Dimanche, 15:50 - Altar
Acquis à la cause du brutal death le plus extrême possible, voir Brodequin aussi haut sur l’affiche a tout d’une surprise et d’un beau cadeau pour ce groupe, resté plus ou moins dans l’underground depuis sa fondation en 1998. Pour le premier concert en France de son histoire, les Américains bénéficient d’un généreux créneau de 50 minutes sous l’Altar en pleine après-midi.
Le groupe se présente dans une configuration étonnante : pas de batterie mais un simple pad sur lequel Jon Engman va s’acharner pendant tout le set pour produire des blasts efficaces. Le voir jouer est une expérience assez insolite qui ne va durer que quelques chansons, puisque ces rythmiques artificielles desservent au final les compositions.
Malgré l’absence de gros poisson sur les autres scènes, l’affluence est assez faible en ce dimanche après-midi. Les gens viennent, repartent et ceux qui restent tentent de mosher gentiment face à la déferlante de riffs envoyés par le trio. On a du coup tout le loisir de se placer à différents endroits de la tente pour se rendre compte d’une chose : le son est mauvais où que l’on soit, la guitare de Mike Bailey est complètement étouffée. Dommage puisque les riffs en acier trempé du guitariste, évoquant parfois Dying Fetus, sont l’élément le plus intéressant du combo.
Pour le reste, on a le droit à une prestation loin d’être inoubliable, avec des compositions courtes, monolithiques sur lesquelles on s’ennuie rapidement. Au vu de la technicité déployée, les membres sont très statiques et n’ont pour ainsi dire aucun jeu de scène tandis que des larsens de basse viennent de temps à autre nous faire mal aux oreilles. En ce qui concerne le chant, il est difficile d’en saisir l’intérêt puisqu'on pourrait l’assimiler grossièrement au bruit de fond continu émis par une machine à laver en marche.
Certainement qu’avec de meilleures conditions sonores, le show de Brodequin aurait été plus appréciable, mais en tout cas, on sort du concert sans avoir été grandement convaincu par le groupe de Knoxville.
Photos : © 2016 Thomas Orlanth
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