Dimanche - 19h30 - The Valley
C'est le groupe de revival rock qui monte depuis des mois, des pointures comme Francis Zégut les adulent, et le public les adore. Les Rival Sons sont donc programmés cette année par le Hellfest sous la Valley, qui se diversifie donc encore par rapport aux éditions précédentes. Après un show parisien au Download Festival un brin décevant, que nous réservent les Californiens pour ce show face à un public plus extrême que ceux auxquels ils sont habitués ? La réponse tout de suite.
Tout d'abord, on sent sans peiner que le groupe est attendu de pied ferme par les festivaliers : la tente est remplie de façon compacte pour cette grosse heure de hard à la sauce retro. Après une introduction qui a de la gueule, sur le thème du film Le Bon, la Brute et le Truand, le groupe entre en scène : d'entrée, c'est la voix du frontman Jay Bunchanan qui charme les oreilles des spectateurs. Il dispose en effet de cordes vocales à toute épreuve, et sait en jouer sans se confronter à aucune limite : envolées aigues surréalistes, cris, mélodies envoûtantes, tout semble d'une facilité déconcertante, et ne peut que rappeler les ténors du genre, Robert Plant en tête.
Le son est globalement de bonne facture, seuls quelques détails comme le tambourin du claviériste ne sont retranscrits qu'approximativement par la façade. Chaque instrument fondamental est bien à sa place, et on ne peut qu'apprécier de telles conditions d'écoute, que ce soit sous le chapiteau, ou devant la pelouse qui lui sert de seuil.
Les hits du groupe s'enchaînent sans gros faux pas, mis à part un "Where I've Been" vraiment trop long pour ce format de concert. Les influences se devinent ici ou là : Muse, Neil Young, ou encore bien sûr Led Zeppelin font vibrer certaines notes au sein des morceaux de Rival Sons, avec délice. "Torture" sait quant à lui motiver les foules, grâce à la mise en avant du frontman, et de ses invectives à l'égard des fans. Chacun tape dans ses mains sans se faire prier, jusqu'à un jam sympa qui vient entrecouper le morceau. La basse et la batterie y assurent un groove ténu et efficace, sur lequel viennent se poser des plans de guitares inspirés des grands du funk : cette alchimie rend le public extatique, qui finit par reprendre la mélodie principale à pleins poumons.
Le concert s'achève après deux belles claques, j'ai nommé "Open My Eyes", et bien sûr "Keep On Swinging". De ces deux titres, on retient surtout qu'ils représentent l'essence même de ce qu'est Rival Sons : une succession de riffs bien gras qui suintent le goudron et la gomme de pneu usé à plein nez. Le tout saupoudré de la dose de groove nécessaire pour faire chavirer nos coeurs tendres de métalleux, et de quelques contrastes et coupures aidant à dynamiser les compositions : ça pue la Californie à deux miles, et on en redemande sans hésiter. Et ce ne sont pas les solos de Scott Holiday, qui semble avoir été biberonné au blues du delta du Mississippi, qui viendront assombrir le tableau.
Un seul regret peut-être : le manque de communication avec le public, les échanges s'étant limités à un bref speech à mi-parcours. Une impression de groupe en mode automatique donc, mais qui est vite balayée par la spontanéité des musiciens lorsqu'ils sont affairés sur leurs instruments. Rival Sons au Hellfest, on avoue avoir été sceptiques à première vue, mais l'expérience valide ce beau choix des programmateurs. "Keep on rockin' in a free world !"
Setlist :
Electric Man
Secret
Pressure and Time
Hollow Bones Pt. 1
Tied Up
Baby Boy
Where I've Been
Torture
Get What's Coming
Open My Eyes
Keep On Swinging
Photographies : © 2016 Lionel / Born 666
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