Samedi – 20h25 – Warzone
Black Sabbath, Foreigner, Slayer, Megadeth, Glenn Hugues, Twisted Sister... Dans une édition du Hellfest où les groupes et artistes dépassant les 30 ans de carrière sont à l'honneur, le punk rock n'est pas en reste avec l'apparition d'une légende du genre ; Bad Religion. Les Californiens soufflent cette année leur 37ème bougie et on peut dire que leur musique n'a (presque) pas pris une ride.
On retrouvait donc Bad Religion sur la Warzone en ce samedi résolument axé punk rock, pour un concert prévu de cinquante minutes. Un court set qui laissera tout de même place à vingt-et-une chansons, pas de doutes on a affaire à un bon concert de punk.
Alors pourquoi ne pas commencer par le commencement ? Les Américains démarrent leur set avec « Fuck Armageddon... This Is Hell » de leur tout premier album studio, New Maps Of Hell (1982). L'introduction à rallonge du morceau et son départ furieux sont l'essence même de ce que l'on veut voir sur scène. Des vieux morceaux comme celui-ci, remis au goût du jour en live sonnent tout de même beaucoup mieux puisque Bad Religion, tout en se modernisant, a su évoluer avec son temps. Tout est plus distinct que sur CD et le super son de la Warzone met à l'honneur le bon vieux punk des années 80.
Greg Graffin, charismatique chanteur qui perdure depuis les tout débuts du groupe, est la voix qui nous guide vers un monde meilleur. Depuis 1979, sa voix et son chant n'ont pas changé d'un ton, toujours le même grain, toujours la même aisance vocale. On se retrouve devant la scène en 2016, comme si on était dans une petite salle de Los Angeles en 1985. Et heureusement que Greg use de ses cordes vocales de la bonne manière, en apportant un plus non négligeable à la musique de Bad Religion parce que musicalement, même si les riffs sont variés, les sessions rythmiques basse / batterie sont vite redondantes dans leur globalité. A part pour quelques titres où on se dit que oui, la mélodie mise en place est hyper prenante, c'est surtout le chant qui nous fait accrocher à ce punk rapide et furieux.
Tout ça n'enlève en rien la qualité des musiciens, notamment Mr. Brett à la guitare qui depuis des dizaines d'années ne cesse, de par ses riffs, de nous montrer ce qu'est le punk californien. Les titres courts variant d'une jusqu'à trois minutes s'enchaînent. On passe d'un album à l'autre très rapidement. On remarque que la musique du groupe a toujours été la même au fil des années et que les messages qu'ils essaient de faire passer à propos de la société, la religion ou la politique sont similaires. Bad Religion restera engagé dans la même lignée jusqu'à la fin et même si les morceaux dénoncent des faits plus ou moins graves, cela n'empêche pas le groupe de prendre du plaisir sur scène, d'être souriant et de montrer qu'il est heureux d'être là.
Depuis « Supersonic », le deuxième titre du set, jusqu'à la fin du concert le spectacle se passe aussi dans les gradins. Le Hellfest ayant fait mettre des copeaux de bois dans les gradins de la Warzone pour le confort du festivalier et pour parer à la boue en cas de pluie, cela suffit à déchaîner quelques personnes ayant soif d'amusement. Une guerre des copeaux qui fera rage pendant bien 45min ne manquera pas de bien faire rire le public se trouvant autour.
Que le public s'amuse à autre chose pendant un concert n'est pas synonyme de mauvaise prestation, bien au contraire. Bad Religion a attiré énormément de monde ce samedi, ce fut peut-être même la plus grosse affluence devant la Warzone du weekend. Une fois le concert commencé le lieu était quasiment inaccessible, à l'image de ce qui s'est passé pour Body Count en 2015, mais en trois fois plus gros puisque la Warzone a été largement agrandie justement pour éviter que cela ne se reproduise. Les papis du punk sont encore loin d'être dépassés et le Hellfest 2016 en est la preuve.
La performance du groupe est tout bonnement excellente, que se soit musicalement ou dans le public. « You », « Infected », « Generator » et « Sorrow » sont jouées sur la fin du set et le public en gardera un gros souvenir tant l'enchaînement des quatre titres est parfait. Mais quoi de mieux pour le groupe de finir sur son plus gros tube jamais sorti, à savoir « American Jesus » ?
Fin de concert dans la folie pour Bad Religion qui signe sûrement là, la plus grosse affluence de ce Hellfest 2016 sur la Warzone tout en donnant au public exactement ce qu'il veut : du punk qui bouge et qui tâche. Allez, à dans quelques années chers amis Californiens, vous avez encore de bien belles années devant vous avec un tel public pour vous soutenir !
Setlist :
Fuck Armageddon... This Is Hell
Supersonic
Prove It
Can't Stop It
New Dark Ages
Fuck You
I Want to Conquer the World
Recipe for Hate
21st Century (Digital Boy)
Social Suicide
You Are (The Government)
Suffer
Delirium of Disorder
Do What You Want
Overture
Sinister Rouge
You
Generator
Infected
Sorrow
American Jesus
Photographies : NikolasE 2016 / Facebook : NikolasE.
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