Dimanche – 13h35 – Warzone
Après les Français d'Alea Jacta Est et les New-Yorkais de Backtrack, c'est au tour de Turnstile de faire leur apparition sur la Warzone. On constate qu'ils étaient plutôt attendus par ce public à la soif de punk hardcore sans limites. Connaissant leurs deux EP ainsi que leur CD, on sait pourquoi les Américains sont attendus, mais en live c'est tout autre chose...
Dès le début du concert c'est juste une déferlante d'énergie que Brendan (chant) nous envoie en pleine poire. 'Freaky Franz' à la basse est lui aussi survolté, Turnstile n'a clairement pas fait le voyage pour se reposer sur ses lauriers, l'objectif du jour est de détruire cette Warzone.
Ca commence plutôt bien avec « Canned Heat » tirée de Step 2 Rythm, leur deuxième EP sorti en 2013. Pour le coup ce n'est que puissance et pour dire « bougez vous les gars, on fait du hardcore, ça va saigner ». Mais ce qui suit est juste époustouflant de maîtrise et de groove !
« Fazed Out » introduis Nonstop Feeling le seul LP que le groupe ait sorti et qui date de 2015. On retrouve là un groove rare dans le hardcore, comme si Turnstile s'inspirait plus d'un Pantera plutôt que d'un Slayer en terme de créativité et de feeling musical. On peut citer en exemple "Gravity" qui ne manque pas de rappeler "Cult Of Personality" de Living Color. Et franchement sur scène on peut dire que ça déboîte encore plus que sur CD. Un solo de guitare est même au rendez-vous, chose assez rare dans le genre encore une fois.
On reste sur Nonstop Feeling avec « Drop », qui est un étonnant mélange musical jonglant entre « Servitude » de Fishbone et la reprise de « Zobi la Mouche » par Lofofora. Enfin on sait que le groupe ne s'inspire pas de ça mais pour tout connaisseur de ces deux groupes c'est vraiment sympathique. On a encore une fois affaire à un style groovy sans précédent, que l'on retrouvera tout au long du set.
Si chanteur et bassiste sont intenables et montrent ce qu'est l'âme hardcore, les guitaristes sont quant à eux plutôt en retrait. A part quelques headbangs et des pas d'avant en arrière on n'a pas grand chose comme jeu de scène. Mais on sent qu'ils sont à fond et qu'ils donnent tout sur leurs parties de guitare même si ça manque un peu de pêche. Peut-être est-ce pour contraster avec l'hyperactivité de leurs deux compères et apporter un côté plus calme sur les côtés et éviter de donner un air trop brouillon à ce qui se passe sur scène.
Même si certains morceaux se ressemblent beaucoup, on se rend compte que le fait de jouer les pistes en live efface un peu les différences de production de leurs sorties sur disques. Les titres de Step 2 Rythm se rapprochent beaucoup plus de Nonstop Feeling et gagnent en puissance. On alterne aussi entre les titres courts de moins d'une minute et les titres de plus de trois minutes, ce qui fait qu'on ne tombe pas vraiment dans l'ennui et le concert se termine peut-être un peu trop vite à notre goût.
Rien à redire sur la prestation de Turnstile sur cette Warzone complètement déchaînée dans le pit. Grosse maîtrise musicale, envahissement de la scène et présence énorme, puissance, rapidité et groove. C'est tout ce qu'on aime ! Le seul petit point noir sera peut-être la différence entre le show de Turnstile dans les petites salles et le show sur une grosse scène. Brendan ne peut pas passer son temps dans la fosse à faire chanter les fans. Ici, il ne descendra que peu de fois dans le pit photo, la cohésion avec le public est moins forte qu'habituellement dans leurs concerts.
Photographies : Lionel / Born666
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