de briller sur les leads et de montrer aux festivaliers qui ne connaissent pas le combo que Blind Guardian n’est pas qu’un vulgaire groupe de power metal. La complexité des compositions, notamment sur « The Ninth Wave », n’est pas propice aux mouvements de foule débridés, mais les refrains épiques de certains titres seront largement repris par le public (« Time Stands Still »).
Hansi Kürsch fait un vrai effort de communication entre les titres et fait preuve de beaucoup d’autodérision au moment d’annoncer « Prophecies », issu du dernier album du groupe. En effet, cinq ans s’étant écoulés entre At the Edge of Time (2010) et Beyond the Red Mirror (2015), le chanteur évoque la sortie récente de ce dernier et ajoute que « même s’il est disponible depuis un an et demi, c’est toujours récent pour nous ».
Mais c’est bien « Valhalla » qui fait le plus d’effet en live, avec son refrain fédérateur que le public chante longuement, encouragé par le groupe. Ce titre épique voit une grande partie des festivaliers hurler le poing levé et offrir un bel accueil à Blind Guardian.
Coincé entre Gojira et Slayer, Blind Guardian détonne clairement avec ces groupes, notamment lorsque les Allemands interprètent leur tube folk à l'ambiance médiévale, « The Bard’s Song ». Hansi Kürsch propose même au public de s’assoir, à l’image des deux guitaristes Siepen et Olbrich, guitares acoustiques en main. Avec cette interprétation parfaite (le leader du groupe y est impérial au chant), Blind Guardian parvient même à instaurer une ambiance presque intimiste, devant près de 50 000 personnes, qui reprennent l’air en cœur.
Mais pour clôturer cette seconde prestation au Hellfest, les Allemands ne proposent rien de moins que « Mirror Mirror », tiré de Nightfall in Middle Earth, un album particulièrement apprécié des fans. Blind Guardian a su tirer son épingle du jeu avec ce concert en proposant une setlist intelligente et pendant un peu moins d’une heure, Clisson est devenue la capitale de la Terre du Milieu.
Setlist Blind Guardian :
The Ninth Wave
The Script for My Requiem
Time Stands Still (at the Iron Hill)
Tanelorn (Into the Void)
Prophecies
Valhalla
The Bard’s Song – In the Forest
Mirror Mirror
Photographies : © Nidhal Marzouk 2016
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