Dimanche, 15h05 - Temple
Quelques heures avant le passage sur la même scène de la formation allemande Empyrium, se produit The Vision Bleak, regroupant des membres de ce premier, dont le fondateur principal Ulf Theodor Schwadorf, qui foulera donc, par deux fois, la scène du Hellfest aujourd’hui. Co-fondateur du groupe de metal horrifique The Vision Bleak, Schwadorf forme ce duo hors du commun avec Allen B. Konstanz, ex-Nox Mortis.
Le combo allemand vient aujourd’hui souffler sur Clisson ses ambiances macabres, gothiques et envoûtantes, quelques jours seulement après la sortie de son dernier album, The Unknown.
The Vision Bleak, c’est avant tout un univers et une atmosphère uniques, sur album comme en concert.
Puisant à la fois dans le death, le doom, le black, et le dark metal, ainsi que dans les thèmes de l’horreur et du fantastique, la musique de The Vision Bleak est à elle seule une étrangeté grandiose.
Sur scène, Allen B. Konstanz, tout de noir vêtu, arbore maquillage et teint blafard de rigueur, en parfaite adéquation avec l’imagerie lugubre de son groupe.
Le chant de ce dernier, profond, et sa voix, grandiloquente, servent à merveille l’ambiance de la formation allemande, dont la marque de fabrique reste indéniablement l’utilisation de sonorités horrifiques, pour une musique théâtrale, « grand guignolesque » de toute beauté. Si Konstanz souhaite avant tout partager sa musique si singulière avec son public, il n’en oublie pas de communier avec celui-ci, pour le plus grand plaisir de l’assemblée.
Il est d’ailleurs fort agréable de souligner que la voix de Konstanz n’est pas sans rappeler celle de Till Lindemann (Rammstein) et son timbre particulièrement grave. Cette année, le metal allemand est à l’honneur, et il est, soit-dit en passant, représenté de bien belle façon.
« The Night of the Living Dead », véritable petite bombe, dont les mélodies demeurent agrippées au cerveau comme une sangsue reste agrippée à… Bref ! « The Night of The Living Dead », donc, avec ses samples tous droit sortis d’un film d’horreur à l’ancienne, son rythme dansant, fait définitivement son effet face à une foule envoûtée par la prestation des Allemands et leur « metal horrifique » loufoque.
Si les musiciens se concentrent sur leur tâche, Allen B. Konstanz, lui, s’adresse régulièrement à son public avec parcimonie. Communiquer peu, mais communiquer bien, voilà qui pourrait décrire cet homme charismatique, à l’allure constamment grave et macabre, mais semblant heureux d’être là ; le chanteur, en effet, prend la peine de présenter les titres, de les introduire et ce, face à un public réceptif, levant le point, satisfait.
Deux mois après leur prestation parisienne au Petit Bain, les Allemands de The Vision Bleak viennent à nouveau de combler l’assemblée venue applaudir une prestation originale, décalée, grandiose, à l’image de leur musique. Toujours jouissif, toujours étonnnant.
Chapeau messieurs !
Photos : © 2016 Thomas Orlanth
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