Dimanche - 16h45 - Mainstage 1
Gojira est certainement un des groupes les plus en vogue du moment dans le monde de la musique extrême. En partant des Landes, ils ont su conquérir le monde entier grâce à leur musique technique et progressive à leur maîtrise irréprochable. La sortie de Magma, leur sixième album studio, à peine quelques jours avant le Hellfest est une immense réussite dans la nouvelle branche musicale que le groupe est en train d'emprunter. On les retrouve donc ce dimanche sur la scène principale du Hellfest pour nous en mettre plein les oreilles.
Ce nouvel album, qui fait l'unanimité dans quasiment tous les médias spécialisés, est le début d'un nouveau cycle pour Gojira, qui s'oriente vers une musique lourde et puissante tout en restant mélodique et en s'approchant de quelques codes du heavy metal. Malgré cette sortie d'album très récente, les Français ont su rester honnêtes avec leur public qui, pour la plupart, n'a pas encore eu l'occasion d'écouter ce petit bijou. On se retrouve donc avec uniquement trois morceaux de Magma sur une setlist de onze titres.
« Silvera » et « Stranded » sont jouées l'une après l'autre, ce sont deux singles que le groupe avait sortis au préalable, nous ne sommes donc pas dans l'inconnu. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ces nouveaux morceaux sont absolument incroyables en live, tout comme « Only Pain » que l'on retrouvera en tant qu'avant dernier titre de ce concert. Le choix des chansons du nouvel album est bon, même si l'on aurait beaucoup apprécié voir ce que donne « Magma », un des titres les plus imposants, joué sur scène.
Mais prenons le tout dès le commencement. Gojira ouvre ce set avec « Toxic Garbage Island », présente sur The Way Of All Flesh (2008) et enchaîne directement sur « L'Enfant Sauvage ». C'est donc une énorme entrée en la matière pour ce groupe qui joue quasiment à domicile. On se rend aussi très vite compte que Gojira est sûrement un des groupes les plus attendus du weekend car le public est présent en masse devant la Mainstage, au point que lors de notre arrivée on ne puisse avancer plus près que derrière la régie. C'est donc devant un public aussi nombreux que pour une grosse tête d'affiche que le groupe se produit et l'émotion de Joe Duplantier est clairement perceptible à chaque fois qu'il prend la parole.
Les remerciements ne cessent pas, ils sont réellement heureux de jouer devant un tel public en cette fin d'après-midi. Juste après l'enchaînement des nouveaux titres, « Flying Whales » tout droit venue de From Mars To Sirius est jouée. Même si le public est réactif à la puissance de la musique de Gojira et que ça semble pas mal s'agiter dans la fosse, il nous sera impossible de voir de nos propres yeux le gros mosh pit qui se trame sur l'intro du morceau tellement l'accès est difficile. Tant pis, on se console avec l'énorme show qui se passe sur scène.
Par chance, Gojira bénéficie d'un son incroyable. Là où les basses gâchaient le son de pas mal d'autres groupes, les Français ont réussi à s'en sortir remarquablement. On se retrouve donc avec la signature sonore des guitares rythmiques si particulière du groupe, comme si on entendait ça sur CD. On continue notre voyage dans la discographie des Landais avec « Windsom Comes », tirée de The Link (2003). Ses rythmiques ultra rapides et ses leads de guitares obscures rendent le public assez dingue, même derrière.
« Bon merci, c'est un show hyper important pour nous, le Hellfest ! Et en plus c'est un jour un peu particulier aujourd'hui, parce que, il se trouve qu'aujourd'hui même, c'est l'anniversaire de Mario ! ». En effet le batteur, et frère de Joseph Duplantier fête ce dimanche ses 35 ans, bonne occasion pour le public de chanter en choeurs en son honneur. Et « Backbone » démarre d'une manière puissante pour enchaîner sur un solo de batterie, qui mettra encore une fois Mario Duplantier à l'honneur.
Pour terminer le live on a le droit à « Only Pain » du dernier album puis « Vacuity » de The Way Of All Flesh. Gojira termine son set en beauté en ayant représenté cinq de ses six albums (seul le premier n'apparaît pas). De quoi satisfaire le public complet en passant par les fans du death metal technique des premières heures puis les fans des morceaux plus progressifs que l'on retrouve dans les derniers opus du groupe.
Contrairement à ce que certains pensent, Joe n'a pas perdu sa voix, ce n'est donc pas la raison du chant clair sur Magma. Sa performance aujourd'hui est incroyable, en plus d'une bonne communion avec le public, ses parties vocales qu'elles soient criées ou chantées en clair sont impeccable. Les nouveaux morceaux sont superbes en live et les anciens sont toujours aussi puissants. On regrettera peut-être le retrait de Christian Andreu (guitare) et Jean-Michel Labadie (basse) qui s'imposent clairement moins que les frères Duplantier.
En apparaissant comme une grosse tête d'affiche de la journée pour le public, Gojira signe là un des meilleurs concerts ayant eu lieu sur les Mainstages ce weekend. Avec un nouvel album de génie et des performances scéniques de la sorte, nul doute possible que nos Français feront partie des gros headliners des plus grands festivals les années suivantes.
Setlist :
Toxic Garbage Island
L'Enfant Sauvage
The Heaviest Matter of the Universe
Silvera
Stranded
Flying Whales
Wisdom Comes
Backbone
Only Pain
Vacuity
Photographies : © 2016 Nidhal Marzouk
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