Dimanche - 13h35 - Mainstage 1
Boogie Woogie!
Petite surprise de cette édition 2016, Vintage est le parfait exemple de ce que l'on peut appeler une « ascension fulgurante ». Alors que le quartet était à peine connu en France il y a un peu plus d'un an, c'est bien sur la Mainstage 1 que le groupe de rock blues va se produire en ce très beau dimanche. À croire que Ty Taylor et ses compères avaient un objectif bien précis et qu'aujourd'hui ils y sont parvenus : conquérir le monde.
« Je sais que 90% d'entre vous ne connaissaient pas Vintage Trouble avant aujourd'hui ». Ainsi Ty Taylor s'était-il adressé au Stade en France en mai 2015 lorsque son groupe ouvrait pour AC/DC. Un an plus tard, la tendance semble donc plus qu'inversée, même s'il est vrai que la fosse de la Mainstage 1 pourrait être un peu plus garnie en ce début d'après midi.
Les musiciens arrivent donc un à un sur la scène sous de gros applaudissements, entament leur set et sont rejoints par le gentleman en costume sombre qui se met le public en poche en une fraction de seconde et ce, malgré le fait que peu de personnes semble connaître le répertoire des Américains. Un sourire, un seul, de la part du chanteur suffit à créer une belle euphorie et l'assemblée devient alors de plus en plus importante.
Chaque note jouée, telles que celles de « Blues Hand Me Down », contamine le public et les symptômes s'avèrent être un large sourire et des pas de danse sympathiques. Si pour certains le rock blues soul du combo n'a pas sa place ici, les festivaliers présents n'en n'ont que faire. Il se pourrait même qu'ils soient d'accord avec Ty Taylor lorsque ce dernier déclare que « nous sommes tous unis ici sous un seul esprit, celui de la musique ». Toujours très communicatif, il dédicace « Not Alright By Me » aux victimes des attentats d'Orlando, celles du Bataclan et à tous ceux qui souffrent de la violence dans le monde.
Le moment tant attendu arrive aux deux tiers du set ; moment précédé d'une immense « Ola » où Ty Taylor court d'un bout à l'autre de la scène et répand la joie dans la fosse. Richard Danielson envoie le rythme sur sa grosse caisse, Rick Barrio le suit en tapant dans ses mains et Nalle Colt envoie le riffs aux doux airs de Mississippi de « Run Like a River ». Pendant cinq minutes, musiciens et public prennent un plaisir quasi indescriptible tant celui-ci est grand. Fidèle à lui-même, Taylor rejoint les festivaliers pour retourner sur scène « à la nage » à l'occasion d'un slam tout simplement épique.
Épique, voilà un mot qui définit parfaitement la prestation de Vintage Trouble qui a totalement remporté son pari, celui de se mettre dans la poche un public qui ne lui était pas destiné. Le tout grâce à un leader charismatique au possible, des musiciens en place et passionnés, un son excellent et des compositions catchy. Un très, très grand moment de musique.
Photographies : © Nidhal Marzouk 2016
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