Samedi – 16h45 – Mainstage 1
Foreigner passait cette année par Clisson dans le cadre de sa tournée célébrant le quarantième anniversaire du groupe. Autant dire que le groupe fait en quelque sorte office d'ovni entre les prestations de The Amity Affliction et Sick Of It All sur la Mainstage 2. C'est donc un retour à l'adolescence pour beaucoup, une découverte live pour d'autres mais surtout un concert de grande qualité.
Comme l'indique le grand drapeau de fond scène du groupe, Foreigner fête ses quarante ans et pourtant le seul rescapé depuis 1976 est bien le fondateur et excellent guitariste soliste, Mike Jones. Rescapé d'un bateau qui avait commencé à couler en 1994 pour refaire surface en 2009 avec Can't Slow Down. Pas forcément un retour triomphant puisque Foreigner n'a rien sorti depuis. Et pourtant, ça ne les empêche pas aujourd'hui, en 2016, de se produire d'une manière absolument remarquable avec un show d'une grande qualité musicale et technique.
Le concert commence avec « Double Vision », tirée de l'album du même nom sorti en 1978. Bonne entrée dans la matière avec une intro samplée sur synthétiseur puis un petit « Ladies and Gentlemen, would you please welcome ; Foreigner ! ». Et on est parti, retour à la fin des années 70 où le synthé était omniprésent chez les groupes de rock / hard du style. C'est le seul aspect qui donne un coup de vieux à cette musique, l'instru est encore plus ou moins au goût du jour mais le clavier rend le tout hyper kitsch.
Le meilleur exemple pour illustrer ces propos est la chanson suivante, « Head Games » sortie en 1979 sur le troisième album du groupe. Tout est vraiment excellent dedans, les riffs de guitare sont superbes, le chant et le refrain sont prenants, la basse suit très bien en rythmique et surtout cet énorme solo de guitare ! Malheureusement le clavier rend le tout vraiment dépassé, mais bon ce n'est qu'une question de goût. C'est sûr que les fans du groupe, ou bien ceux qui connaissent ces morceaux depuis leur jeunesse aiment les voir tels quels. Mais on n'aurait quand même pas été contre quelques ré-arrangements et une remise à jour de certaines parties.
« Cold As Ice » et « Feels Like The First Time » s'enchaînent très bien. Mais pour le coup, la première a un effet très actuel, même avec le synthétiseur ! Le public venu en grand nombre devant la scène principale pour voir ce groupe mythique en action, ne manque pas de chanter les paroles de « Cold As Ice ». Devant une telle audience, Kelly Hansen ne peut s'empêcher de se précipiter dans le pit photo, grimper sur la barrière de sécurité et de taper dans les mains de toutes les personnes se trouvant aux premiers rangs.
Attention, on se tient prêt car il ne reste plus beaucoup de morceaux et Foreigner n'a pas encore joué ses tubes... L'attente n'aura pas été trop longue car le concert se termine avec un enchaînement de « Urgent » et « Jukebox Hero » qui font un carton ! Depuis le début on entend bien que Kelly est en pleine forme derrière son micro, il chante de la manière la plus parfaite possible tous ces anciens morceaux qui rendent si bien, en ce beau samedi sur la scène principale du Hellfest.
Le concert se termine avec « Hot Blooded ». Mais avant ça, place à l'éternel tube du groupe ; « I Want To Know What Love Is ». Et là on aura sûrement battu le record de bisous faits sur un morceau durant un Hellfest, peut-être même plus que sur « Still Loving You » de Scorpions l'an passé.
En résumé, Foreigner a livré une excellente performance qui laisse un bon souvenir même si l'on n'est pas adepte de ce genre de musique plutôt mielleuse, qui n'a pas vieilli de la meilleure des manières. Heureusement Foreigner arrive à rester dans son temps avec un show plutôt mouvementé et ce mélange de bons riffs, de bons solos et de cette grande énergie de la part de Kelly Hansen nous font nous dire que ça y est, on a enfin pu voir ce groupe mythique sur scène.
Setlist :
Double Vision
Head Games
Cold as Ice
Feels Like the First Time
Urgent
(incl. Black Night snippet)
Juke Box Hero
I Want to Know What Love Is
Hot Blooded
Photographies : © Nidhal Marzouk 2016
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