Vendredi, 19h40 - Mainstage 2
Lorsque l’on sait que les Américains d’Hatebreed sont des habitués du Hellfest, il n’est pas surprenant de les voir à nouveau fouler le sol du festival, deux ans seulement (serait-ce devenu une habitude ?) après leur dernier passage à Clisson. Si le groupe semble inévitablement rôdé, c’est avec une joie non dissimulée que le public, venu en masse, s’apprête à recevoir une bonne correction.
Sans mot aucun, Jamey Jasta, bandana vissé sur le front, balance d’emblée « Destroy Everything », petite bombe de violence et de rage, que l’assemblée, déjà en transe, se prend en pleine face. Jasta tend son micro vers la foule, laissant celle-ci scander les paroles, connues sur le bout des doigts par le plus grand nombre. Jasta sautille tel un ressort, comme à son habitude, en véritable pile électrique qu’il est. Toujours souriant, le leader paraît ravi, devant un public remonté à bloc. Sur « A.D. », issu de la dernière galette du groupe, l’homme demande au public de sauter, sans relâche. Bousculades, mosh pits et circle pits sont légion, dans la plus pure tradition d’un concert de hardcore.
Pourtant, cette année, il ne sera pas question de bouffer la poussière, habituelle conséquence d’une prestation purement agressive et d’un public en transe. En effet, une pluie diluvienne s’abat sur le festival, pour durer une bonne partie du concert des Américains, ce qui n’entachera heureusement pas la bonne humeur et l’énergie de l’assemblée.
Aussi, inutile de dire que la foule, particulièrement réceptive, donne un sourire franc et large à Jamey Jasta, qui la sollicite en permanence. Malgré la violence de sa musique, le chanteur apparaît toujours aussi motivé et communicatif. Plus simplement, l’osmose entre le groupe et les festivaliers est parfaite.
Avec huit albums au compteur, les Américains ont fait le choix de piocher dans la quasi-totalité de leur discographie, quitte à présenter seulement deux titres de leur dernier album, The Concrete Confessionnal. Choix judicieux ? Il est vrai que l’on pourrait déplorer une setlist très peu axée sur ce dernier opus, mais pourtant quelle satisfaction de constater que la setlist s’en trouve être de toute beauté ! Finalement, seul l’album For the Lions sera boudé.
Jamey Jasta, sans transition, témoigne, parallèlement à sa hargne, de sa joie d’être de retour au Hellfest.
Quoiqu’il en soit, le public assiste à une prestation carrée et diablement efficace, qui gifle tout un chacun. La bande du Connecticut n’a plus à faire ses preuves depuis bien longtemps.
Alors, pourquoi changer une recette gagnante ? Véritable rouleau compresseur en live, Hatebreed ne déroge pas à la règle, cette année encore. Brutal, violent, hargneux, sauvage, voilà un concert on ne peut plus plaisant, sonnant comme un parfait défouloir. Hatebreed, définitivement la fessée.
A dans deux ans ?
Setlist :
Destroy Everything
Looking Down the Barrel of Today
A.D.
Everyone Bleeds Now
Live for This
Honor Never Dies
In Ashes They Shall Reap
Last Breath
Never Let It Die
As Diehard as They Come
This Is Now
Perseverance
To the Threshold
Tear It Down
I Will Be Heard
Photos : © 2016 Nidhal Marzouk
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